L'Enfant prodigue, ou le Retour d'Arlequin

L'Enfant prodigue, ou le Retour d'Arlequin, vaudeville en un acte, 27 janvier 1812.

Théâtre du Vaudeville.

Titre	Enfant prodigue (l’), ou le Retour d’Arlequin
Genre	vaudeville
Nombre d'actes :	1
Musique :	en prose, avec des couplets en vers
Date de création :	27 janvier 1812
Théâtre :	Théâtre du Vaudeville
Auteur(s) des paroles :

L'Almanach des Muses réduit le titre à Le Retour d'Arlequin.

Magasin encyclopédique, ou science des sciences, des lettres et des arts, année 1812, tome I, p. 425 :

[La pièce a fait passer le public de l’ennui des bâillements à la colère des sifflets. Tan tpis pour le débutant (qui, normalement, peut compter sur l’indulgence des spectateurs. Mais c’était à la première représentation...]

Théâtre du Vaudeville.

L'Enfant Prodigue, ou le Retour d'Arlequin, vaudeville joué le 27 janvier 1812.

Chute complète. On a bâillé depuis la première scène jusqu'à la dernière. Le dénouement seul a excité les plus violens sifflets. Cet ouvrage étoit le coup d'essai d'un jeune auteur.

Mercure de France, journal littéraire et politique, tome cinquantième, n° DL du samedi 1^er février 1812, 232-233 :

[Le critique s'étonne de l'étrange revirement du public qui apprécie ce qu'il a sifflé la veille... Les étranges mœurs du monde des théâtres, où l'on fait jouer deux soirs de suite la pièce sifflée quand la tradition veut qu'on attende le surlendemain même pour une pièce applaudie, où le public est aussi injuste dans ses sifflets que dans ses applaudissements. Mais le critique continue à penser que la pièce qu’on applaudit après l’avoir sifflée est mauvaise. Il semble penser que peut-être le public a quelque intérêt à la réussite de la pièce. Claque ?]

Le Théâtre du Vaudeville, si laborieux ordinairement, n'a offert à la curiosité de ses habitués que l'Enfant prodigue ou le Retour d'Arlequin. Je doute que l'aimable poème de M. Campenon puisse jamais donner naissance à un plus médiocre ouvrage : nous ne rendons compte, le plus souvent, que de la première représentation d'un ouvrage ; mais le sort de ce malheureux enfant prodigue a été si différent, aux deux premières, que ce serait tromper nos lecteurs que de ne pas leur parler des évènemens qui ont signalé ces deux soirées. La première pourrait être appelée la soirée orageuse ; la pièce a été outrageusement sifllée ; le parterre a rendu justice à l'ouvrage ; je ne me rappelle pas avoir assisté à une chute plus complète et sur-tout plus méritée.Je croyais bien et dûment enterrée, et pour toujours, la malencontreuse nouveauté. Quelle est ma surprise de voir la pièce annoncée le lendemain, contre la coutume de ce théâtre où l'on ne représente que le surlendemain les ouvrages applaudis ! Je ne pus résister au désir d'y revenir. Je m'attendais à un tapage plus violent que la veille ; je croyais que le public, indigné que l'on eût méprisé son premier arrêt, se prononcerait plus fortement encore, s'il était possible ; mais combien Sancho Pança avait raison de dire que les jours se suivent et ne se ressemblent pas ! Qu'est devenue cette juste sévérité que le parterre avait déployée la veille ? tout est écouté, accueilli ; des couplets excessivement faibles, pour ne rien dire de plus, reçoivent des témoignages de satisfaction d'un public tellement bénévole que l'on eût dit que la salle était pleine de spectateurs particulièrement intéressés au succès de l'ouvrage.

Pauvres gens de lettres qui vous croyez jugés lorsque le parterre a prononcé, imitez l'auteur de l'Enfant prodigue, appelez des décisions du public ; fatiguez-le par votre opiniâtreté ; et si vous n'obtenez la récompense due au talent, vous arracherez au moins ce que l'on ne peut refuser à l'importunité.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1813, VII^e année, p. 93 :

[Pas de doute, chute, et chute méritée.]

L'ENFANT PRODIGUE, ou le Retour d'Arlequin, vaudeville en 1 acte , par M... ( 27 janvier.)
Jamais aucune pièce n'a éprouvé une chûte plus éclatante et plus méritée. Les siflets les plus aigus ont empeché d'en connaitre le dénouement.