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La Grotta di Trofonio

La Grotta di Trofonio, opéra bouffon en deux actes, musique de Paësiello, 11 thermidor an 12 [30 juillet 1804].

Théâtre de l’Opéra Buffa

Titre :

Grotta di Trofonio (la)

Genre

opéra-bouffon

Nombre d'actes :

2

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en evrs

Musique :

oui

Date de création :

11 thermidor an 12 [30 juillet 1804]

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Buffa

Auteur(s) des paroles :

 

Compositeur(s) :

Paesiello

Courrier des spectacles, n° 2712 du 12 thermidor an 12 (31 juillet 1804), p. 2-3 :

[Pour juger un opéra qu’il estime misérable, aux parties mal liées, aux idées absurdes, le critique a voulu se mettre au niveau de ce qu’il a à juger, et son compte rendu brille curieusement par son incohérence, par un art consommé des rapprochements surprenants, par une belle facilité de passer du coq à l’âne. Pendant une bonne partie de son article, il étale une érudition qui n’a que l’inconvénient d’être hors sujet : le Trophonius dont il nous entretient n’a pas grand chose à voir avec celui de la pièce. Et il y ajoute des considérations du plus haut intérêt (contre la superstition, ou contre les Francs-Maçons) qui n’éclairent pas sur ce qu’est la pièce représentée la veille. L’étape nécessaire dans une bonne critique, c’est ensuite de parler des oeuvres antérieures traitant le même sujet. Il faut remonter à Piron et à 1722. L’article se limite à dire que l'œuvre de Piron avait une portée satirique, ce qui lui valut des soucis avec les rédacteurs du Mercure de France, qui ont tout de même fini par lui pardonner. Mais, comme ça arrive souvent, la pièce nouvelle « n’a rien de commun » avec la pièce de Piron. Il passe à l’examen de cette Grotta di Trophonio, dont on nous dit d’emblée qu’elle est « un tissu de scènes sans ordre et sans suite, d’incidens sans vraisemblance », dont le seul intérêt est la musique de Paesiello. Le résumé de l’intrigue ne dément pas ce jugement sévère, puisqu’elle montre deux jeunes filles que leur père veut marier avec deux amants qui ont connu d’autres maîtresses, qu’on voit venir chercher leur infidèle amant. Tout le monde se retrouve dans la fameuse grotte de Trophonius, qui a le pouvoir de changer le caractère de celui qui y entre, selon le côté par lequel on y entre : les quatre amants passent leur temps à se transformer, jusqu’à ce que Trophonius intervienne. Solution : Trophonius épouse une des deux anciennes maîtresses, donne l’autre au père des jeunes filles, qui peuvent épouser leur amant respectif. Tout cela ne tient pas debout, le critique ne nous le cache pas, mais la musique est là pour rendre l’opéra supportable. Paesiello a su, avec l’aide d’interprètes de talent, « produire par intervalle de grandes sensations et de brillans effets ». Le critique donne deux exemples de ces airs bien servis par de bons chanteurs. Normalement, l’article devrait ou s’achever ou donner de nouvelles informations sur la représentation de la pièce nouvelle. Mais non, nouvelle digression, pour signaler que la Grotta di Trophonio a un antécédent, l’Antre de Trophonius, poème de Casti, musique de Salieri, donné en 1790 sur le théâtre de Monsieur. Comparaison : même fond, mais détails et dénouement « totalement différens ». La première représentation de l’opéra de Paesiello n’a pas attiré les foules, mais le critique pense que le public, mieux informé de la beauté de sa musique, viendra nombreux. C’est à ce moment que le critique s’aperçoit qu’il a oublié de parler de Martinelli, un des chanteurs : un dernier paragraphe plutôt mal construit lui rend rapidement hommage, comme à l’ensemble de la troupe.]

Théâtre de l’Opéra-Buffa.

Première représentation de la Grotta di Trophonio (l’Antre de Trophonius).

