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La Femme misanthrope, ou le Dépit d’amour

La Femme misanthrope, ou le Dépit d’amour, comédie en trois actes et en vers, d’Alexandre Duval, 22 avril 1811.

Théâtre Français.

Titre :

Femme misanthrope (la), ou le Dépit d’amour

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

22 avril 1811

Théâtre :

Théâtre Français

Auteur(s) des paroles :

Alexandre Duval

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année, 1811, tome II, p. 391-393 :

[Le compte rendu commence par une analyse de la pièce en mettant en avant le caractère de l’héroïne. Une fois atteint le dénouement (sans surprise), le critique signale que la pièce n’a pas réussi, même si l’auteur a été demandé, mais est resté prudemment anonyme. Il trouve que le public a été sévère, et pense que le titre, qui paraît renvoyer à Molière, a pu nuire à la pièce. Il signale quelques éléments positifs, « quelques scènes bien filées, une assez comique entre la Soubrette d'Eliante et le valet d'Edmond ». Quelques citations de la pièce.]

THÉATRE FRANÇAIS.

La Femme misanthrope, ou le Dépit d'amour, comédie en trois actes et en vers, jouée le 22 avril.

Eliante, jeune veuve, aimoit le colonel Edmond Francval, et en étoit aimée;mais un oncle d'Edmond, homme ambitieux, a demandé et obtenu pour son neveu la main d'une riche héritière ; déjà le bruit public a annoncé un hymen auquel le jeune homme n'a point consenti. Ce bruit est parvenu jusqu'à Eliante qui, croyant son amant coupable, a fui la capitale, et s'est rendue à Rouen auprès d'une amie. Elle devient misanthrope, et fronde tout ce qui lui plaisoit jadis. Le Journal des modes, la poésie, les romans, sont tour-à-tour l'objet de ses critiques.

                               Notre siécle se rouille,
Et la littérature est tombée en quenouille.

Son humeur caustique s'exerce sur la capitale, où l'on voit :

De très-jolis Bambins, pour avoir l'air instruit,
Qui prennent à Brunet ses mots et son esprit ;
De lourds originaux qui, gonflés d'importance,
Cherchant la gravité trouvent l'impertinance.

Eliante a juré haine aux hommes, et surtout à celui de qui elle se croit trahie ; l'amie chez laquelle elle s'est retirée est la cousine d'Edmond ; celui-ci, désespéré de la fuite de sa maîtresse, accourt auprès d'elle. Il a recours à une ruse pour se présenter. Depuis 15 ans il n'a vu son frère Alexis, qui est parti pour l'Amérique ; sa ressemblance avec ce frère est frappante ; Eliante le sait, il feint d'arriver tout récemment du Nouveau Monde, et se présente chez sa parente, où il ne doit habiter que quelques jours ; son caractère bourru éloigne tout soupçon. Il fait de son pays une description si flatteuse, qu'il décide Eliante à aller s'y fixer. Cette résolution dérange ses projets et l'engage à user d'un nouveau stratagême. Il montre à Eliante une lettre qu'il a écrite sous le nom d'Edmond, et dans laquelle il dit que s'il n'obtient pas son pardon, il va attenter à ses jours et donner tout son bien à son inflexible amante. Eliante qui, un moment auparavant, avoit dit qu'elle l'abhorroit, consent à devenir son épouse.

Le public s'est montré sévère. Peut-être la hardiesse du titre, qui sembloit annoncer une contre-épreuve du Misanthrope, a-t-il contribué à le rendre difficile. Il a applaudi quelques scènes bien filées, une assez comique entre la Soubrette d'Eliante et le valet d'Edmond, qui passe pour un Sauvage. Cette Soubrette, singeant sa maîtresse, a quelque désir de devenir misanthrope; elle trouve que maintenant

Une soubrette a l'air d'être une cuisinière.

Ce trait, ainsi que beaucoup d'autres, n'a pas fait fortune. La pièce n'a pas réussi. L'auteur a cependant été. demandé, et ne s'est pas fait nommer.

La base La Grange de la Comédie française ne connaît qu’une représentation de la pièce, le 22 avril 1811.

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