Les Épreuves du Républicain, ou l'Amour de la Patrie

Les Épreuves du Républicain, ou l'Amour de la Patrie, essai patriotique en trois actes, mêlé de chants, de Laugier, musique de Champein. 17 thermidor an 2 [4 août 1794].

Opéra comique national

Almanach des Muses 1796.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Maradan, seconde année de la République :

Les Epreuves du Républicain, ou l'Amour de la Patrie, essai patriotique, en trois actes, mêlés de chants ; Paroles du citoyen Marie Laugier, Musique du citoyen Champein : Représenté, pour la première fois au théâtre de l'Opéra-Comique-National, le 17 Thermidor, l'an deuxième de la République une et indivisible.

Épigraphe

Sort cruel ! je te défie de m'arracher un vœu qui ne soit pour ma patrie. Acte III, Scène II.

La liste des personnages est précédé d'un texte sur les motivations patriotiques des auteurs de la pièce.

A LA CONVENTION NATIONALE.

Grand dans ses triomphes, sublime dans ses revers, le Peuple françois déploie tour-à-tour, depuis six ans, le courage qui terrasse les despotes, & la constance qui les désespère. Témoins de si généreux efforts, quel bon françois ne sent son ame électrisée ! quel écrivain calcule ses moyens & ne brûle d'offrir de grands exemples, certain qu'ils seront imités.

Dévouer sa vie à la défense de la liberté, consacrer ses veilles à célébrer les actes héroïques qu'elle produit ; tels sont les devoirs du patriote. Il n'ambitionne pas la sorte de gloire attachée aux productions brillantes ; il présente le tableau naïf & sans art, mais énergique des principes qui assurent le triomphe de la Liberté : il espère trouver de l'indulgence chez ceux de ses concitoyens qui lui servent de modèles lorsqu'il peint les vertus. Cet espoir l'encourage, et le besoin de leur estime lui fait entreprendre ce qu'en toute autre occasion il croiroit impossible,

Oui, c'est cette idée qui m'a mis la plume à la main ; c'est elle qui m'a soutenu dans l'entreprise que j'ai formée de présenter le spectacle du triomphe de la vertu républicaine, livrée à elle-même, sur le crime royal, secondé par les factions qu'il soudoie.

Un Artiste estimé (Champein, auteur de la Mélomanie) entraîné comme [illisible] le desir de servir la patrie, a ambitionné la gloire civique d'associer à mes foibles essais les ressources si puissantes dans ses mains de la mélodie. Un même sentiment nous a porté à célébrer ensemble les vertus que la République fit éclore. C'est un devoir pour nous de faire hommage aux fondateurs de la République, de ce tableau dont leurs travaux immortels ont fourni le sujet.

Nota. Dans la séance de la deuxième Sans-culottide, la Convention Nationale a ordonné la mention honorable de l'hommage, l'insertion au bulletin de cette Adresse, et le envoi [sic] du tout à son comité d'Instruction publique.

La deuxième sans-culottide an 2, c'est le 18 septembre 1794.

Suzanne J. Bérard, « Aspects du théâtre à Paris sous la Terreur », Revue d'Histoire littéraire de la France, 90e Année, No. 4/5, Révolution et littérature française (1789-1914) (Juillet- Octobre, 1990), p. 619 :

[Examinant les pièces jouées à Paris sous la Terreur, l’article souligne la fin des pièces de dérision, auxquelles se substituent des pièces exaltant la vertu des Vrais Républicains.]

Le genre culmine avec l’extraordinaire « essai patriotique en trois actes de Balthazar Marie Laugier, les Épreuves du Républicain (17 Thermidor an II – 4 août 1794). Dans une « ville de guerre », Francial, ouvrier armurier et officier municipal, est un républicain si absolu qu’il dissimule même ses sacrifices. On est sur le point de l’arrêter. Heureusement, son épouse Denise révèle la haute vertu du Vrai Républicain : « il n’est plus de repos pour Francial, tout entier à la Patrie, toujours fidèle au peuple et à ses représentants ; mon cher Francial empêche par sa vigilance que des traîtres ne mettent la Patrie en péril […] Ce soin occupe tous ses moments ; est-ce un sacrifice que la Patrie n’ait le droit d’attendre d’une âme brûlante de l’amour de la liberté ? ». En effet, ses meubles vendus pour lui permettre de se consacrer au service du peuple, sa maison bombardée, son fils écrasé sous les décombres, les blessures reçues au combat, qu’est-ce que tout cela ? « voilà les vrais républicains, rien ne peut les distraire de l’intérêt sacré de la Liberté », s’écrie son ami Julien.

Dans la base César : 8 représentations au Théâtre Italien (salle Favart), du 4 août au 14 septembre 1794, et 1 représentation, le 23 mars 1795 au Théâtre de la rue Martin.

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