L’histoire et la fable ne sont pas bien d’accord sur l’origine, le rang et le mérite de Trophonius. Les uns en font un héros , un fils de roi, un prince pieux et dévot qui bâtît à grands frais le temple d’Apollon à Delphes. Ils ajoutent que le Dieu charmé de cet acte de ferveur, voulut l’en récompenser, et que Trophonius l’ayant prié de lui accorder la plus précieuse faveur que l’homme pût obtenir, Apollon entrouvrit aussi-tôt la terre sous ses pieds et l’y ensevelit. Il y a dans ce trait un caractère de philosophie un peu mélancolique.

D’autres auteurs ne parlent pas avec tant de respect de Trophonius. Ils assurent que son frère et lui étoient deux bons architectes, assez mauvais sujets, qui bâtirent pour de l’argent le temple de Delphes ; qu’ils y pratiquèrent une ouverture secrète au moyen de laquelle ils s’introduisaient dans le sanctuaire, et y voloient l’argent que les bonnes âmes y apportoient. Ils rapportent que le roi Hiéréus fit placer des pièges auprès des vases qui receloient l’argent, qu’on y prit Agamède, frère de Trophonius, qu’il eut la tête coupée, et que Trophonius fut englouti vivant dans une fosse.

Ceux qui ont lu l’Histoire des Oracles par Fontenelle, savent que l’antre de Trophonius jouissoit d’une grande célébrité parmi les Grecs. C’étoit la phantasmagorie de l’antiquité.

Pausanias est de tous les écrivains celui qui nous a laissé le plus de détails sur les Oracles de Trophonius. Le tombeau de ce prince étoit resté dans l’oubli, lorsqu’une grande sécheresse affligea la Béotie. On consulta l’Oracle de Delphes. Les prêtres répondirent qu’il falloit recourir à Trophonius, et invoquer son secours sur son tombeau. Trophonius répondit très-bien ; le tems changea ; la pluie tomba, et les Béotiens par reconnoissance consacrèrent le bois où il étoit enterré, et lui élevèrent un temple où il rendit des oracles.

Il y a eu dans tous les tems des esprits foibles et peureux, des imaginations faciles à ébranler, que l’on étonne par des prestiges, que l’on soumet par la crainte et l’apparence du merveilleux. Le temple de Trophonius fut disposé pour produire tous les prodiges dont la malice et la cupidité des prêtres avoit besoin.

On y institua des cérémonies lustrales, des expiations, des sacrifices,. des jeûnes et des retraites. On creusa un autel dans lequel on ne pouvoit descendre que quand on avoit été suffisamment purifié. Ceux qu’on admettoit devoient passer quelques jours en prières dans la chapelle du bon Génie et de la Fortune ; on les lavoit ensuite dans des eaux préparées ; on leur faisoit prendre des potions combinées pour monter leur imagination à la hauteur convenable ; on les descendoit ensuite les yeux bandés dans un trou très étroit ; au-dessous se trouvoit une petite caverne dans laquelle on étoit entraîné très-rapidement. C’étoit là que Trophonius se montroit au consultant, et qu’il devoit apprendre l’avenir.

Mais le Dieu ne se manifestoit pas toujours de la même manière ; les uns voyoient, les autres entendoient ; et quand ils étoient suffisamment effrayés, on les remontoit comme on les avoit descendus. Il falloit bien se garder de rire de ces farces de Francs-Maçons ; il n’y auroit pas eu de sûreté pour le plaisant. Pausanias voulut les éprouver lui-même, et l’on voit aisément qu’il n’ose pas dire tout ce qu’il en pensoit. Lorsque la religion chrétienne eut été établie, qu’on eut détruit tous les temples du paganisme, alors on découvrit les artifices des prêtres et la fourberie des oracles. Mais la curiosité et l’inquiétude sont des sentimens si communs parmi les hommes, que de nouveaux jongleurs succédèrent aux premiers ; les pauvres d’esprit coururent encore après le devins, les diseurs de bonne aventure et les tireurs de cartes, et l’on voit aujourd’hui bien de jolies dames qui ne croient guère» en Dieu, et se font dire leur horoscope. Le cœur humain est si foible et les hommes sont souvent si malheureux, qu’il sera toujours bien difficile de les guérir delà superstition.

