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Gulliver dans l’Ile des Géans

Gulliver dans l’Ile des Géans, vaudeville en un acte, de Sewrin, 4 décembre 1815.

Théâtre des Variétés.

Titre :

Gulliver dans l’Île des géans

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

4 décembre 1815

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

Sewrin

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome VI, p. 416-418 :

[Le compte rendu s’ouvre sur des indications sur la source de la pièce, les Voyages de Gulliver de Swift, considérés ici comme « une foible imitation de Pantagruel et de Gargantua ». De toute façon, la pièce ne cherche pas à illustrer « le véritable but de l'auteur de Gulliver », elle se contente de « faire un tableau grotesque » pour faire rire le public, devant le contraste entre géants et lilliputiens. Il donne ensuite le résumé de l’intrigue, « Tout finit par des chansons. », et on donne le nom de l’auteur, sans jugement.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Gulliver dans l’île des Géans, vaudeville en un acte, joué le 4 Décembre.

Les Voyages de Gulliver ont eu le sort des Contes de Perault, et ils doivent moins. leur réputation au petit grain de philosophie satyrique que Swift, leur auteur, y a semé, qu'aux aventures extraordinaires du voyageur avec les Géans et les Nains. On ne pense pas que tous les hommes ont peut-être plus de petitesses que les Lilliputiens, et qu'ils sont entourés de Géans qui les encagent et les montrent à la foire comme Gulliver à Brobdingnac. Le Docteur Swift n'a fait, dans ce roman, qu'une foible imitation de Pantagruel et de Gargantua.

L’auteur des Variétés n'a pas saisi le véritable but de l'auteur de Gulliver, ou n'a pas jugé à propos de le mettre sous les yeux du public. Il s'est borné à faire un tableau grotesque; et le public, qui n'est pas difficile quand il rit, a été désarmé par l'étrange apparition des Géans qui ont huit ou dix pieds de haut, et par la naïve intelligence de petits enfans qui représentent les Lilliputiens, et qui n'ont pas plus de deux pieds et demi.

Gulliver aborde avec Jacquot, son valet, dans l’île de Brobdingnac : ces deux navigateurs ont emporté avec eux une famille de Lilliputiens qu'ils cachent, en débarquant, sous une grosse feuille de chou. La hauteur des blés, des arbres et des portes des maisons leur indique assez qu'ils sont dans une île de Géans. A la vue d'une grande cage, Blum-Pudding suppose que les serins sont gros comme des dindons. Les Géans surviennent ; les voyageurs effrayés se cachent dans un champ de blé ; Jacquot, pour trouver quelques débris du repas de ces grands hommes, va se nicher dans une marmite, où il prétend qu'il n'est point dans son assiette. Mais les Géans ont découvert les Lilliputiens ; ils les transportent dans leurs demeures; Gulliver s'échappe : Jacquot, en jouant de la flûte, trouve le secret d'intéresser la fille d'un fermier de l'île qui le fait entrer dans la cage à la place de l'oiseau qu'elle a perdu ; elle lui prodigue des soins, lui donne à boire, et, charmée de son intelligence, l'instruit à l'aide d'une serinette, ainsi qu'elle en usoit avec son oiseau. Les deux débarqués sont captifs. Les matelots de l'équipage viennent les délivrer, en faisant une décharge de mousqueterie, ce qui effraye les Géans qui n'ont pas inventé la poudre. On fait la paix, et

Tout finit par des chansons.

L'auteur de cette mascarade est M. Sewrin.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’’an 1817, p. 197-198 :

[Après le résumé d’une intrigue peu attrayante, le critique souligne un de ces affreux paradoxes dont l’histoire du théâtre est sans doute fort riche : la pièce est très mauvaise (« impossible de faire une pièce plus mauvaise » : ce n’est pas rien !), mais elle a réussi.

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

GULLIVER DANS L'ISLE DES GÉANS, vaudeville en 1 acte, par M. Sewrin, (4 décembre.)

Le seul changement que M. Sewrin ait fait à la fable du docteur Swit [sic], c'est d'avoir donné à son Gulliver un valet niais et poltron qu'il appelle Jacquot, nom qui n'est pas trop anglais.

Gulliver aborde avec cet imbécille dans l'île des Géans ; cinq des principaux habitans de Lilliput, qu'il a amenés avec lui, sont ramassés par les géans , qui les trouvent cachés dans les blés ; ils les emportent, et se proposent de les faire empailler pour les placer dans leur cabinet d'histoire naturelle.

Jacquot, à l'aspect des géans, s'est caché dans une de leurs marmites; il en sort bientôt, sous pretexte  qu'il n'y est pas dans son assiette ordinaire. Une jeune personne de huit à neuf pieds de haut s'en empare, et l'enferme dans une cage. Les matelots du bâtiment de Gulliver le délivrent. Quelques coups de fusil, tirés sur ces colosses, les effraient d'abord ; mais, bientôt revenus de leur première surprise, ils sont prêts à exterminer Gulliver et ses compagnons, lorsque ceux-ci se mettent à danser au son de la flûte de Jacquot, et désarment ainsi leurs énormes ennemis.

Il était impossible de faire une pièce plus mauvaise ; mais M. Sewrin qui ne tombe jamais, quoi qu'il ait ce qu'il faut pour cela, a trouvé le moyen de faire réussir cette mascarade.

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