La Fête d'Apollon, ou le Double choix Hommage à Molé

La Fête d'Apollon, ou le Double choix, Hommage à Molé, comédie en un acte et en vers libres ; par les citoyens Chazet et Dubois, 22 nivose an 11 [12 janvier 1803].

Théâtre Français de la République

Annoncée depuis plusieurs jours pour le 22 nivôse, la pièce a plus d’un titre  d’abord le Double choix, ou la Fête d’Apollon, puis, les 22, 23 et 27 nivôse, 2 et 14 pluviôse, elle est appelée Melpomène et Thalie, ou la Fête d’Apollon. D’après la base Lagrange, c’est sous ce titre qu’elle a été jouée 5 fois en 1803 sur le Théâtre Français.

Almanach des Muses 1804

Hommage rendu à un acteur que le public en général et les auteurs en particulier ont justement regretté.

De la facilité, de l'agrément dans le style.

Courrier des spectacles, n° 2139 du 23 nivôse an 11 [13 janvier 1803], p. 2 :

Théâtre de la République.

Les auteurs d’un Hommage à Molé ne pouvoient manquer d’obtenir du succès ; il étoit dû à leur intention. Le public a applaudi un grand nombre de jolis vers ; mais on auroit desiré un plan moins léger, une action plus étendue ; enfin l’hommage a paru bien petit pour un si grand talent.

Melpomène et Thalie, sans s'être communiqué leur projet, veulent donner une fête à Apollon, elles se défendent même l’une devant l’autre d’avoir fait aucun préparatif. Ce petit mensonge n’est pas très-excusable entre déesses ; elles prétendent le justifier en disant que sur la terre les femmes ne se piquent pas de sincérité : mais de la sincérité au mensonge, y a encore un peu loin.

Melpomene charge Mercure d’aller sur le globe terrestre lui chercher son fils chéri digne successeur de Le Kain. Thalie envoie Momus avec ordre de lui amener ce peintre fidele de la nature, tour-à-tour excellent babillard, modèle de l’impatience, qui sait tout imiter en restant toujours lui-même , et que nul ne peut imiter.

Les deux messagers , en se -faisant part de leurs missions, reconnoissent qu’elles ne peuvent regarder que Molé. En conséquence Momus croit son voyage inutile, et s’en rapporte à Mercure pour exécuter l’ordre des Déesses. Il revient bientôt triste et abattu annoncer la perte que Paris a faite. Melpomene est inconsolable , et Thalie même connoît les pleurs.

Telle est à-peu-près la manière dont Messieurs Chazet et Dubois, que l’on a demandés et nommés, ont cru devoir traiter ce sujet. La scène entre Mercure et Momus est la seule marquante.

Le rôle de Melpomene a été confié, ainsi que nous l’avons annoncé , à Mlle Volnais. Mlle Mézerai, en l’absence de Mlle Contat, ne pouvoit manquer de représenter Thalie. Dazincourt tient les grelots de Momus, et le caducée de Mercure sied aux mains de Mlle Bourgoin.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an XI de la République, 2me trimestre, n° 12 (30 nivose), p. 183 :

Théâtre Français , rue de la Loi.

La Fête d'Apollon, ou le double Hommage à Molé, en vers libres.

Un Momus assez lourd, quoiqu'avec beaucoup de prétentions à la plaisanterie légère ; un jeune Mercure à la voix féminine, et plus fait pour porter un carquois qu'un caducée ; une Melpomène presque en âge de jouer à la poupée, et une Thalie plus sérieuse que gaie, composent le Parnasse sur lequel la comédie francaise transporte l'hommage qu'elle veut rendre à l'un de ses meilleurs soutiens qu'elle vient de perdre. Ce qui paraît un peu bizarre, c'est que Thalie n'apprend sa mort que de Melpomène. L'inverse eût été, je crois, plus vraisemblable : quoique Molé ait eu des succès dans les deux carrières, la comédie, sans doute, a fait seule sa véritable réputation.

Au surplus l'intention de ces bluettes de circonstance doit toujours empêcher qu'on n'en juge le fonds : quelques vers agréables et spirituels, à la louange de l'objet qu'on regrette, suffisent pour exciter des émotions affectueuses dans le public, qui sait toujours gré à l'auteur et aux comédiens de les lui faire partager : c'était sans doute là le seul but des CC. Chazet et Dubois. Ils l'ont rempli avec succès.

Mlle Georges Weymer continue ses débuts et obtient de nouveaux applaudissemens ; elle prouve d'ailleurs qu'elle ne les fonde pas sur un seul rôle, mais sur l'assuidité [sic] de son travail. Elle imite toujours, mais elle imite bien ; les espérances s'accroissent ; il faut néanmoins attendre pour la juger, ainsi que ses rivales, le premier rôle à créer, si toutefois il s'en présente.

G.

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