En 1722, Piron fit un opéra-comique sous le titre d’Antre de Trophonius, c’étoit une gaîté que l’auteur avoit aiguisée d’épigrammes et de traits malins contre quelques travers de son tems ; la dernière scène offroit une critique fort plaisante du Mercure de France ; les rédacteurs de ce journal eurent de la peine à la lui pardonner, ce qui n’empêcha pas néanmoins qu’il n’eût, quelques années après, une pension sur cette feuille.

La Grotta di Trophonio n’a rien de commun avec l’ouvrage du poëte français. C’est une des plus ridicules compositions du Théâtre Italien ; ce poëme n’est qu’un tissu de scènes sans ordre et sans suite, d’incidens sans vraisemblance, mais le génie de Paesiello a sçu donner de la vie et du charme à ces platitudes. Le poète suppose qu’un vieux négociant italien nommé Piastrone, homme ignorant, mais entêté de philosophie, s’est établi aux Echelles du Levant ; qu’il a deux filles, Eufelia et Dori, la. première d’un caractère enjoué et folâtre, la seconde docte et sérieuse ; qu’elles doivent épouser, l’une Artémidore, jeune étourdi qui feint d’aimer les sciences et a déjà trahi-plusieurs maîtresses ; l’autre don Gasperonne , marchand de Livourne jeune nomme sot et ridicule, mais affeçtant la gaîté et la folie.

Tandis que tout se prépare pour la nôce, deux dames qu’on n’attendoit pas se présentent tout-à-coup ; c’est Bartoline, de Livourne, que Gasperone a abandonnée, et Rubine, aubergiste italienne, qu’Artémidore avoit promis d’épouser. Les deux amans effrayés de leurs présence quittent leurs belles et se réfugient dans une grotte voisine ; c’est l’antre de Trophonius ; cet antre a une singulière vertu, c’est de changer les caractères de ceux qui y pénètrent, suivant la porte par laquelle ils entrent ; il en résulte des effets assez plaisans, car les deux amans ignorant ce mystère changent d’humeur d’heure en heure, sans pouvoir deviner le secret de cette métamorphose ; il en arrive autant à leurs amantes, et aux deux demoiselles qui les poursuivent pour leur reprocher leur perfidie. Il en arrive autant à Piastrone, qui perd tout-à-coup son goût pour la philosophie, et devient joviale et folâtre. Trophonius qui est témoin de tous ces changemens en rit comme un bienheureux, il multiplie les prestiges ; il se métamorphose lui-même, il se présente sous plusieurs formes, et quand il s’est bien amusé du désordre qu’il a produit, il raccommode tout en réglant lui-même les mariages. En homme accommodant il prend une des dames pour lui ; il en donne un autre à Piastrone, et laisse Eufélia et Dori aux amans qu’elles recherchoient. Que tout cela soit bien ou mal accommodé ce n’est pas de quoi il s’agit, car il menace les parties intéressées de les changer en bêtes de sommes pour peu qu’elles résistent à ses volontés. Il est difficile d’imaginer une composition dont l’ensemble soit plus misérable, dont les parties soient moins liées, et les idées plus absurdes ; mais le Musicien sait s’emparer de quelques situations, il les échauffe du feu de son génie, et quand il trouve des acteurs capables de rendre sa pensée, il est sûr de produire par intervalle de grandes sensations et de brillans effets. C’est ce qu’a fait Paesiello avec un succès admirable. Rien de plus expressif, de plus pur, de plus touchant que l’air chanté par Mad. Strina Sacchi Che smania, che pena ; rien de plus varié, de plus riche en mélodie : Si vuol saper chi sono, etc. Me Strina-Sacchi s’est surpassée dans ces beaux morceaux, et a excité le plus grand enthousiasme. Nozarri avoit peu de choses à chanter, mais il a prouvé dans deux ou trois passages qu’il est appelé au premier rang dans l’art qu’il a embrassé ; mais c’est une remarque à faire que le chœur n’a presque jamais été dans le ton.

