La Forêt Noire

La Forêt Noire, folie vaudeville en un acte, de MM. Dupin et Théaulon, 19 septembre 1811.

Théâtre du Vaudeville.

Almanach des Muses 1812.

Sur la couverture de la brochure, Paris, madame Masson, 1811 :

La Forêt Noire, folie-vaudeville en un acte, par MM. Henri Dupin et Théaulon, Représentée, pour la première fois à Paris, sur le théâtre du Vaudeville, le 19 septembre 1811.

Journal de l’Empire, 21 septembre 1811, p. 4 :

[Dans le feuilleton du redoutable Geoffroy, la pièce a perdu un de ses auteurs : plus de Théaulon, juste Dupin. Le couplet d’annonce osait conseiller aux spectateurs de ne pas inviter leurs amis à aller dans la Forêt Noire. Sans aller jusqu’à conseiller explicitement de ne pas aller voir la pièce, Geoffroy donne d’emblée une image peu flatteuse de la pièce. Pour cela, il lui suffit d’en résumer l’intrigue, qui repose sur la ruse d’un Gascon voulant garder sa bien aimée qui est promise à un Parisien : le Gascon réussit à le faire passer pour fou aux yeux de celui qui le voulait pour gendre. Une telle intrigue s’inscrit dans une grande tradition, celle des amants nigauds à la Pourceaugnac, avec une seule originalité : cette fois, l’amant est parisien, et celui qui lui souffle sa fiancée est un provincial. Rien d’autre de neuf. Le public a été bien patient jusqu’au vaudeville final, jusqu’au premier couplet qui a été sifflé. Et pourtant, c’est ce que la pièce a de meilleur. Et le compte rendu s’achève sur cette perfidie du critique. Mais le début la rendait prévisible. Inutile d’aller dans la Forêt Noire...]

Théâtre du Vaudeville.

Première représentation de la Forêt Noire.

L'auteur, M. Henri Dupin, dans son couplet d'annonce, a prié les spectateurs de prendre bien garde de dire à leurs amis :

N'allez pas, n’allez pas
Dans la Forêt Noire.

Par égard pour M. Dupin je ne le dirai à personne ; mais je dirai à tout le monde ce que c'est que la Forêt noire du Vaudeville. Cette forêt noire n'est autre chose que le parc d'un château du Languedoc, appartenant à M. Robineau. On attend dans ce château le fils d’un procureur de Paris, nommé -Durillon, qui doit vnir épouser mademoiselle Robineau ; mais Mlle Robineau a un amant languedocien et gascon, fait pour mystifier un jeune Parisien. Cet amant, avec sa clique se déguise en brigand, et attend dans le parc le jouvenceau parisien, Narcisse Durillon : il l'arrête, et même l'enrôle dans sa compagnie, en lui faisant accroire qu'il est dans la Forêt Noire. Quand cette cruelle et longue mystification est finie, M. Robineau prend son gendre pour un fou. parce qu'il. parle de brigands et de Forêt Noire ; et attendu la démence bien avérée dudit NarcisseDurillon, il donne sa fille au mystificateur.

C'est encore, comme on voit, un amant nigaud, une espèce de Pourceaugnac dont on traverse le mariage ; et. sous ce rapport, rien n'est plus vieux : mais il s'agit ici d’un jeune homme de Paris, berné par des ̃ provinciaux tandis que dans la plupart des autres pièces, il est question d'un provincial bafoué par des aigrefins de Pari s; voila du neuf. On a écouté la pièce avec indulgence jusqu'au vaudeville final dont les couplets ont pour refrain : la bourse ou la vie, refrain très convenable dans la Forêt Noire. On parle, dans le premier couplet, d'un auteur qui achète ses succès, et l’on dit que lui prendre la bourse c'est lui ôter la vie ; on a sifflé cela : c'est peut-être ce qu'il y a de meilleur dans la pièce de M. Dupin.

Geoffroy.

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