La Famille moscovite

La Famille moscovite, tableau anecdote en un acte mêlé de couplets, de MarcAntoine. Désaugiers, 1er décembre 1812.

Théâtre des Variétés

Titre :

Famille moscovite (la)

Genre

tableau anecdote mêlé de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

1er décembre 1812

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. N. Barba, 1812 :

La famille moscovite, fait historique en un acte, mêlé de couplets ; Par M. Désaugiers ; Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 1er. Décembre 1812.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 17e année, 1812, tome VI, p. 410 :

[Le compte rendu s’intéresse seulement à l’histoire racontée dans la pièce, et il s’intéresse seulement à son côté sentimental et émouvant. Il souligne la misère que la guerre provoque, mais aussi la générosité qu’elle fait naître, en particulier chez les vaillants soldats français, qui montrent que même en pleine guerre ils sont sensibles à la souffrance d’une femme, bien qu’ennemie (mais la femme aussi a su montrer son grand cœur). Et bien sûr, tout finit bien, par un mariage.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

La Famille moscovite, tableau anecdote en un acte, joué le premier décembre 1812.

Au milieu des calamités inséparables de la guerre, on aime à rencontrer des traits d'humanité qui prouvent que chez les soldats la valeur s'allie avec la sensibilité.

Une Dame de Moscou erre dans les environs de cette ville ; elle a vu brûler ses propriétés, sa famille est dispersée, il lui reste à peine la force de porter un enfant encore à la mamelle, qui lui demande en vain un lait que la fatigue et la douleur ont épuisé. Des soldats français rencontrent cette infortunée, leurs cœurs sont vivement émus, et ils se cottisent pour acheter une chèvre, seul bien qu'ait pu sauver un pauvre pompier chassé de Moscou. Ils font cadeau de cette nourrice à la malheureuse fugitive, qui bientôt est reconnue par un colonel français fait prisonnier par les Russes dans la guerre qui a précédé celle-ci. Cet officier avoit reçu chez cette Dame la plus généreuse hospitalité. A sa reconnoissance pour la mère se joint, dans son cœur, le plus tendre amour pour la fille. Ces deux sentimens éclatent à la fois. Par ses soins, la famille errante est réunie. Il offre sa fortune et son cœur à celle qu'il aime, et tout le monde renaît au bonheur.

Cet ouvrage est de M. DESAUG1ERS.

Journal de l'Empire, 10 décembre 1812, p. 4 :

[Geoffroy, qui préfère sans doute rendre compte des représentations des tragédies de Racine, se sent obligé de faire un article plutôt positif sur une œuvre dont l'unique mérite est de montrer la grandeur d'âme de l'armée française au cours de sa campagne en Russie. Il raconte cette histoire bien émouvante d'une famille fuyant l'incendie de Moscou, que la générosité de simples soldats aide si opportunément. Il ajoute un jugement lui aussi positif sur les interprètes, tous bien jugés, y compris le bébé qui pleure quand il faut et la chèvre « pleine d'intelligence » et connaissant bien la scène. L'auteur est moins bien traité : il n'a su tirer que « quelques scènes comiques d'un fond assez triste », et ne s'est guère élevé à la hauteur « d'un si noble sujet » (notation qu'on peut juger ironique...).]

Théâtre des Variétés.

La Famille Moscovite.

Cette famille fuyant Moscou en flammes, est composée du père, de la mère, de deux grandes filles, et d'un enfant encore à la mamelle. La frayeur a tari le lait de la malheureuse mère, l'enfant ca périr ; des soldats français, excités par leur caporal Marche-au-Combat, achètent une chèvre qu'ils donnent à la mère pour servir de nourrice à son enfant. Le vendeur de la chèvre est un pompier chassé de Moscou par le gouverneur : ce pompier, très plaisamment joué par Brunet, s'appelle Seau-d'Eau. Le colonel français retrouve dans le père de cette famille désolée un homme qui lui a sauva la vie ; il retrouve dans Lisbeth, la fille aînée une maîtresse chérie qu'il n'a pas vue depuis cinq ans. Bosquier-Gavaudan joue fort bien le caporal ; Mad Mengozzi représente naturellement la mère ; et les demoiselles Cuisot et Pauline, qui jouent les deux filles, sont agréables et intéressantes ; l'enfant pleure à propos ; mais l'actrice qui produit le plus d'effet, c'est la chêvre : elle est pleine d'intelligence et connoit bien la scène. L'auteur, M. Désaugiers, a su tirer quelques scènes comiques d'un fond assez triste : il a voulu montrer quelle est la générosité des Français même envers leurs ennemis ; mais il lui étoit difficile de ne pas rester au dessous d'un si noble sujet.

Geoffroy.          

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