Ce n’est pas la première fois que la Grotta di Trophonio paroit sur la scène ; en 1790, on représenta sur le Théâtre de Monsieur un Antre de Trophonius. Le poëme étoit de Carti, et la musique de Saliéri. Celui qu’on nous a donné hier est le même pour le fond, mais les détails et le dénouement en sont totalement différens. Malgré le mérite de la nouveauté et le nom de Paësiello, les spectateurs étoient peu nombreux ; et il est à présumer que quand les beautés musicales de cet ouvrage seront connues, l'empressement sera plus grand.

La pièce est bien rendue par le plus grand nombre des acteurs ; mais Martinelli excelle par l’expression comique et originale de son jeu.

Journal de Paris, n° 314, 14 thermidor an 12 [2 août 1804], p. 2069 :

[Désaccord sur la musique, accord sur les interprètes : si ces derniers sont unanimement loués, la musique divise les avis, entre force et élégance pour les uns, et faiblesse somnifère pour les autres qui pensent qu’il a fait mieux auparavant.]

Les avis demeurent partagés sur la musique de la Grotta di Trofonio, opéra bouffon de Paësiello, qu’on vient de jouer au Théâtre de l’Impératrice, rue de Louvois. Cette musique, disent les uns, unit la force à l’élégance, & l’harmonie la plus savante à la mélodie la plus gracieuse. Elle est, selon les autres, foible, sans couleur & soporative; c’est, au dire de ces derniers, ce que les compositeurs appellent de la musique de métier, faite sans inspiration & sans amour. « Ce n’est pas qu’elle manque de grâce & d’élégance ; un homme tel que Paësiello doit porter le caractère de son talent jusque dans les productions les plus négligées, mais on y chercherait en vain ces heureux chants, cette belle expression qui distinguent la Nina, il Re Theodoro, &c. &c.

Au surplus, si l’on ne s’accorde pas sur le mérite de l’ouvrage, il n’y a qu’une voix pour faire l’éloge des chanteurs qui l’exécutent, & entre autres, de M.me Strina-Sacchi.

Le Nouvel Esprit des journaux français et étrangers, tome douzième, fructidor an XII [août 1804], p. 288-290 :

[Pour parler de l’opéra de Paesiello, il faut d’abord évoquer l’oracle antique de Trophonius, en Béotie, promus pour l’occasion au statut de « plus fameux de tous les oracles de l'antiquité », connu à partir de Fontenelle. Puis il faut dénouer l’écheveau des mises au théâtre de cet oracle, depuis Piron, jusqu’à l'œuvre de l’abbé Casti, avec une musique de Salieri (la Grotta di Trofonio, 1785, joué en 1790 au théâtre de Monsieur, et traduit par M. Dubuisson sous le titre de la Grotte de Trofonio, joué le 12 juin au théâtre de Versailles en 1788). Le spectacle dont la revue rend compte est l’opéra de Paesiello, avec son livret italien dont l’auteur n’est pas connu de façon certaine. Il semble manquer de « traits comiques ». Quant à la musique de Paesiello, elle est accusée d’être fort peu originale, à quelques exceptions près. « En un mot, cet opéra, de Paësiello, fourmille de réminiscences dans la mélodie et dans l'harmonie. » On peut apprécier cet opéra à condition de « ne faire aucune attention au dialogue, et imaginer qu'on entend cette musique pour la première fois ».]

THÉATRE DE L'OPÉRA-BUFFA.

