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Encore des bonnes gens

Encore des bonnes gens, comédie en un acte, en vaudevilles, de Guillemain, 3 octobre 1792.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Encore des jeunes gens

Genre

comédie en vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

3 octobre 1792

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Guillemain

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 12 (décembre 1792),p. 316-318 :

[Compliment ou reproche : « L'intrigue de cette jolie petite piece est très-foible : mais il est difficile de faire des couplets plus spirituels & mieux tournés. » La suite du compte rendu nous donne trois exemples de ces couplets si spirituels et si bien tournés. On y note l’emploi d’une langue peu académique. Le troisième couplet a un contenu politique très fort : non à la spéculation sur les assignats, c’est être usurier envers sa mère la patrie... (tout cela est bien moral, ou bien moralisateur). L’auteur est bien connu, et les acteurs ont joué «  avec beaucoup de comique & d'ensemble ».]

L'intrigue de cette jolie petite piece est très-foible : mais il est difficile de faire des couplets plus spirituels & mieux tournés. Bertrand, ébéniste, va marier Jeannette sa fille à Basile. Il a amassé une somme de mille francs qu'il porte à la mere de son gendre, pour la dot de sa fille. Bertrand attend à la noce son frere, qui est un laboureur peu aisé. Ce frere leur écrit qu'un ouragan terrible vient de ravager son champ, & que s'il n'a pas cent écus, il va éprouver de plus grands malheurs. Bertrand, qui vient de donner tout ce qu'il possédoit, se désole ; mais son gendre Basile, doué d'un aussi bon cœur que lui, lui offre de détacher cent écus de la somme qui vient d'être remise à sa mere. Sur ces entrefaites, Jeannette, qui revient de chez sa marraine, apporte quinze louis, dont on a fait un présent de noces. Le laboureur arrive ; on lui donne les quinze louis sur lesquels on ne comptoit pas, & tout le monde est heureux. Ce fonds léger est encadré dans un dialogue très-plaisant & dans des couplets charmans : comme le public en a fait répéter la plus grande partie, nous nous contenterons d'en citer deux ou trois pris au hasard. Jeannette, qui est couturiere, dit qu'elle fait de belles robes, mais qu'elle n'en porte pas.

Air : Pourriez-vous bien douter encore.

C' n'est pas pour elle que l'abeille
Compose c' miel si doux, si bon :
Tout d' même, quand l'ouvrier veille,
C qu'il travaille, est-ce pour lui?.... Non.
Mais qu' je n' mett' pas ce qu'on m' voit faire,
Gn'y a pas là d' si grand déplaisir.
Ah ! l' grand mal, c'est qu'sous la chaumiere
On n' mang' pas l' pain blanc qu'on fait v'nir.     bis.

Rien de plus simple & de mieux fait que le couplet suivant, que Bertrand adresse à son sac d'argent :

Le travail l'amasse ;
L'oisiv'té le perd :
Le pauvre s'en passe ;
L' riche en est couvert.
L'avar' l'emprisonne
Sous le cadenas :
La bonté le donne
Souvent à l'ingrat.

Bertrand ajoute : il y en a d'aucuns à ma place qui l'auroient vendu, c' t'argent :

Air : Ce fut par la faute du sort.

Mais comm' vous, Messieurs, je n' pens' pas :
D' vous imiter j' n'ai point envie ;
Car je vois, sur les assignats,
La signature ed' ma patrie.
En f'sant ces effets au porteur,
Elle a voulu s'tirer d'affaire :
Ceux qui l'z 'achet'nt moins qu' leux valeur
sont usuriers envers leux mere.     bis.

L'auteur de ce joli ouvrage, M. Guillemain, est connu par une foule de pieces qui ont eu des succès brillans. On l'a demandé : il a paru. MM. Léger, Chapelle, Bourgeois, Vertpré, & Med. Sara & Barral jouent dans cette comédie avec beaucoup de comique & d'ensemble.

[Valeur des monnaies : 1 louis est égal à 10 francs, et un écu à 6 livres. La somme de 1000 francs (le franc est une unité de compte et il n’existe pas de pièce en francs) représente 100 louis. Basile en donne donne 600 francs (cent écus) et Jeannette ajoute 15 louis, soit 150 francs. Et le frère de Bertrand ne voulait que 600 francs (cent écus, encore une fois).]

D’après la base César, la première a eu lieu le 3 octobre 1792. La pièce a été jouée 20 fois en 1792, 26 fois en 1793, 5 fois en 1794, 7 fois en 1795, 6 fois en 1796.

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