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La Folle de Wolfenstein

La Folle de Wolfenstein, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, de Caigniez, musique de Quaisin et Lanusse, ballet de Millot, 6 janvier 1813.

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. N. Barba, 1813 :

La Folle de Wolfenstein, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, Par M. Caigniez, Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 6 janvier 1813. Musique de MM. Quaisin et Lanusse, Ballet de M. Millot.

Journal des arts, des sciences, et de littérature, Volume 12, n° 198 (Quatrième année), 10 janvier 1813, p. 41 :

[Compte rendu plutôt rapide d'une pièce qui traite un sujet courant au théâtre, la folie féminine causée par la passion amoureuse, ici, la jalousie. Un homme qui veut se remarier a la mauvaise surprise de voir sa première femme qu'il croit morte surgir à un bien mauvais moment. Mais tout s'arrange dans un dénouement que le critique semble trouver bien rapide : la femme retrouve la mémoire, reconnaît mari et enfants, et oublie ses malheurs. Les interprètes féminimes sont félicitées, de même que les danseurs, des enfants, et « le grand Millot en nourrice ».]

THÉAT'RE DE L'AMBIGU-COMIQUE.

La Folle de Wolfenstein, mélodrame en trois actes,
par M. Caignez.

On a mis souvent des fous et des folles au théâtre : toujours on l'a fait avec succès ; la nouvelle folle de l'Ambigu a également été bien accueillie  ; l'intérêt en est soutenu; le second acte surtout est agréable.

La jalousie a égaré la raison de la baronne de Wolfenstein, et l'on croit qu'elle a péri dans l'incendie d'un château où elle a été confinée ; mais elle reparaît tout à coup au moment où son mari va épouser sa rivale !.... Cette rivale a pour frère un scélérat, auteur de l'incendie. Les forfaits de ce monstre la révoltent : elle-même sauve la vie à la baronne.

Il n'en fallait pas moins pour rendre la raison à madame de Wolfenstein  ; aussi tous ces événemens produisent-ils sur son esprit un effet admirable : elle reconnait son mari, elle reconnaît ses enfans, pardonne à tout le monde, et oublie en dix minutes les chagrins qu'elle avait éprouvés.

Mademoiselle Lévêque joue avec un véritable talent le rôle de la folle : mademoiselle Leroy la seconde très-bien dans celui de sa rivale. Le ballet, où figurent de petits enfans et le grand Millot en nourrice, a été fort applaudi.

Le même Journal des arts, des sciences, et de littérature donne des nouvelles rassurantes du succès de la pièce jusqu'au 2 février. Puis plus d'information.


 

[L'essentiel du compte rendu est consacré à dénouer les fils d'une intrigue très sombre : une épouse négligée, les manœuvres d'une rivale qui veut à tout prix prendre sa place et se faire épouser. La raison de la pauvre épouse n'y résistent pas, et elle devient folle. On l'enferme. Sa rivale fait brûler par son frère le château où elle enfermée. Mais la malheureuse échappe aux flammes et la rencontre les deux femmes fait éclater l'affreuse vérité. Le mari « sent tous ses torts », et sa femme « les lui pardonne ».Et de bonheur, elle retrouve la raison en même temps que son mari. Le jugement porté par le critique est peu favorable : s'il a vu « quelques scènes intéressantes », il trouve la pièce « faible d'intrigue », faute de «  ces situations attachantes et dramatiques » que Caigniez sait si bien composer.]

AMBIGU-COMIQUE.

La folle de Wolfenstein, méloddrame en prose, par M. Caigniez.(6 janvier.)

Le comte Adolphe a épousé depuis quelque temps Clémentine ; le bonheur de ces époux semble devoir être éternel, lorsque la jalousie se plait à les désunir.

Une baronne intrigante, amie de la comtesse, fait quelques agaceries au comte ; le comte qui sait que rien n'est bon comme le fruit défendu, répond aux doux propos d'amour ; une intelligence secrète s'établit ; Clémentine s'en aperçoit, et au lieu d'essayer de ramener l'infidèle, elle s'avise de devenir folle. Le comte est obligé de la reléguer au vieux château de Wolfenstein ; l'adroite baronne triomphe, mais ce n'est point assez pour elle. Le comte est riche, elle prétend à sa main, elle le presse à cet effet, mais le comte retenu par un reste de vertu, se refuse à faire prononcer un divorce. Que fait la baronne ? Elle promet merveilles à un frère assez mauvais sujet, s'il veut servir ses projets. Ce frère ne voit rien de mieux que de mettre le feu au gothique manoir dans lequel s'est retiré Clémentine ; une fois la salle brûlée, plus d'obstacles à l'hymen de sa sœur avec le comte. Mais, par un miracle, Clémentine échappe aux flammes, et court se réfugier secrètement dans une autre propriété du comte. Adolphe, qui se croit veuf, est prêt de consentir aux désirs de la baronne, et il choisit pour célébrer son hymen, précisément le même château.

Ici les personnages se trouvent en présence, Clémentine surprend la baronne, tenant dans ses mains le portrait du comte. Sa subite apparition l'épouvante, ses discours l'effrayent ; elle se croit poursuivie par l'ombre de sa victime ; Adolphe accourt : dans son trouble elle lui révèle une partie de ses crimes ; les soupçons naissent dans l'esprit du comte ; il réfléchit, s'inquiète, tout se découvre, il voit qu'il a été la dupe d'une intrigue condamnable : il sent tous ses torts, Clémentine les lui pardonne, et le bonheur de retrouver son époux la rend à la raison.

Cet ouvrage offre quelques scènes intéressantes, mais il est faible d'intrigue et ne présente point de ces situations attachantes et dramatiques que l'on trouve ordinairement dans les pièces du même auteur.

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