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Les Deux veuves (Ségur jeune)

Les Deux veuves, comédie en vaudevilles, en 2 actes, de Ségur le jeune, 22 frimaire an 5 [12 décembre 1796].

Ces Deux veuves ne sont pas les mêmes que celles de Rigaud mises sur le Théâtre de l'Odéon en 1815.

Théâtre du Vaudeville.

Almanach des Muses 1798.

Même fond que celui d'une petite pièce qui a pour titre : La Jambe de bois. C'est un officier, qui au retour d'une campagne feint d'avoir perdu une jambe et un œil, pour éprouver si la constance de sa maîtresse tiendra contre de pareils accidens. Ici paroissent deux veuves, l'une coquette, l'autre sensible. Cette dernière résiste à l'épreuve, et l'officier l'épouse.

Des scènes piquantes ; des couplets pleins d'esprit et de gaîté.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, an V, 1797 :

Les deux Veuves, comédie en deux actes en vaudevilles, Représentée pour la première fois sur le Théâtre du Vaudeville, le 22 frimaire, 5me année. Par J. A. Ségur le jeune.

Journal de Paris, n° 84 du 24 frimaire an 5 [14 décembre 1796], p. 2 :

[Pour une fois, il y avait du monde au théâtre du Vaudeville, pour voir une pièce sur un sujet très classique, un jeune officier qui doit choisir entre deux sœurs veuves, et qui lui conviennent toutes deux. C'est par la ruse qu'il fait son choix : un message laissé sur la table du déjeuner. Les deux soeurs sont bien d'accord pour épouser le beau cavalier, et il faut recourir à une ruse : il se montre « borgne & boiteux », et il n'y a plus qu'une candidate au mariage, et c'est celle des deux sœurs qui est « sensible, & plus digne d’inspirer un sentiment durable » : le hasard fait bien les choses. Le critique ne dit pas vraiment ce qu'il pense de la pièce, sinon qu'elle vaut par « des situations piquantes & heureusement amenées » et « des détails agréables, [...] des couplets saillans ». Le nom de l'auteur est donné, mais déformé, et les acteurs ont droit à un compliment plutôt général.]

Théâtre du Vaudeville.

La pièce des Deux Veuves, en 2 actes, donnée à ce Théâtre avant-hier, pour la première fois, a attiré un grand nombre de spectateurs.

Dans une ville assiégée, mais où les soins de sa défense n'enlèvent pas tous les moment aux plaisirs, Célicour, jeune officier de cavalerie, aussi brave qu’aimable, parvient à intéresser 2 veuves, qui sont sœurs & portent le même nom ; l’une vive, piquante, mais très-coquette ; l'autre sensible, & plus digne d’inspirer un sentiment durable ; toutes deux riches, jeunes & jolies. Célicour moins indécis sur la préférence que son cœur lui a déjà dictée, qu'incertain du choix qui lui reste. à faire, car c'est une épouse qu’il veut se donner, imagine d’abord d’en devoir l'indication au hasard. Une lettre qui renferme l’aveu de son amour, peut être destinée a 1'une ou à l’autre des sœurs. Elle est posée sur la table où elles doivent déjeûner. Celle qui la prendra, sera aussi celle que le sort lui aura destiné [sic]. Les deux sœurs se passent d’abord le billet avec assez, d’indifférence. On se doute bien qu’il n’en est plus de même, lorsqu’il a été lu. Chacune espérant en être l'objet, presse Célicour de s’expliquer. Il l'évite. Ce moyen lui apprend qu’il a su plaire, mais il lui laisse encore ignorer s’il est aimé. Pour y parvenir, il feint d’avoir été blessé dans une sortie, & revient borgne & boîteux. La coquette, plus vaine que sensible, ne dispute plus à sa sœur l’hommage d'un amant défiguré ; le sentiment de celle-ci ne se démentant pas, le choix de Célicour est bientôt fixé. On juge quel doit être le dépit de notre coquette, lorsqu'elle voit le prétendu invalide jeter béquille & bandeau.

Cette petite pièce offre des situations piquantes & heureusement amenées. Mais c'est surtout à des détails agréables, à des couplets saillans par leur esprit & leur gaîté, qu'elle a dû son succès. Elle est du cit. Sigur [sic]. Les différens rôles sont confiés à des artistes en possession de plaire au public, & qui tous 1es jours acquièrent plus de droits à ses suffrages.

D'après la base César, la pièce de Ségur jeune, comédie en deux actes mêlée de vaudevilles a été créée sur le Théâtre du Vaudeville le 12 décembre 1796 et elle a rencontré un beau succès : 7 représentations en 1796, 32 en 1797, 15 en 1798, 19 fois en 1799, toutes au Théâtre du Vaudeville, sauf 6 représentations de 1799, 5 données au Théâtre de l'Odéon et 1 au Théâtre du Marais.

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