L'Ecole du village

L'Ecole du village, opéra-comique en acte et vaudevilles, de Sewrin, avec des airs nouveaux de Solié, 21 Floréal an 2 [10 mai 1794].

Opéra comique national de la rue Favart.

Le Catalogue général de la BNF date la pièce de nivôse an 2.

Titre :

Ecole du village (l’)

Genre

opéra comique en vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

21 floréal an 2 [10 mai 1794]

Théâtre :

Opéra comique national de la rue Favart

Auteur(s) des paroles :

Sewrin

Compositeur(s) : Solié

Almanach des Muses 1795.

Insurrection de la classe d'un magister de village. A l'exemple de leurs pères, qui viennent d'opérer la révolution, les enfans de cette école renversent tous les signes d'esclavage, et chassent le pédant qui a encore le tort de vouloir épouser Nicole, et de maltraiter Jeannot qui en est aimé.

Dans les Annales dramatique,volume 3 (Paris, 1809), p. 328, la pièce est datée de 1792, et on précise que « cette pièce est digne du tems où elle a paru ».

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 11 (novembre 1794), p. 233-235 :

[La révolution à l’école, image de la révolution de toute la société. En chassant le maître d’école, les enfants ne font que répéter ce que leurs pères ont fait. La pièce est bien sûr une « bleuette », pleine de gaîté, ayant un but moral « excellent », avec « des tableaux plaisans & des couplets gais ». Le critique lui reproche néanmoins « des longueurs dans les premieres scenes », un intérêt « pas assez général », et même (surtout ?) « des couplets un peu graveleux, que nous conseillons à l'auteur de retrancher ». Tout cela n’a pas empêché que l’auteur, Sewrin, ne soit nommé. Les acteurs principaux sont cités de façon flatteuse. Couplet répété, couplets jetés sur la scène, et que la technique du vaudeville permet de chanter immédiatement, on saisit là la vie des théâtres : il y a interaction entre la salle et les acteurs.]

L’Ecole de village, opéra comique en un acte & vaudevilles.

C'est une bleuette qui offre de la gaieté. Le magister d'un village fait le pédant, le petit despote, dans sa classe, donne des férules, & maltraite particulierement Jeannot, parce qu'il aime Nicole, la plus âgée des filles : le magister voudroit épouser Nicole, & l’a même demandée à ses parens, qui la lui ont refusée. Dans son dépit, il chasse de sa classe Jeannot, Georget, son frere, & donne congé à tous les enfans ; mais bientôt Jeannot, qui brûle déjà de l'amour de la liberté, arrive à la tête de tous les écoliers, pour faire une espece d'insurrection, & pour chasser le pédant ridicule qui les mene à coups ds martinet. A l'exemple de leurs peres, qui viennent d'opérer la révolution en France, ces enfans renversent tous les signes d'esclavage qui sont dans la classe, & trouvent, en abattant la chaire, le maître-d'école qui est obligé de lenr demander grace, & de demander Nicole à ses parens pour Jeannot. Le but moral de cette piece est excellent ; mais elle pourroit être traitée d'une maniere plus piquante. II y a des longueurs dans les premieres scenes, & l’íntérêt n'y est pas assez général ; ii y a même des couplets un peu graveleux, que nous conseillons à l'auteur de retrancher. Quoi qu'il en soit, des tableaux plaisans & des couplets gais ont fait réussir cette bagatelle, dont on-a demandé l’auteur, lc cit. Sewrín, auteur de la Moisson, à ce théatre, & qui ne s'est point présenté. La cit. Carline y joue, avec le talent qu'on lui connoît, le rôle de Jeannot, &. le cit. Paulin fait briller un talent original pour les niais dans celui de Pierrot. Le public a fait répéter le couplet suivant du vaudeville, sur l'air de celui des Visitandines :

La v'là, c'te maudite férule
Qui nous a baillé tant d' tourment:
Citoyens, avant qu'on la brûle,
L'auteur attend son jugement. (Bis.)
Que notre pédant se désole
De ne pouvoir plus s'en servir :
Il n'appartient qu'à vous d' sévir ;
Vous êt' nos seuls maîtres-d'école. (Bis.)

Après la piece , on a jetté sur le théatre les deux couplets suivans, que le cit. St. Aubin a chantés :

AlR de la croisée.

Le vaudeville déserteur
Revient aux lieux de son enfance,
Et le succès le plus flatteur
Du retour est la récompense :
Ainsi, quoiqu'on fête en tous lieux
Cet enfant dont la France est folle,
II ne peut jamais être mieux
    Qu'à la premiere école. (Bis.)

Pour bien former les jeunes gens,
Il n'est rien tel que les voyages :
S'ils sont d'abord extravagans,
L'expérience les rend sages.
Le vaudeville étoit enfant,
Il avoit la tête un peu folle :
Il s'apperçoit qu'en vous quittant
    Il a fait une école. (Bis.)

Par le cit. Fontaine.

Dans la base César, une représentation, le 12 mai 1794, au Théâtre Italien (salle Favart) Paris.

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