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La Femme en parachûte

La Femme en parachûte, ou le Soupçon, vaudeville en un acte. de Boutard et [Dugas]-Montbel, 22 brumaire an 8 (13 novembre 1799).

Théâtre Montansier-Variétés.

Boutard utilise le pseudonyme d'Honoré.

Titre :

Femme en parachute (la), ou le Soupçon

Genre

comédie mêlée de vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

22 brumaire an VIII (13 novembre 1799)

Théâtre :

Théâtre Montansier-Variétés

Auteur(s) des paroles :

Boutard et Dugas-Montbel

Almanach des Muses 1801

Sur la page de titre de la brochure, on lit :

La Femme en parachute, ou le soupçon, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudeville, par les citoyens Honoré et Montbel, représentée, pour la première fois, sur le théâtre Montansier, le 22 brumaire an 8. A Paris, chez le Libraire au théâtre du Vaudeville.

Courrier des spectacles, n° 985 du 23 brumaire an 8 [14 novembre 1799], p. 2 :

Théâtre Montansier.

L’ascension de la citoyenne Labrosse et sa descente en parachûte, ont fourni à deux jeunes auteurs le sujet d’un vaudeville intitulé : la Femme en Parachûte, donnée hier avec beaucoup de succès à ce théâtre.

Verseuil est époux et père ; sa femme et son fils Eugène ont tous ses soins et toute son affection. Une vieille gouvernante, nourrice de Mad. Verseuil, est traitée dans la maison avec tous les égards dûs à l’âge et à l’amitié. Mad. Verseuil est jeune encore, elle aime les choses extraordinaires, et ce goût l’a portée à briguer l’honneur de s’élever dans les airs et de retomber en parachûte. Elle ne confie son projet qu’à sa gouvernante, et son mari est tout inquiet de ce qu’elle a refusé la proposition qu’il lui a faite de la conduire pour voir l’expérience. Il trouve une lettre que sa femme vient de recevoir, et qui annonce que tout est prêt pour l’enlèvement, etc. ; il s’imagine que sa femme est infidelle ; il appelle et interroge la nourrice, qui après un long quiproquo lui avoue qu’elle est allée faire le voyage aérien.

Bientôt Mad. Verseuil paroît dans les airs. Le mari tremble pour les jours de son épouse, qui enfin descend avec son parachûte dans son propre jardin. Te1 est le cadre de cette bluette, qu’embellissent plusieurs couplets saillans, et remplis de la morale la plus pure. On en a redemandé quelques-uns; nous ne citerons que celui-ci, que nous nous rappelions imparfaitement.

Mad. Verseuil chante :

Douce paix, céleste présent,
Serois-tu loin de nous encore ?

Verseuil répond :

Non, l’Astre sorti d'Orient
Vient de nous en montrer l'aurore.

Cette application a été saisie avec le plus vif enthousiasme : les auteurs sont les citoyens Honoré et ***

G.

L’application, bien sûr, c’est comme d’habitude, Napoléon Bonaparte, cette fois tout juste revenu de sa campagne d'Égypte. Les auteurs de théâtre paient volontiers leur écot à la gloire du Premier Consul, de retour en France depuis octobre 1799.

Porte-feuille français Pour l'An IX (1801), p. 255 :

Le sujet de cette pièce est l'ascension de Mlle. Labrosse, qu'embellissent plusieurs couplets saillans, et remplis de la morale la plus pure. – Succès du moment.

Mlle Labrosse (Jeanne-Geneviève, 1775-1847) fut la première femme parachutiste et la première femme pilote de ballon et elle fit, en compagnie de son mari, André-Jacques Garnerin, lui même premier à faire un saut en parachute de pleine atmosphère, de nombreuses ascension à travers l'Europe. L'exploit de la citoyenne La Brosse eut lieu le 20 vendémiaire an VIII à Tivoli (et le chroniqueur du Mercure de France, tome neuvième (an VIII), n° du Quintidi 25 Vendémiaire, an VIII, p. 232-233, regrette que l'heure choisie, celle du dîner, ait empêché un grand nombre de personnes d'y assister :

TIVOLI.

20 Vendémiaire.

Ascension à Ballon perdu, et descente en parachûte de la citoyenne La Brosse.

L'expérience tant de fois annoncée de l'ascension à ballon perdu, et de la descente en parachute de la citoyenne La Brosse, a enfin eu lieu décadi dernier, et a réussi complettement. L'heure incommode (c'était celle du dîner) qui a été choisie, a empêché un grand nombre de personnes de se transporter à Tivoli ; et nous sommes persuadés que beaucoup d'estomachs n'ont point été satisfaits du retard apporté encore à l'ascension. La cit. La Brosse s'est élevée à cinq heures de l'après-midi. Le vent était sud-ouest. Au bout de trois minutes elle s'est séparée de son ballon, et, à l'aide de son parachute, qui fut à-peu-près dix-huit secondes à se déployer entièrement, elle est descendue à un demi-myriamêtre de Paris. Le vent, qui s'était engouffré dans le parachute la traîna environ treize mètres sur la luzerne. Elle se donna, en tombant, un coup sur la nacelle, dont elle portera la marque pendant quelques jours. L'herbe sur laquelle elle avait été traînée lui avait taché sa robe, et sa bouche était pleine de poussière. Elle n'a ni froissure, ni contusion, ni bosse, comme on le prétend ; et elle se prépare, dit-on, à faire encore une nouvelle expérience; mais nous l'invitons à ne point l'indiquer pour la même heure. Le public s'est tellement porté de ce côté, que toute la route était encombrée de spectateurs. Le cabriolet qui la ramena à Tivoli eut beaucoup de peine à se faire jour à travers la foule.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année (1800), tome III, p. 561 :

[Simple annonce de la publication de la brochure.]

LA FEMME en Parachute, comédie en un acte ; par les CC. MONTBEL et HONORÉ. Représentée, sur le théâtre Montansier, le 22 brumaire an 8.

 

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