Les Fous de Médine, ou la rencontre imprévue

Les Fous de Médine, ou la rencontre imprévue, comédie en trois actes, en prose, mêlée d’ariettes, musique de Solié, 1er mai 1790.

Théâtre Italien.

Titre :

Fous de Médine (les), ou la rencontre imprévue

Genre

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en evrs

Musique :

oui

Date de création :

1er mai 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

 

Compositeur(s) :

MM. Gluck et Solié

Réimpression de l’ancien Moniteur, tome quatrième (Paris, 1860), Gazette nationale, ou le Moniteur universel, n° 126, du jeudi 6 mai 1790 : p. 292 :

[Une pièce qui est le résultat d’une réécriture des paroles, par désir d’utiliser la musique de Gluck. Mais cette réécriture est un échec : Gluck n’est pas fait pour l’opéra-comique.]

THÉATRE ITALIEN.

Nous avons peu de chose à dire de la pièce jouée samedi dernier à ce théâtre. Les Fous de Médine ne sont autre chose que les Pélerins de la Mecque, ancien opéra-comique de Le Sage, qui avait toute la folie de ce genre de spectacle, qui se ressentait du lieu pour lequel il avait été fait, On l'a gâté en voulant le rendre un peu raisonnable, et en substituant de la musique aux vaudevilles. Le public a jugé cette pièce d'après le ton de celles du jour, et elle ne pouvait soutenir cette comparaison. On a cru que le grand nom de Gluck, auteur de la musique, suffirait pour en assurer le succès ; mais ce compositeur, qui possédait éminemment le génie de la scène, manquait des gentillesses nécessaires à l'Opéra-Comique. C'est ce qu'avaient déjà prouvé le Siége de Cythere, donné à l'Opéra ; le Poirier, représenté à la cour ; le Cadi dupé, donné en société, ouvrages peu dignes de sa réputation. On a cependant fort applaudi l'air du Ruisselet, très connu autrefois dans la société, et dont la partie instrumentale surtout est charmante. Les autres morceaux qui ont fait le plus de plaisir dans les Fous de Médine ne sont pas de Gluck. Les uns sont de M. Parenti, et les autres de M. Sollier, acteur de ce théâtre, et qui les a parfaitement chantés. L'air de la clochette a particulièrement excité l'enthousiasme, et on le lui a fait répéter.

Les acteurs de ce théâtre paraissent faire de nouveaux efforts pour plaire au public. Ce désir mérite des encouragements ; il mérite aussi des conseils. Ils ont renouvelé une partie de leur orchestre, et l'ont composé d'artistes remplis de talent. Quand ils auront un peu plus d'habitude d'exécuter ensemble, ils acquerront sans doute cette exacte précision qui fait le plus grand charme de la musique ; mais, en attendant, il faut inviter l'orchestre à faire sentir davantage les nuances du doux au fort, et surtout à ménager les voix. On se plaint avec raison de ne rien entendre des paroles. Ce soin regarde le premier violon ; il est jeune, il a la vigueur et le talent nécessaires pour conduire ; c'est à lui d'obtenir sur ses camarades cette prépondérance essentielle à sa place, et sans laquelle on ne peut espérer une bonne exécution.

Mercure de France, tome CXXXVIII, n° 21 du samedi 22 mai 1790, p. 166 :

[Le critique n'a rien à dire de cette pièce, comédie en trois actes reprenant des arias d'une oeuvre oeuvre, de Gluck (c'est un gage de qualité normalement). Il préfère attendre une autre occasion d'en parler... mais il se pourrait qu'il ait longtemps à attendre.]

THÉATRE ITALIEN.

On a donné, le 1er. Mai, les Fous de Médine, ou la Rencontre imprévue, Comédie en trois Actes, mêlée d'Ariettes extraites de la Musique des Pélerins de la Mecque, par le Chevalier Gluck. L'Auteur l'ayant retirée pour y faire des changemens, nous attendrons pour en parler qu'elle ait été remise au Théatre.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome VI (juin 1790), p. 313 :

[La pièce n’a pas réussi, et le critique l’explique par un « poëme [...] long, froid, monotone & dénué d'intérêt ». Il trouve aussi que la musique présente « des disparates choquantes ».]

Première (ou plutôt remise) le 1er mai 1790.

Une espèce d'imbroglio italien, mis jadis en vaudevilles, par M. Daucourt, sous le nom des Pèlerins de la Mecque, parut à l'immortel Gluck, susceptible d'amener des effets de musique [il doit s'agir de la Rencontre imprévue, ou les Pèlerins de La Mecque]. Ce grand maître ne dédaigna pas, à son arrivée en France, d’en faire un opéra-comique, qui fut joué depuis avec succès, sur plusieurs théâtre de la province. Les comédiens italiens, jaloux sans doute de recueillir les moindres productions de ce célebre compositeur, en ont changé quelques situations ils ont conservé dix à douze morceaux de Gluck, de M. le Berton, & de M. Solié lui-même, qui joue avec autant d’intelligence que de vérité, le rôle d’un kalender fort plaisant, & l’ont donné le premier mai, sous le nom des Fous de Médine ou la Rencontre imprévue ; mais malgré tous ces efforts, l'ouvrage n'a point réussi. Le poëme est long, froid, monotone & dénué d'intérêt. La musique offre souvent des disparates choquantes ; enfin le public, qui s'est montré très-indulgent, n'a sifflé la piece qu'à la fin, & n'a crié que, bravo la musique, par respect, sans doute, pour la mémoire de Gluck On a fait répéter le joli air de la sonnette, que chante M. Solié, & que l'on nous a assuré être de lui. Deux autres airs qui ont été très-bien chantés par M. Chenand, ont reçu aussi beaucoup d'applaudissemens.

Dans la base César, on trouve deux entrées pour ce titre : l’un renvoie à une comédie en prose avec musique, dont l’auteur est Dancourt, jouée une seule fois à Paris en 1776, sans plus de précision, et publiée chez Duchesne la même année, l’autre comédie en prose (sans musique), d’auteur inconnu, jouée le 1er mai 1790. (et César ne connaît pas d’autre représentation).

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×