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La Fille à marier

La Fille à marier, comédie en un acte, en vers, par Armand Charlemagne. (22 février 1793). [Cailleau].

Théâtre des Variétés du Palais

Titre

Fille à marier (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

22 février 1793

Théâtre :

Théâtre des Variétés du Palais

Auteur(s) des paroles :

22 février 1793

Almanach des Muses 1794

Un père demande un gendre dans les papiers publics. Cette annonce faite réellement il y a trois ou quatre ans, a fourni l'idée de la Fille à Marier. L'amoureuse, sous des déguisemens divers, fait le rôle de trois prétendans.

Intrigue assez froide. Toujours beaucoup d'esprit et de fécondité dans les détails.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, de l'Imprimerie de Cailleau, l'an second de la République française :

La Fille à marier, comédie en un acte et en vers, Par Armand Charlemagne. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés du Palais, le 22 Février 1793.

« La critique sans doute, a lieu de me blâmer ;
A force de candeur, je veux la désarmer. »

L'Esprit des journaux français et étrangers, vingt-deuxième année, tome VI, p. 326-328 :

[Le compte rendu commence par évoquer la source (empruntée au monde réel) de la pièce. Après un bref résumé, il fait un bilan mitigé de la pièce : l’intrigue est qualifiée de froide, mais le style facile, plein de grâce, pur et correct compense cette faiblesse. l’auteur se voit prié «  d'étudier la scene & de prendre tout le tems nécessaire pour faire un ouvrage de réputation qui, nous le croyons, n'est point au-dessus de ses forces » (c’est important de ne pas décourager les jeunes gens !)

THÉATRE DES VARIÉTÉS DU PALAIS.

La fille à marier, comédie en un acte, en vers ; par Armand Charlemagne, avec cette épigraphe :

La critique sans doute a lieu de me blâmer ;
A force de candeur, je veux la désarmer.

Nos lecteurs assidus se rappelleront, sans doute, la demande d'un gendre, formée dans ce journal vers le mois de décembre 1791, par une veuve qui vouloit marier sa fille à un Emile. Cette demande donna lieu à une foule de lettres que nous publiâmes dans le tems, & qui parurent amuser le public. C'est cette anecdote qui a fourni à Armand Charlemagne le sujet de sa fille à marier. Fintac veut pour gendre un homme à caractere : il en a formé la demande dans un journal, & voilà Lucile sa fille au concours : mais Lucile aime Forlis & en est aimée. Ce jeune homme prend le parti de contrefaire plusieurs personnages, &, à l'aide d'un valet qui éconduit tous ceux qui pourroient venir sur l'avis du journal, il se présente tour-à-tour au pere, sous le dehors d'un petit-maître, d'un bavard & d'un métromane. Fintac, au fait bientôt de tous ces déguisemens, est étonné de trouver dans Forlis tant d'esprit, un si grand caractere, & il lui donne sa fille. Ce sujet pouvoit être traité d'une maniere plus comique, quant à l'action : mais on est dédommagé de la froideur de l'intrigue par le style, qui offre, au milieu d'une trop grande facilité, souvent de la grace, & toujours de la pureté & de la correction. Nous ne cesserons jamais de conseiller à ce jeune auteur d'étudier la scene & de prendre tout le tems nécessaire pour faire un ouvrage de réputation qui, nous le croyons, n'est point au-dessus de ses forces. Citons au hasard une tirade de sa Fille à marier. Forlis, déguisé en métromane, vante à Fintac les charmes de la poésie : mais le rusé vieillard le badine, &, à la suite de plusieurs questions, il lui fait celle-ci :

Or, quand Monsieur fera des vers,
A quoi s'occupera Madame ?

Forlis.

Quoi ! tandis que tout paie un tribut à l'amour,
Que tout sait l'inspirer, le sentir tour-à-tour,
Le nourrisson du Pinde, importun sur la terre,
Demeureroit donc seul, isolé, solitaire,
Seroit seul insensible à de touchans appas,
Et, chantre de l'amour, ne l'éprouveroit pas ?
Quelle funeste erreur ! Ah ! si, dans la nature,
Il est des cœurs brûlans d'une ardeur vive & pure,
Qui, mieux que le génie, adore la beauté ?
Par lui tout est divin & tout brille enchanté !
Voyez à ses cotés sa compagne fidelle ;
Ce n'est plus une femme & plus une mortelle ;
C'est Hébé! c'est Vénus ! son temple est sa maison.
Son fils !... comme son cœur a prononcé ce nom !
Il croit.... mais ce n'est point un enfant ordinaire ;
C'est 1'amour innocent qui joue avec sa mere.
Dans un cercle enchanteur de jeux & des plaisirs,
S'écoulent cependant leurs jours & leurs loisirs.
C'est Sapho ! c'est Phaon !... il chante ; elle l'inspire ;
Il chante les héros ; elle accorde sa lyre :
De la beauté naïve il peint les doux appas ;
Elle est là, le regarde ; elle lui tend les bras,
Marie à sa voix tendre une voix qui chancelle,
Et répete après lui les vers qu'il fait pour elle.
Elle passe du Pinde aux travaux d'Arachné ;
Le rapide fuseau sous ses doigts a tourné :
A l'or bien nuancé la pourpre se marie,
Et déjà du métier l'œuvre sort accomplie.
Voyez : mais quel sujet présente ce tableau ?
Son époux l'a fourni ; c'est son drame nouveau.
Dans ces nobles travaux la fille des Corneilles
Sous les yeux de Voltaire ainsi charmoit ses veilles ;
Sous sa main respiroient Rodogune & Cinna :
Elle brodoit le Cid, & Voltaire étoit là !...

( Annonces & avis divers. )

Dans la base César, une seule représentation, le 23 janvier 1794. Voilà qui mérite vérification ! De toute façon, la pièce est annoncée le 22 février dans la Gazette nationale, mais sans préciser s’il s’agit d’une première.

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