Eustache Dégourdi, ou le Malin de Landernau

Eustache Dégourdi, ou le Malin de Landernau, de Pierre-Jacques-André Bonel et Jore fils [Jean-Claude Bédéno Dejaure], 5 brumaire an 12 [28 octobre 1803].

Théâtre de la Gaîté.

Courrier des spectacles, n° 2429 du dimanche 7 brumaire an 12 (30 octobre 1803), p. 2 :

[Le Théâtre de la Gaîté ne joue guère de pièces de qualité, et le critique a bien du mal à en trouver une dans chaque genre, mélodrame et vaudeville, dans les productions récentes. Et la pièce nouvelle ne relève pas le niveau : intrigue usée, marche commune, dénouement sans finesse, seuls les couplets valent mieux, mais ils ne sont pas les meilleures productions des auteurs, cités, signe que le public n’a pas détesté la pièce. Le résumé de l’intrigue confirme qu’elle n’est pas neuve. Et l’absence de mention de l’acteur principal (par qui seul ce genre de pièce peut réussir) n’est pas un bon signe.]

Théâtre de la Gaîté.

Eustache Dégourdi, ou le Malin de Landernau.

On donne beaucoup de nouveautés à ce théâtre, mais on paroît y préférer la quantité à la qualité. Car parmi les mélodrames qu’on a représentés depuis quelque tems, Rachel seule a mérité quelqu’attention, et parmi les vaudevilles, on a pu distinguer les Trois Fanchons.

Eustache Dégourdi est une de ces productions qui sont peu de chose par elles-mêmes, et tout par l’acteur qui sait les faire valoir. L’intrigue en est usée, la marche commune, et le dénouement sans finesse. Quelques couplets assez facilement tournés font son principal mérite. Les auteurs MM. Bonel et Jore fils ont fait mieux quelque fois.

M. Bertrand de Landernau est dépositaire d’une somme considérable qu’il croit pouvoir s’approprier, dans la ferme persuasion que l'héritier à qui elle appartient a péri sur mer. En conséquence il vient à une ville voisine pour épouser la fille d’un préteur sur gages, sous le nom d’Eustache-Dégourdi : mais il trouve là pour rival l’héritier qu’il croyoit mort, qui le reconnoît pour Bertrand, qui le force à se battre et qui démasque le fourbe.