L'Enfant prodigue (ballet de Gardel)

L'Enfant prodigue, ballet-pantomime en trois actes, de Pierre Gardel, musique arrangée et composée par Henri-Montan Berton, 28 avril 1812.

Académie Impériale de Musique.

Titre

Enfant prodigue (l’)

Genre

ballet

Nombre d'actes :

3

Musique :

oui

Date de création :

28 avril 1812

Théâtre :

Académie Impériale de Musique

Compositeur(s) :

Henri-Montan  Berton

Chorégraphe(s) :

Pierre Gardel

Almanach des Muses 1812.

Sujet tiré du Nouveau-Testament.

Ce ballet n'offre de remarquable que la hardiesse du compositeur, qui n'a pas craint de resserrer dans un court espace de temps, des événemens qui embrassent plusieurs années.

En 1812, on peut encore considérer comme une « hardiesse » de ne pas respecter l'unité de temps et de demander au public d'accepter la concentration de nombreux événements dans le court moment d'un ballet.

Bibliographie de la France ou journal général de l'imprimerie et de la librairies, première année, n° 33, 7 mai 1812, p. 379 :

2553. L'enfant Prodigue, ballet pantomime en trois actes, de la composition de M. Gardel, maître des ballets de S. M. impériale et royale ; musique arrangée et composée par M. Berton, professeur au Conservatoire de musique, et chef du chant de l'Académie impériale de musique ; représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Académie impériale de musique, le 28 avril 1812. In-8°de 3 feuilles, tiré à 1200 exempl. Imp. de A. Egron, à Paris. Prix. . . . 1—0 A Paris, chez Bacot, au Palais-Royal.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Bacot :

L’Enfant prodigue, ballet-pantomime en trois actes, de la composition de M. Gardel, maître des ballets de sa majesté impériale et royale ; musique arrangée et composée par M. Berton, Professeur au Conservatoire de Musique, et Chef du Chant de l’Académie Impériale de Musique. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre de l’Académie Impériale de Musique, le 28 avril 1812.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 17e année, 1812, tome III, p. 183-184 :

[Le compte rendu s’ouvre sur le constat de l’adaptabilité universelle de la parabole, qui reçoit ici une forme nouvelle, celle du ballet. Le déroulement du ballet est décrit avec précision. Reste à affirmer le succès, lié aux décorations, « d'un bon style, pleines de richesse et de variété », à ma musique, qui « a excité de nombreux applaudissemens », mais surtout à l’interprétation de Vestris, bien secondé par trois danseuses. Sans oublier bien sûr le travail de Gardel, qui « ne le cède en rien à ses autres compositions ».]

ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MUSIQUE.

L’Enfant prodigue, ballet-pantomime en trois actes , représenté le 28 avril.

Après avoir été un sujet de sermons, de poème, de comédie, d'opéra, et même de vaudeville, la parabole de l'Enfant prodigue se trouve transformée en ballet.

La fête pastorale qui ouvre le premier acte, est digne de l'Albane : l'Enfant prodigue est le seul qui s'y ennuye ; les caresses de la plus tendre mère ne peuvent le retenir; il brûle de voir Memphis, il le témoigne à son père, qui consent à son départ. Les chameaux, les esclaves s'avancent, l'ingrat enfant s'éloigne, suivi des regrets de toute la tribu ; l'orage gronde, la terreur se mêle à tous les autres sentimens ; la mère, les jeunes vierges volent sur les traces d’Azaël ; mais elles reviennent seules, éplorées.

Le second acte s'ouvre à Memphis, c'est le jour de la fête du dieu Apis ; nouveaux jeux, nouvelles danses. M. Gardel varie ses pas, ses mouvemens comme ses caractères. Azaël remarque dans la foule une jeune fille, il en devient épris; il veut détacher sa ceinture, il l'obtient ; mais bientôt ce don de l'amour enlace une foule d'autres beautés. Des escrocs s'emparent de lui, et, au moyen de dés pipés, ils lui gagnent tout ce qu'il possède. La jeune fille, désespérée pour avoir trouvé sa ceinture à terre, court se précipiter dans le Nil. Les magistrats indignés chassent de Memphis Azaël et les fripons qui l'ont suborné.

Le désert reçoit la caravane bannie : Azaël expirant est ranimé par une goutte d'eau; mais ses ennemis le reconnoissent, et, ne voulant rien perdre, lui enlèvent son dernier habit, et le laissent couvert de lambeaux parmi les sables. Un Ange vient le consoler, et l'engage à retourner chez son père. C'est ici que se déploye toute la pompe patriarchale des premiers temps, un site enchanteur, des vignes, des moissons, des travaux champêtres de toute espèce, contrastent admirablement avec l'horreur du désert. Azaël revient aux pieds de son père, qui ne le reconnoît pas ; mais la tendresse maternelle devine bientôt un fils ; il est pardonné; et les groupes des habitans de la tribu, dessinés avec un art merveilleux, offrent un tableau que les expressions ne peuvent rendre.

Ce ballet a obtenu un succès complet. Les décorations sont d'un bon style, pleines de richesse et de variété. La musique, arrangée par M. BERTON, a excité de nombreux applaudissemens ; mais ce qui a le plus contribué au succès de l'Enfant prodigue, c'est Vestris chargé de ce personnage ; il y a déployé un talent tragique des plus étonnans. Madame Gardel, Mademoiselle Chevigny et Mademoiselle Bigotini ont lutté avec lui d'énergie et de sensibilité.

Ce nouvel ouvrage de M. GARDEL ne le cède en rien à ses autres compositions.

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