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L'Enfant du malheur, ou les Amans muets

L'Enfant du malheur, ou les Amans muets, comédie-féerie en 4 actes, en prose, mêlée de pantomimes, combats et danses, par J. G. A. Cuvelier, musique arrangée par le citoyen Manichon, 9 germinal an V [29 mars 1797].

Théâtre de l'Ambigu Comique.

Almanach des Muses 1798.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an VI :

L'Enfant du malheur, ou les amans muets, comédie-féerie en quatre actes, en prose, Mêlée de Pantomimes, Combats et Danses. Représentée pour la premiere fois, sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, le mercredi 9 germinal, an V. Par J. G. A. Cuvelier.

A la suite de la liste des personnages,

La musique est arrangée par le citoyen Manichon ; les décorations sont peintes par les citoyens Moench et fils.

Courrier des spectacles, n° 83 du 10 germinal an 5 [30 mars 1797], p. 3 :

[L'Enfant du malheur passe dans le titre du singulier au pluriel. La pantomime a eu du succès, même si le compte rendu ne donne pas le nom de l'auteur. Pour l'essentiel, le critique résume une intrigue bien compliquée, riche de tous les poncifs du genre (deux fées, l'une gentille, l'autre méchante, des amants séparés, la jeune femme étant aux mains de la méchante fée, un enfant secret, etc.). A la fin, tout s'arrange très facilement (et on se demande pourquoi la gentille fée n'a pas agi plus tôt !). Le dernier paragraphe permet au critique de donner son avis. Il a aimé les décors, les duels, mais moins les combats en groupe (« un peu trop confus »). Mais surtout il n'a pas compris grand chose à l'intrigue, dont bien des passages « auroient dû être expliqués ».]

Théâtre de l'Ambigu Comique.

La pantomime donnée hier à ce théâtre, sous le titre des Enfans du malheur, ou les Amans muets, a réussi.

La fée Frédegonde, sous le nom de Rosine, retient dans ses états Floridor, amant d’Idamire ; et, dans le dessein de l’épouser, elle lui a persuadé que sa rivale étoit morte. Une autre fée, qui passe pour une suivante de Rosine, protège en secret les amans, et remet à Landry, valet de Floridor, une lettre pour son maître, qui lui apprendra qu’Idamire vit encore, et qu’elle élève un enfant de leur amour, sous le nom d’Edmont ; elle remet en même-temps à ce fidèle valet, une bague qui fera connoître à son maître les intentions perfides de Frédegonde. Floridor apprenant qu’Idamire n’est pas morte, n’hésite point à aller la chercher. Il fait connoitre son dessein à Frédegonde, dont les supplications ne peuvent le retenir. Cette méchante fée feint alors de vouloir le laisser partir, mais lui révèle qu’il trouvera Idamire muette, et lui remet une plume qui doit lui servir à se faire ouvrir les barrières de ses états.

La fée, protectrice de Floridor, vient le trouver, le prévient que la plume que lui a remise Frédegonde, est un piège, et qu’elle serviroit â le faire arrêter par-tout où il se présenteroit. Pour garant de ce qu’elle avance, elle lui fait faire un essai de la bague, au moyen de laquelle il connoît les intentions de Frédegonde ; la bonne fée lui ôte la plume, et lui remet un cor dont il se servira pour rompre les fers de grand nombre de guerriers retenus par les charmes de Frédegonde. Floridor rejoint son amante, mais en est bientôt séparé par les gens de Frédegonde ; il veut la percer, mais son bras levé se trouve pris dans une chaîne de fer. Frédegonde le rend muet, et lui dit qu’il ne recouvrera la parole, ainsi qu’Idamire, que quand celle-ci aura massacré son amant. Idamire est livrée à des diables qui la tourmentent. Floridor revient, dompte les démons, des guerriers, des monstres, et une troupe nombreuse commandée par Frédegonde ; il délivre son amante ; mais à peine a-t-il mis avec elle le pied sur un pont pour sortir, que Frédegonde le fait écrouler. La toile baisse, et le 3.e acte finit. Au commencement du4.e, Idamire est dans un endroit enchanteur, au milieu de femmes que l’on croit être à elle ; son enfant que l’on lui a déjà arraché plusieurs fois, ne lui a point été rendu. Elle veut graver son nom sur un arbre ; le fer dont elle se sert perce son enfant que Frédegonde avoit placé dans cet arbre ; elle le croit mort, et veut se poignarder. Frédegonde qui vient d’entrer avec ses sujets, leur persuade qu’Idamire vient d’assassiner son fils. Elle est condamnée à périr, percée de flèches, si quelque chevalier ne prend sa défense. Floridor vient pour la défendre : il est vaincu, et va périr du même supplice, lorsque la bonne fée descend dans un nuage, fait connoître les crimes de Frédegonde, la plonge dans les enfers, et rend le jeune Edmont à ses parens.

Les décorations de cette pièce sont fort belles ; les combats particuliers sont beaux, les autres sont un peu trop confus. Cet ouvrage nous a paru, en plusieurs endroits, n’être pas bien clair. On ne conçoit pas comment Idamire, qui auroit dû périr avec Floridor, lorsque le pont a été coupé, se trouve dans un beau jardin environné de femmes qui ont l’air d’être à ses ordres. Cet endroit, et beaucoup d’autres, auroient dû être expliqués.

L. P.          

L'Enfant du malheur, ou les Amans muets : 6 Nivôse an 7 [26 décembre 1798].

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Almanach des Muses 1800

Le Courrier des spectacles signale en effet à cette date la reprise de la pièce.

Il doit s'agir dans les deux cas de la même pièce, qui est de M. Jean-Guillaume-Antoine Cuvelier de Trie (15 janvier 1766-25 mai 1824). La première représentation a eu lieu au théâtre de l'Ambigu-Comique le 30 mars 1797 (10 germinal an 5) d'après le site César, mais le 9 germinal an 5 (29 mars 1797), d'après la brochure.

Nombre de représentations :

88 en 1797,

15 en 1798,

8 en 1799, soit un total en 3 ans de 111 représentations.

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