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La Famille des Guignons

La Famille des Guignons, comédie en un acte et en prose, 24 janvier 1814.

Théâtre des Variétés.

Titre :

Famille des Guignons (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose

Musique :

?

Date de création :

24 janvier 1814

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

 

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome I, p. 178 :

La famille des Guignons, comédie en un acte et en prose, jouée le 24 janvier.

Le titre a porté malheur à la pièce. Elle est à peu près tombée. L'intrigue étoit motivée sur des déguisemens usés et peu vraisemblables. L'auteur ne s'est pas fait connoître.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, cinquième volume, n° 274 du 30 janvier 1814, p. 136-137 :

[Dès les premiers mots, on sait que la pièce est un échec : malgré les rôles créés pour les bons acteurs du théâtre des Variétés, le public « n’a vu que la nullité de l’intrigue ». Et le meilleur moment de montrer cette nullité, c’est de résumer cette intrigue, en se moquant un peu de ses incohérences, en particulier pour le dénouement. Pour parler du style, le critique se contente de citer « quelques vers ridicules » d’un des personnages. L’auteur a bien eu raison de garder l’anonyme.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

La Famille des Guignons, comédie en un acte.

Il y a des jours de guignon..... L'auteur de la pièce nouvelle en sait quelque chose : vainement il a imaginé pour Bosquier-Gavaudan le rôle d'un de ces valets rusés, que cet acteur joue avec tant de verve, et pour Mlle. Elomire une de ces grosses paysannes, où elle est si parfaite; vainement il a reproduit pour Mme. Baroyer une de ces vieilles coquettes, qu'elle représente si bien, et pour Potier une tête à perruque, qu'il rend toujours avec tant de vérité, on ne lui a pas su gré de ses bonnes intentions, et l'on n'a vu que la nullité de l'intrigue.

La famille des Guignons est venue de Bourgogne à Paris, pour s'occuper des beaux arts, qui font leurs delices L’oncle Guignon est un vieil original, qui se croit un vaste génie, parce qu’il improvise des rimes, ce qui lui a valu le sobriquet de Momus. La tante, Mlle. Guignon, est une vieille folle à prétentions, passionnée pour la danse et la musique et que l'on a surnommée Euterpe-Therpsicore. Aglaé Guignon, leur nièce, est une petite fille bien sotte, qui aime beaucoup un cousin, capitaine de corsaire, dont on parle plusieurs fois, mais qui ne figure point dans la piece. Un aigrefin, nommé de Germancour, joueur de profession, cherche à s'introduire dans cette famille, et son valet Bourguignon se présente sous le nom de Guignon de Lescoudrille, cousin gascon, que l'on attend pour épouser la nièce et toucher 80,000 francs. Bourguignon est le chansonnier des antichambres, c'est l'Anacreon des soubrettes. Il enchante le frère et la sœur, en enfilant quelques rimes et en chantant quelques notes. Son triomphe est de courte durée, le véritable cousin arrive et découvre la fourberie ; mais furieux de la mauvaise réception qu'on lui fait, il va toucher l'argent et quitte les Guignons. Ceux ci veulent au moins garder Bourguignon à leur service ; mais les 50 écus de gage qu'on lui offre ne le séduisent pas, et il va retrouver son maitre. Enfin, le capitaine corsaire, qui a hérite d'un million, renonce à Aglae, qui reste fille ; tout le guignon est pour elle.

Quelques vers ridicules de Guignon ont fait rire. J'ai un cachet à moi, dit-il, et lorsqu'on lit mes vers, on s'écrie : Voilà du guignon ! Parmi ces vers, j'ai retenu les suivans :

Le flambeau d'hyménée, allumé par l'amour,
Brillera cette nuit... Mais, ô nuit... quel beau jour !

Les bonbons du jour sont des poëmes très-bons.

Ou,

Les poëmes du jour sont des vers de bonbons.

L'auteur, demandé au milieu des sifflets, a prudemment gardé l'anonyme.

S.

Mémorial dramatique: ou Almanach théâtral pour l'an 1815, p. 149-150 :

[Version raccourcie de l’article du Journal des arts, des sciences et de la littérature citée ci-dessus, ave cun ajout final qui parle de l’ambiance de la fin de la représentation.

Après un résumé de l’intrigue, non dénué d’ironie (le critique ne cache pas son opinion), la pièce est exécutée en quelques mots : l’auteur aussi connaît le guignon dont il a accablé ses personnages, et sa pièce tombe « au milieu des improbations les plus bruyantes ».]

LA FAMILLE DES GUIGNONS, comédie en un acte par M***.          ( 24 janvier.)

La famille des Guignons est venue de Bourgogne à Paris, pour s'occuper des beaux-arts qui font ses délices. L'oncle Guignon est un vieil original, qui se croit un vaste génie, parce qu'il improvise des rimes, ce qui lui a valu le sobriquet de Momus. La tante, mademoiselle Guignon est une vieille folle à prétentions, passionnée pour la danse et la musique, et que l'on a surnommée Euterpe Terpsicore. Aglaé Guiguon, leur nièce, est une petite fille bien sotte, qui aime beaucoup un cousin dont on parle plusieurs fois, mais qui ne figure point dans la pièce. Un aigrefin, nommé de Germancour, joueur de profession, cherche à s'introduire dans cette famille, et son valet Bourguignon se présente sous le nom de Guignon de Lescoudrille, cousin gascon, que l'on attend pour épouser la nièce, et toucher 80,000 fr. Bourguignon est le chansonnier des antichambres, l'Anacréon des soubrettes. Il enchante le frere et la sœur en déclamant quelques vers, en chantant quelques notes. Son triomphe est de courte durée, le véritable cousin arrive et découvre la fourberie ; mais furieux de la mauvaise réception qu'on lui fait, il va toucher l'argent et quitte les Guignons. Ceux-ci veulent au moins garder Bourguignon à leur service ; mais les 50 écus de gage qu'on lui offre, ne le séduisent pas, et il va retrouver son maître. Enfin le capitaine corsaire, qui a hérité d'un million, renonce à Aglaé , qui reste fille. Tout le guignon est pour elle et pour l'auteur, qui a vu tomber sa pièce au milieu des improbations les plus bruyantes, et a été contraint d'augmenter malgré lui la famille qu'il avait mise en scene.

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