Les Dieux à Tivoli, ou l’Ascension de l’Olympe, folie non fastueuse, arlequinade, impromptu en un acte, d'Étienne, Morel, Servière et Francisque, 23 thermidor an 8 [11 août 1800].
Théâtre des Troubadours.
L'identification du Morel proposé comme l'un des auteurs pose problème : Morel de Chédeville ou le Morel mort très jeune en 1802.
La pièce est citée soit par son titre complet, soir par un de ses deux éléments de titre, tantôt Les Dieux à Tivoli, tantôt l’Ascension de l’Olympe.
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Titre :
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Dieux à Tivoli (les), ou l’Ascension de l’Olympe
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Genre
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folie (comédie-vaudeville)
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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23 thermidor an 8 [11 août 1800]
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Théâtre :
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Théâtre des Troubadours
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Auteur(s) des paroles :
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Etienne, Morel, Servière et Francisque
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Almanach des Muses 1801
L'ascension d'une montgolfière dans les jardins de Tivoli a donné l'idée de cette petite pièce. L'aréonaute avait annoncé que les Dieux s'élèveraient dans un ballon, et le public ne vit autre chose que des images peintes sur la montgolfière. Dans la pièce, Arlequin amoureux de Colombine décide Gilles, tuteur de sa maîtresse, à se déguiser en Amour, et à faire avec lui un voyage dans les airs. Voilà Gilles, non dans un ballon, mais sur une balançoire : la peur le prend ; Arlequin profite du moment critique où se croit Gilles, pour exiger de lui qu'il renonce à Colombine et la lui cède.
Fonds très-simple ; des personnalités qu'on a trouvées un peu fortes, quoiqu'elles deviennent à la mode ; des couplets heureux.
Les « personnalités un peu fortes », ce sont des attaques personnelles, qu'on n'apprécie pas beaucoup, du moins dans les articles de critique.
Courrier des spectacles, n° du 24 thermidor an 8 [12 août 1800], p. 2 :
[Pour parler d'une pièce de circonstance à l'intrigue fort mince, le critique choisit de citer largement les couplets (il les trouve « en général bien tournés ») et de se moquer un peu du caractère trompeur de l'affiche (les dieux promis, de simples dessins collés sur la montgolfière). Une fois de plus Arlequin épouse Colombine malgré Gilles qu'il a terrorisé pour lui faire renoncer à la main de Colombine. Comme d'habitude. Seul le moyen d'obtenir le renoncement de Gilles change d'une pièce à l'autre. Notons que la pièce comporte « des personnalités un peu fortes » (des attaques personnelles). Les auteurs - ils sont quatre - ont été nommés.]
Théâtre des Troubadours.
COUPLET D’ANNONCE.
A l’Opéra jusqu’à présent
On a vu l’Olympe descendre ;
A le faire monter pourtant
Les Troubadours osent prétendre.
Puissions-nous, cherchant un chemin
Parmi des routes inconnues,
Voir par un temps calme et serein
Nos Dieux aller aux nues !
Une affiche fastueuse de Tivoli avoit annoncé l’ascension encore plus fastueuse de l’Olympe. Le public n’y a voit rien vu que quelques figures sortant de la boutique du marchand de papiers et collées sur la mongolfière. Hier aussi, les Troubadours donnèrent les Dieux à Tivoli, ou l’Ascension de l’Olympe. Pour cette fois le public n’y vit aucun Dieux [sic] : mais ils avoient eu la précaution de dire que la pièce étoit non-fastueuse. Et en effet, quoi de plus simple que de voir un Arlequin souffler à Gilles sa maîtresse Colombine ; voici comment : Arlequin prêt à s’enlever dans les airs à l’aide d’un ballon, invite Gilles, tuteur et amoureux de Colombine à faire le rôle de l’Amour. Il lui donne des flèches et un arc, et après lui avoir bandé les yeux, il le place non dans la nacelle du ballon, mais sur une balançoire sur laquelle Gilles se croit transporté au-dessus des nuages. Là, Arlequin profite de sa frayeur pour le menacer de le précipiter eu bas, s’il ne signe la renonciation à la main de Colombine ; Gilles signe aveuglement.
