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Gargantua ou Rabelais en voyage

Gargantua ou Rabelais en voyage, comédie en un acte, mêlée de couplets, de Du Mersan, 29 juin 1813.

Théâtre des Variétés.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1813 :

Gargantua ou Rabelais en voyage, comédie en un acte, mêlée de couplets, par M. Du Mersan ; Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 29 juin 1813.

Magasin encyclopédique ou Journal des sciences, des lettres et des arts, année 1813, tome IV, p. 195-196 :

[L'article commence par une mise en garde : la pièce nouvelle n'a rien de commun avec celle de Le Prévost-d'Iray et Dieulafoy, le Quart-d'heure de Rabelais, créée sur le Théâtre du Vaudeville le 25 nivôse an 7 [14 janvier 1799]. Le critique peut alors résumer l'intrigue, reposant sur un nouvel ennui de Rabelais et de Panurge, devenu son valet. Il a des dettes, et il ne va pouvoir les payer que grâce à l'arrivée d'une troupe de comédiens qui joue une pièce intitulée Gargantua, et qui utilise une marionnette faisant bonne chère jusqu'à faire éclater son ventre. C'est Triboulet, « le fou du roi », arrivé fort opportunément, qui paie les dettes de Rabelais qui va pouvoir rejoindre la cour. « Pièce folle » qui « doit avoir un succès fou ». La pièce a été applaudie, grâce à « des mots plaisans, des couplets joyeux », mais aussi le dénouement, jugé extravagant, et qui est très specatculaire.].

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Gargantua, ou Rabelais en voyage.

Le sujet de cette folie n'a rien de commun avec l'anecdote des petits sacs qui firent faire au Curé de Meudon un voyage agréable et sans frais, voyage qui, pour tout autre que lui, auroit pu avoir un dénouement fâcheux.

Ici Rabelais et son valet Panurge sont prisonniers dans une auberge de village à quelques lieues de Blois, où réside la Cour de France. Leur liberté tient à l'acquit d'un mémoire qu'ils ne demanderoient pas mieux que d'augmenter ; mais l'aubergiste ne veut ni attendre pour le passé, ni faire crédit pour l'avenir. Comment nos deux héros sortiront-ils d'embarras ? Leur bonne étoile amène dans le village Pont-Allais, chef de la compagnie des enfans sans-souci, qui est mandé à la cour pour jouer Gargantua, pièce tirée du livre de Rabelais. Panurge lui fait confidence de leur détresse, et ils imaginent d'enfermer Rabelais dans le gigantesque mannequin qui représente Gargantua, et que les crédules villageois prennent pour un être vivant. Le mannequin s'assied à table, et l'on voit en action la grande gravure burlesque du repas de Garganlua qui fait tant rire les enfans sur les boulevarts et sur les quais. Arrive, à l'improviste Triboulet, le fou du roi, qui ne trouve plus rien pour dîner. Mais bientôt le ventre de Gargantua s'ouvre, et laisse voir le festin proprement rangé sur des tablettes. Un fou paye les dettes de l'autre, et tous deux partent gaiement pour la cour, où Rabelais se croyoit à tort disgracié.

Une pièce folle doit avoir un succès fou ; aussi Gargantua a-t-il été applaudi d'un bout à l'autre.

Des mots plaisans, des couplets joyeux ont disposé le public à rire de l'extravagance du dénouement. Je ne doute pas que cette extravagance même ne procure à cette farce une vogue extraordinaire.

Comment résister au désir de voir Gargantua avaler des pâtés, des jambons, des bouteilles ? Et puis, l'entrée triomphale du géant, qui occupe seul un salon de cent couverts, et des Chinois, et des cymbales, et une illumination de lanternes, et la gaieté de Bosquier-Panurge, et la caricature de Tiercelin-Grippeminaud ?....

L'auteur de ce vaudeville est M. Du Mersan.

A. M.          

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