Garrick double, ou les deux acteurs anglais

Garrick double, ou les Deux acteurs anglais, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, de Georges Duval et Armand Gouffé, 26 pluviôse an 8 [15 février 1800].

Théâtre des Troubadours.

Titre :	Garrick double, ou les Deux acteurs anglais
Genre	comédie mêlée de vaudevilles
Nombre d'actes :	1
Vers / prose	en prose, avec des couplets en vers
Musique :	vaudevilles
Date de création :	26 pluviôse an 8 [15 février 1800]
Théâtre :	Théâtre des Troubadours
Auteur(s) des paroles :	Armand Gouffé et Georges Duval

Sur la page de titre de la brochure, chez le Libraire au Théâtre du Vaudeville, an VIII :

Garrick double, ou les deux acteurs anglais, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Troubadours, le 26 pluviose an 8. Par Armand Gouffé et Georges Duval.

Courrier des spectacles, n° 1079 du 27 pluviôse an 8 [16 février 1800], p. 2-3 :

[Garrick, le grand acteur anglais, victime d'une usurpation d'identité en Irlande ! La victime agit pour faire reconnaître son bon droit, et il y arrive, bien sûr. La pièce est jugée froide, mais peut-être est-ce l'effet de la première représentation où les acteurs ne connaissent pas bien la pièce. Les couplets sont inégaux, et le critique cite un de ceux qui a été apprécié. Les auteurs sont cités dans l'article.]

Théâtre des Troubadours.

Le plus célèbre acteur de l’Angleterre, on peut même dire le plus étonnant de ce siècle, Garrick, offroit aux auteurs un nom fameux et une foule de traits que le théâtre devoit s’empresser de recueillir. On connoit son aventure en Irlande ; c’est celle que les citoyens Duval et Armand-Gouffé, auteurs de la pièce donnée hier pour la première fois à ce théâtre, sous le titre de Garrick double, ont choisie, et qu’ils ont traitée avec assez de succès. En voici l’analyse :

Chalmers, jeune acteur de Northamptcn, n’ayant eu que des désagrémens à essuyer depuis son début dans cette ville, n’a pas été plus favorablement accueilli dans l’Ecosse. Il a pris le parti de passer en Irlande et de prendre le nom de Garrick, persuadé que ce nom va réunir en sa faveur tous les suffrages, et lui tenir lieu de talents. Ce qu’il avoit prévu arriva : toute la ville de Kildare étoit émerveillée de posséder Garrick dans son sein. La recette étoit considérable ; mais cela ne suffit pas à Chalmers, il veut épouser la fille du traiteur chez qui il est logé, et le père y consent assez volontiers. Tout va s’arranger chez le Notaire, lorsque Garrick lui-même arrive. Il vient à Dublin chercher un asyle contre les poursuites du directeur de spectacle de Drury-Lane, avec lequel il est lié par un dédit de 500 guinées. Ayant eu soin de taire son nom dans la traversée, il est tout étonné de se voir nommé dans l’auberge. Il croit qu’il va être arrêté ; mais bientôt il reconnoit que le Garrick dont il a entendu le nom n’est autre que Cbalmers, qui d’un air de protection lui propose de l’accepter dans sa troupe.

Les journaux de Londres portent invitation d’arrêter Garrick ; et celui-ci, pour démasquer Chalmers et lui faire quitter le beau nom qu’il a emprunté, le fait arrêter comme véritable Garrick. Chalmers est obligé d’avouer sa friponnerie, et Garrick satisfait de lui avoir ôté son nom, est sur le point d’aller en prison, lorsque son ami de Dublin arrive et lui offre 500 guinées pour payer le dédit.

Cet ouvrage est généralement froid ; peut-être aussi doit-on l’attribuer au peu d’ensemble d’une première représentation. Il y a aussi quelques couplets peu saillans, tandis que d’autres ont été vivement applaudis, entr’autres celui-ci chanté avec goût par le cit. Frédéric, dont le public apprécie chaque jour les progrès.

Chalmers.

Pour créer un acteur parfait
Qui plaise toujours davantage,
Vainement le ciel a tout fait,
L’étude doit finir l’ouvrage.
L’artiste craint plus d’un écart,
S’il ne joint dans chaque peinture
Toutes 1es ressources de l’art
A vous les dons de la nature.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5^e année, an VIII, tome VI, p. 256-257 :

[La pièce, qui est un succès raconte une histoire d’usurpation d’identité subie par le grand acteur Garrick, lui-même craignant d’être arrêté pour avoir rompu son contrat avec un théâtre. Bien sûr, tout s’arrange (au moins pour Garrick) à la fin. La pièce est jugée froide, avec « peu de couplets saillans », sans être dénuée de mérite. Les acteurs principaux « ont contribué au succès de la pièce ».]

THÉATRE DES TROUBADOURS.

Garrik double.

Cette pièce, des CC. Duval et Armand-Gouffé, a été représentée avec succès le 26 pluviôse.

Garrik arrive à Dublin, fuyant les poursuites du directeur du spectacle de Drurylane, avec lequel il est lié par un dédit de 500 guinées. Ayant eu soin de taire son nom pendant la route, il est tout étonné de s'entendre nommer : il croit qu'il va être arrêté ; mais bientôt il voit que le Garrik qu'il a entendu nommer n'est pas lui, et qu'on donne ce nom à un jeune homme qui, d'un air de protection,lui propose de le recevoir dans sa troupe. Ce jeune homme est Chalmers, acteur qui n'ayant pu réussir à Londres, est venu à Dublin, où il s'enrichit sous le nom de Garrik. Celui-ci, pour lui faire quitter le nom qu'il a emprunté, le fait arrêter comme le véritable Garrik : Chalmers avoue alors sa friponnerie, et Garrik est prêt à aller lui-même en prison, lorsque son ami arrive, et lui apporte 500 guinées pour payer le dédit.

Cet ouvrage est généralement trop froid, et-offre peu de couplets saillans ; il n'est cependant pas sans mérite : le C. Saint-Legé, dans le rôle de Garrik, et le C Frederic, dans celui de Chalmers, ont contribué au succès de la pièce.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6^e année, 1800, tome III, p. 561, annonce la publication de la brochure, qu’on peut se procurer, avec d’autres comédies nouvelles, au magasin de pièces de théâtres, rue des Prêtres-S.-Germain-l’Auxerrois :

Garick double, comédie en un acte ; par les CC. Gouffé et Duval. Représentée, sur le théâtre des Troubadours, le 26 pluviôse an 8.