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Geneviève, ou la Confiance trahie

Geneviève, ou la Confiance trahie, pantomime en trois actes, par Franconi Jeune [Henri Franconi], musique de *** et Leblanc, divertissement de M. Morand, 1er juin 1812.

Théâtre du Cirque Olympique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1815 :

Geneviève, ou la Confiance trahie, pantomime en trois actes, à grand spectacle, Ornée de Costumes et Décors nouveaux, dans laquelle paraissent deux Cerfs, dressés pour cet Ouvrage ; Par M. Franconi Jeune, Musique arrangée et composée par MM. *** et Leblanc, Divertissement par M. Morand, Décors par M. Isidore ; Mise en scène par M. Franconi jeune, Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Cirque Olympique, le lundi premier Juin 1812.

Journal de Paris, n° 136 du 15 mai 1812, p. 4 :

On répète au Cirque Olympique Geneviève, ou la Confiance trahie.

Journal de Paris, n° 152 du 31 mai 181, p. 1 :

[Ces deux cerfs dressés intriguent beaucoup, et le fait que leur présence tienne « essentiellement au fond du sujet » est un beau compliment fait à Messieurs Franconi.]

Demain, l'administration du Cirque Olympique se propose de donner la première représentation de Geneviève, ou la Confiance trahie, pièce dans laquelle paraîtront deux cerfs dressés pour cet ouvrage. Il n'appartient qu'à MM. Franconi de présenter de pareils détails, qui tiennent essentiellement au fond de ce sujet

Journal de Paris, n° 154 du 2 juin 1812, p. 2 :

[Compte rendu particulièrement élogieux de la nouvelle production des Franconi. Sur un sujet souvent traité, avec de bien maigres résultats, ils ont produit un spectacle d'une grande qualité. Le critique énumère les interprètes, en général membres de la famille Franconi (pour l'enfant, ce n'est pas explicitement dit, mais c'est encore un enfant prodige). Et les interprètes les plus remarqués sont bien sûr les deux cerfs dressés, qui ont si bien joué leur rôle. La conclusion s'impose : « Costumes, décors, ballets, tout dans cette pièce est extrêmement soigné », et le critique promet le succès à la pièce, tout en élargissant le propos à une philosophie du beau, présenté comme « un démenti à la nature » : ce n'est pas habituel ! L'article finit bien sûr par la liste des auteurs, pour la pièce, la musique, les divertissements.]

CIRQUE OLYMPIQUE.

Première représentation de Geneviève, ou la Confiance trahie.

Qui ne connaît l'intéressante histoire de Geneviève de Brabant ? Ce sujet est éminemment dramatique : la terreur et la pitié y sont portées au dernier degré. Comment donc se fait-il qu'il n'ait jamais fourni que des ouvrages médiocres ou ridicules ? Il n'y avait pas de témérité de la part de MM. Franconi à s'emparer d'un trait qui devient la propriété de celui qui en sait tirer le meilleur parti ; le genre de leur théâtre semblait même leur en faire une loi.

Le tableau des touchantes infortunes de Geneviève a été tracé par M. Franconi jeune avec tant d'intérêt et d'énergie, que ce vieux récit a eu tous les charmes de la nouveauté... Son épouse a rempli le rôle de Geneviève avec une expression qui ne le cède pas à celle qu'elle a mise dans les personnages de la Mère de la Houillere, et de Clara dans la Femme magnanime.

L'espace me manque pour payer le tribut d'éloges dû à un joli petit enfant qui a fait rire et pleurer dans le rôle du fils de Siffroy, et à une cantatrice très distinguée qui a chanté une romance avec un talent qu'on était loin d'attendre, et qu'on n'avait pas droit d'espérer à ce théâtre. Cette artiste, qui ne serait déplacée nulle part, a été vivement applaudie, Elle est, dit-on, sœur de Mme Franconi.

J'ai gardé, pour la bonne bouche, les deux acteurs les plus étonnans : ce sont les deux cerfs, qui, occupant absolument seuls la scène pendant quelques minutes, ont exécuté, avec la plus exacte précision, tous les détails indiqués dans le programme. L'un d'eux revient ensuite pour déjouer par sa leste espiéglerie les projets des avides chasseurs, et l'autre, percé d'une flèche, traine douloureusement ses pas jusqu'à la grotte de Geneviève.

Costumes, décors, ballets, tout dans cette pièce est extrêmement soigné ; je ne doute pas qu'elle n'obtienne un grand nombre de représentations pécunieuses. C'est ainsi que l'art et le travail peuvent donner un démenti à la nature, c'est ainsi qu'on triompherait même de la canicule ; et la foule que le Cirque immense pouvait à peine contenir, a prouvé à MM, Franconi que la curiosité ne connaît pas de saisons. Les auteurs, proclamés au milieu des vifs applaudissemens, sont, pour la pièce M. Franconi jeune, qui a joué peut-être avec trop de chaleur, le rôle fatigant du perfide Golo ; pour la musique, MM. Alexandre et Leblanc. Les divertissemens sont dûs à M. Morand, qui en a doublé le charme en y déployant son talent accoutumé.

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