Cette bluette qui eut un succès d’autant plus grand, que quelques contradicteurs vouloient s’y opposer, offre des personnalités un peu fortes ; les couplets sont en général bien tournés. La pièce est des citoyens Etienne, Morel, Serviere et Francisque. Voici un des couplets qui ont été très-applaudis
Air : Mon père étoit pot.
J'ai pris Neptune aux Bains Vigier,
Bacchus à la taverne,
Apollon chez la Montansier,
Pallas à la cazerne,
Mercure au Perron,
Et chez Robertson
Pluton
Et les Furies,
Au quartier d’Antin
Plutus et Vulcain,
Et Mars aux Thuileries.
F. J. B. P. G***.
La Décade philosophique, littéraire et politique, an VIII, 4e trimestre, n° 33 (30 Thermidor) p. 365 :
[Article repris dans l’Esprit des journaux français et étrangers, trentième année, tome I, vendémiaire an IX [septembre-octobre 1800], p. 216-217.
Une folie, cela n’a « aucun fond solide », c’est seulement « une plaisanterie à l'occasion de l'expérience fastueuse de Garnerin » et « un recueil d'allusions satiriques » dont le critique, plutôt sévère, ne veut pas donner le détail : l’épigramme est le recours trop facile des théâtres en mal de spectateurs. « La malignité publique n'est malheureusement que trop disposée à encourager cette licence dangereuse. » On ne peut mieux dire !]
Théâtre des Troubadours.
Les Dieux à Tivoli, ou l'Ascension de l' Olympe, folie en un acte, par les Citoyens Etienne, Morel, Servière et Francisque, représentée le 23 Thermidor.
Cette folie, qui, comme toutes les folies du monde, n'est appuyée sur aucun fond solide, a reçu beaucoup d'applaudissemens.
L’entrepreneur de Tivoli, Gilles, s'associe avec Arlequin, grand Aéronaute. Il s'agit de faire ensemble une ascension avec tous les Dieux de l'Olympe. Arlequin en a déjà un grand nombre en son pouvoir :
Air : Mon Père était pot.
J'ai pris Neptune aux bains Vigier ;
Bacchus à la taverne ;
Apollon chez la Montansier ;
Pallas à la caserne ;
Mercure au Péron ;
Et chez Robertson
Pluton
Et les furies ;
Au quartier d'Antin
Plutus et Vulcain,
Et Mars aux Tuileries.
Cette bluette n'est pas seulement une plaisanterie à l'occasion de l'expérience fastueuse de Garnerin, c'est de plus un recueil d'allusions satiriques qui ont excité les applaudissemens du spectateur. On nous dispensera sans doute d'entrer ici dans les détails mordans de cet ouvrage. Comme il est infiniment plus aisé de faire un couplet méchant et satirique , qu'un petit drame spirituel et fin, il ne faut pas s'étonner que plus d'un théâtre cherche à soutenir sa frêle existence, en répandant le fiel et l'épigramme. La malignité publique n'est malheureusement que trop disposée à encourager cette licence dangereuse.
R. P. D.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1800, tome II, p. 557-558 :
[Pièce doublement de circonstance : la nouvelle orientation de la carrière de Bosquier-Gavaudan, et une ascension en montgolfière peu réussie. De tout cela sort une arlequinade sans grand intérêt, dont le critique ne dit rien, et dont il cite les auteurs.]
Les Dieux à Tivoli, ou l'Ascension de l’Olympe.
Le théâtre des Troubadours s'empare de toutes les circonstances ; les pièces nouvelles s'y succèdent avec rapidité ; et depuis que le C. Bosquier Gavaudan s'est mis à jouer des rôles d'arlequin, les arlequinades y sont très-fréquentes. Celle jouée le 23 thermidor a eu du succès. On y tournoit en ridicule l’ascension fastueuse de l'Olympe, où le public n'avoit vu que des figures de papier collées sur une montgolfière.
Arlequin, pour souffler à Gilles , Colombine sa maîtresse, lui fait faire le rôle de l'Amour. Il lui donne un carquois , un arc et un bandeau ; puis, le plaçant sur une balançoire, il lui fait croire qu'il est dans la montgolfière ; et il lui dit que s'il ne signe pas la renonciation à la main de Colombine, il le précipitera dans la rue de Tournon. Gilles signe, et Arlequin épouse sa maîtresse.
Les auteurs sont les CC. Etienne, Morel, Servière et Francisque.
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