Griselide, ou la Vertu à l’épreuve

Griselide, ou la Vertu à l’épreuve, comédie héroïque en trois actes, mêlée d’ariettes, de M. Desforges, musique de M. Le Froid de Méreaux, 8 janvier 1791.

Théâtre Italien.

Titre :

Griselide, ou la Vertu à l’épreuve

Genre

comédie héroïque mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose, avec couplets en vers

Musique :

ariettes

Date de création :

8 janvier 1791

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. Desforges

Compositeur(s) :

M. Le Froid de Méreaux

Réimpression de l’ancien Moniteur, tome septième (Paris, 1870), Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 11 du mardi 11 janvier, p. 86 :

[Ce que le critique met en avant, c’est que le sujet choisi n’est pas susceptible de faire une pièce de théâtre : souvent traité dans des récits, il a réussi. Mais « la pièce qui fait le sujet de cet article a paru écrite avec grâce et facilité, mais mal ordonnée et sans intérêt ». Le jeu de l’actrice principale est sans reproches, et une partie de la musique a été applaudie, mais la formule employée par le critique ne montre guère d’enthousiasme.]

THÉATRE ITALIEN.

La pièce de Griselide, donnée samedi dernier à ce théâtre, n'a point eu de succès. Ce sujet tiré des nouvelles italiennes est fort ancien, car on en trouve dès l'an 1395 une espèce de drame, ou histoire par personnages, manuscrite, sur vélin, avec vignettes. Depuis toutes les nations s'en sont emparées. On le voit traité par les Anglais, les Espagnols, les Italiens, non seulement en canevas, tel qu'il fut joué à Paris au théâtre Italien, vers le commencement de ce siècle, mais même en tragédie écrite, et en musique par Apostolo Zeno. Il a été aussi essayé par plusieurs auteurs français, notamment par Louise Gillot, en 1714.

Malgré ces diverses tentatives, ce sujet parait peu propre pour le théâtre. Le principal personnage n'y a qu'un caractère passif et qui n'est pas susceptible de grands mouvements dramatiques. L'espèce d'intérêt qu'inspire cette héroïne de patience est moins convenable à une action qu'à un récit; et l'on remarque en effet que s'il a peu réussi au théâtre il a produit des romans et des contes infiniment touchants. Feu M. Imbert en a fait un petit poëme charmant que l'on trouve à la lin de ses fabliaux.

La pièce qui fait le sujet de cet article a paru écrite avec grâce et facilité, mais mal ordonnée et sans intérêt. Madame Desforges, chargée du rôle de Griselide, l'a rendu avec toute la sensibilité qu'il était possible d'y mettre. Il y a dans la musique plusieurs morceaux agréables qui ont été applaudis.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 2 (février 1791), p. 336-337 :

[Encore une adaptation qui n’a pas réussi : « Il a bien paru qu'une historiette agréable qui a de l'intérêt à la lecture n'est pas toujours susceptible d'en produire sur la scene ». Des invraisemblances que ne rachètent pas « des vers heureux, quelques, tirades bien faites ». La musique est mieux traitée, mais si certains morceaux sont jugés positivement, l’ensemble a « une teinte un peu uniforme ».]

Un conte en vers de Perrault, infiniment mieux traité en 1788 par M. Imbert, & inséré à la fin de son recueil de fabliaux, a fourni le sujet de la comédie héroïque en trois actes, mêlée d'ariettes, qui a été donnée le samedi 8 janvier pour la premiere fois, sous le titre de Griselide, ou la vertu à l’épreuve. Il a bien paru qu'une historiette agréable qui a de l'intérêt à la lecture n'est pas toujours susceptible d'en produire sur la scene. Le peu de succès de cet ouvrage, & le sujet qui est connu, nous dispensent d'en faire l’analyse. L'auteur a suivi, à, peu-près la marche du conte ; mais les événemens de sa fable ayant semblé peu vraisemblables, & foiblement combinés, le public, dès le second acte, a témoigné son mécontentement. Il n'a pas été possible d'entendre la fin du troisieme, surtout dans le moment où le pere du roi Roger, le héros de la piece, veut se justifier d'avoir ordonné à son fils de renvoyer Grisélide, & de lui faire accroire que ses deux enfans sont morts.

On avoit applaudi dans les deux premiers actes des vers heureux, quelques, tirades bien faites : mais le public a jugé que cela ne suffisoit pas pour un ouvrage dramatique.

La musique a mérité des éloges dans plusieurs morceaux. L'ouverture, le duo entre les deux peres, l'ariette de Mlle. Renaud, cadette,, ont été vivement applaudis ; mais on a trouvé, en général, dans cette musique, une teinte un peu uniforme.

D’après la base César, la pièce de Desforges, musique de Le Froid de Méreaux, a été jouée 3 fois au Théâtre Italien, les 8, 14 et 18 janvier 1791.

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×