Le Fou supposé (an 8)

Le Fou supposé, comédie en un acte et en prose, d'Armand Charlemagne, 22 prairial an 8 [11 juin 1800].

Théâtre de la Gaîté

Almanach des Muses 1801

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an XI – 1803 :

Le Fou supposé, comédie en un acte et en prose, Par M. Armand Charlemagne. Représenté à Paris sur différens théâtres.

La pièce est précédée d'un avis de l'éditeur :

Cette petite pièce se joue depuis cinq ans, toujours avec le même succès ; elle est du même auteur que les Voyageurs, comédie en trois actes, en vers, et le Souper des Jacobins, comédie en un acte, en vers : ces deux pièces ont obtenu beaucoup de succès, tant à Paris que dans les départemens. Quoique l'on joue celle-ci depuis long-tems, elle n’était pas imprimée. Ayant fait arrangement avec l'auteur pour les représentations dans les départemens, je me suis décidé à la faire imprimer, pour éviter les frais de copies. Les Directeurs de spectacle qui voudront la jouer le peuvent, en se conformant aux réglemens sur les rétributions. Comme le vaudeville est très-joli, je l'ai fait graver, et ajouter à la pièce. Paris , ce premier thermidor an 1 l.

BARBA.

Courrier des spectacles, n° 1195 du 23 prairial, an 8 [12 juin 1800], p. 2 :

Théâtre de la Gaîté.

Une jolie petite comédie, intitulée : le Fou supposé, donnée hier pour la première fois sur ce théâtre, y a obtenu un succès mérité. Demain nous en donnerons l’analyse.

Courrier des spectacles, n° 1196 du 24 prairial, an 8 [13 juin 1800], p. 2 :

[Une pièce à tuteur, voulant marier sa pupille qui veut tester son prétendant et ne réussit qu’à provoquer bien des complications. Le mariage a lieu, finalement. Le critique croit pouvoir rapprocher des scènes entre un valet et une soubrette de scènes de Marivaux et de Piron, et souligne la gaîté soutenue de la pièce, « la vivacité du dialogue et des traits fins et plaisans ».]

Théâtre de la Gaîté.

Voici l'analyse de la comédie donnée avant-hier à ce théâtre, sous le titre du Fou supposé.

Mornival , oncle et tuteur de Lucile, lui destine pour époux Florvel, jeune homme qu'elle ne connoît pas ; pour l'engager à former ce lien, il fait usage de son autorité. Lucile piquée envoye au-devant de Florvel, que l'on attend, un valet avec une lettre dans laquelle, sous un nom supposé, elle le prévient que le tuteur est sorti pour la journée entière avec la pupille, et qu'il ne trouvera à la maison qu'un vieux intendant, médecin, poëte, qui veut absolument lire ses productions au premier venu, ou guérir tout le monde. Florvel arrive ; Mornival, qu'il prend pour l'intendant prétendu, en use librement avec lui, prétend lui lire sa tragédie ; le jeune homme s'échappe ; et de-là des scènes assez comiques entre ces deux personnages. Florvel, débarrassé de son importun, trouve Lucile, qui lui paroit aimable, et qui se dit être Adèle, cousine de celle qu'il vient épouser. La conversation fait naître l'amour dans le cœur de Florvel, il se déclare, il est aux pieds,de la prétendue Adèle, lorsque Mornival arrive, le surprend et lui accorde un aveu dont Florvel ne se soucie guères. Mornival le prend pour un fou, et le jeune homme traite le prétendu intendant avec fierté et s'emporte contre lui, lorsque Lucile découvre l'espièglerie qu'elle a employée pour se venger de son oncle. Après cela plus d'obstacles au mariage.

Cette comédie où l'auteur, le cit. Charlemagne, a lié à l'intrigue principale des scènes heureuses entre un valet et une soubrette, nous rappelle des portraits tracés par Marivaux et Piron , mais par sa gaîté soutenue, par la vivacité du dialogue et des traits fins et plaisans, justifie la réputation de son auteur.

F. J. B. P. G ***.

On trouve des indications sur la pièce d'Armand Charlemagne dans le compte rendu du Fou supposé de Désaugiers paru dans le Magasin encyclopédique, VIIIe année, tome VI, p. 413.

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