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Les Folles raisonnables

Les Folles raisonnables, comédie en trois, puis deux actes, imitée de l'anglois de Farquhar, de Dumaniant, 13 juin 1807.

Théâtre des Variétés Étrangères.

Journal de Paris, n° 166 du 15 juin 1807, p. 1197-1198 :

[Demi-succès, le titre ne correspondant pas au contenu de la pièce. Si certaines folies ont fait rire, dont une scène en particulier, il n'est pas acceptable de montrer les turpitudes du troisième acte, qui se déroule dans une « maison de courtisanne », et où on assiste à une escroquerie dont « un prétendu roué » est victime : « spectacle dégoûtant », montrant « des vices honteux qu'on ne devroit même pas supposer possibles ».]

Les Folles raisonnables, au théâtre des Variétés étrangères, n'ont paru justifier que la moitié de leur titre, & n'ont guères obtenu qu'un demi-succès ; ce sont, en effet, des folles, de grandes folles, mais des folles en tout point déraisonnables. Leurs folies au surplus sont assez comiques, & ont fait généralement plaisir ; il y a surtout une scène de Nina en délire, qne M.me d'Acosta a jouée avec un grand succès. Ce qui a dû faire un effet tout opposé, c'est le tableau du 3.me acte tout entier, qui représente l'intérieur d'une maison de courtisanne , chez laquelle un prétendu roué vient se faire escroquer son porte-feuille, une bague, sa montre, & sa tabatière : ces turpitudes là, malgré toute l'adresse avec laquelle on a essayé d'en adoucir le scandale, ne peuvent offrir au théâtre qu'un spectacle dégoûtant & même dangereux ; il est des vices honteux qu'on ne devroit même pas supposer possibles, comme Solon fit pour le parricide contre lequel sa constitution n'avoit point institué de peines, « 

Journal de Paris, n° 171 du 20 juin 1807, p. 1229 :

[La solution, c'était donc de supprimer ce troisième acte, qualifié de « superfétation monstrueuse ». Le dénouement modifié (mais le critique ne doit pas en quoi il consiste) « tient mieux au sujet, & complète l'action d'une manière satisfaisante », et la pièce acquiert des qualités inaperçues la veille : originalité, situations très comiques, dialogue plein de verve et de vérité.]

Les Folles raisonnables viennent d'obtenir, au Théâtre des Variétés Etrangères, les honneurs d'une résurrection bien constatée. Cette comédie, désormais dégagée de ce 3.me acte qui étoit comme une superfétation monstrueuse, a tout naturellement une allure fort leste & fort gaie ; le dénouement nouveau tient mieux au sujet, & complète l'action d'une manière satisfaisante. Cet ouvrage a de l'originalité, & présente plusieurs situations très-comiques ; le dialogue a surtout beaucoup de verve et de vérité.

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