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Eustache Bastringue

Eustache Bastringue, drame poissard en un acte. 4 floréal an 8 [24 avril 1800].

Théâtre Montansier-Variétés.

Almanach des Muses 1801

Courrier des spectacles, n° 1147 du 5 Floréal an 8 [25 avril 1800], p. 3 :

Théâtre Montansier.

Voilà déjà plusieurs pièces que l'on présente au public sur différens théâtres, sous le titre du Bastringue ; les Boullevards s'étoient approprié un titre et un sujet aussi riches ; il falloit bien le souffrir ! Eh ! que n'y souffre-t-on pas quelquefois ! Mais on ne croyoit pas qu'un théâtre placé au centre de Paris, quoique déjà noté pour quelques mauvaises productions qu'on y revoit souvent, transporteroit le Bastringue jusques dans le Palais. Encore si le sujet étoit passablement traité  mais on n'y entend que des mots dénaturés, des phrases incohérente, et mille trivialités que l'on a supportées patiemment jusqu'à la fin. Alors la toile s'est baissée au milieu des sifflets. qui ont éclaté de toutes parts. Quelques applaudissemens cependant ont, d'un autre côté, prouvé que si le public siffloit l'auteur, il savoit gré aux acteurs de la peine qu'ils avoieut prise de se meubler (j'ai presque dit salir) la mémoire de pareilles sottises. Le citoyen Tiercelin sur-tout a reculé la chute de la pièce.

Le père Choucroutte a promis sa fille à M. Esprit ; mais elle préfère à celui-ci le Maître de Danse Crin-crin. Esprit la sollicite, elle le repousse et lui déclare qu'elle aime mieux épouser le premier venu que d'être sa femme. Le premier venu est Eustache-Bastringue, entrepreneur des danses des guinguettes ; Choucroutte le prie d'accepter le titre de gendre, mais Bastringue, qui voit le désespoir de Crin-crin, après un moment d'entretien avec celui-ci, déclare au père, qui approuve tout ce qn'il peut faire pour le bien de mademoiselle Choucroutte, qu'il use de ses droits sur la demoiselle, et qu'il l'unit à son amant. — Quel sujet !!!

Nous conseillons à Eustache-Bastringue de retourner aux Porcherons.

F. J. B. G ***.

Les Porcherons sont d'après Littré « un ancien quartier de Paris qui était rempli de cabarets ; c'était un carrefour formé à la rencontre des rues du Faubourg-Montmartre et de Saint-Lazare ». Le mot est dans Melancholia, un poème des Contemplations de Victor Hugo :

C'est lundi ; l'homme hier buvait aux Porcherons
Un vin plein de fureur, de cris et de jurons.

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