La Grotta di Trofonio.

Le plus fameux de tous les oracles de l'antiquité était celui de Trophonius, dans la Béotie. C'était-là, dit Fontenelle, que l'avenir se déclarait, mais non. pas à tous d'une même manière. Les uns voyaient, les autres entendaient; vous sortiez de l'antre, couché par terre comme vous y étiez entré, et les pieds les premiers. Aussi-tôt on vous mettait dans la chaise de Mnémonisme, où l'on vous demandait ce que vous aviez vu ou entendu ; de-là on vous ramenait dans la chapelle du bon Génie, encore tout étourdi et tout hors de vous. Vous repreniez vos sens peu-à-peu et vous recommenciez à pouvoir rire, car jusques-là la grandeur des mystères et la divinité dont vous étiez rempli, vous en avaient bien empêché. Pour moi, ajoute Fontenelle, il me semble qu'on n'eût pas dû attendre si tard à rire.

L'Antre de Trofonius, opéra comique de Piron, représenté en 1722, n'a rien de commun avec l'opéra bouffon donné en 1790 au théâtre de Monsieur. L'abbé Casti était auteur du poëme italien, et la musique était de Salieri. Cette pièce n'eut guères que trois représentations, quoique l'exécution ne laissât rien à désirer de la part de Raffanelli, Mandini, et des Mmes. Mandini et Balletti.

Le même sujet a été traité d'une manière plus bouffone, pour ne pas dire plus ridicule, et il a été mis en musique par Paësiello. M. Dubuisson en a fait représenter la traduction sur le théâtre de .Versailles.

C'est l'ouvrage original qu'on vient de jouer, lundi dernier, à l'Opéra Buffa. On l'attribue à l'abbé Gagliani ; mais on a de fortes raisons d'en douter. Un homme d'esprit comme cet abbé aurait au moins fait reconnaître qu'il eu était l'auteur, par quelques traits comiques dans les situations ou le dialogue. C'est ainsi que l'abbé Casti, auteur del Re Theodoro, a rendu très-plaisante la scène où Galorius développe à Taddée les marques de la royauté de Theodore.

En écoutant la Grotta di Trofonio de Paësiello, je me rappelais ce que La Borde a dit de ce compositeur : Quand il est inspiré, son chant est original ; mais quand il ne l'est pas, il ne travaille plus que de souvenir. On pourrait lui appliquer ces vers :

Vous êtes, j'en conviens, un fort adroit larron,
Et vous auriez usé le chapeau de Piron.

Deux morceaux dans la Grotta di Trofonio, sont composés de premiere intention, et tous deux sont chantés de verve par Mme. Strina-Sacchi. Le premier est l'air, Che smania, che pena ; et le second plus admirable encore, parce que le compositeur a supérieurement rendu le contraste d'une bergère amoureuse et d'une furie à qui rien ne résiste, est l'air, Si vuol saper chi sono.

On doit remarquer encore l'accent religieux que respire la prière, Trofonio, Trofonio, filosofo greco, que chante Crurciati : les chœurs y répondent au-dedans de la grotte ; ils produiraient beaucoup d'effet s'ils pouvaient chanter juste.

L'air de Martinelli, Basta qui ragazza astuta, ressemble à quelques autres, mais devient original dans la bouche de ce grand acteur.

Le quintetto du second acte ressemble encore pour les idées et pour la coupe musicale, à plusieurs de ceux qu'on a entendus dans les opéra de Cimarosa, Le final du premier acte a paru d'un genre neuf à des amateurs nouveaux ; mais pour les anciens, il est tout calqué sur un des plus beaux morceaux des Ruses des Femmes. En un mot, cet opéra, de Paësiello, fourmille de réminiscences dans la mélodie et dans l'harmonie. Les accompagnemens, plus nourris que ceux de ce compositeur, rappellent trop ceux de Cimarosa, pour ne pas s'appercevoir que Paësiello avait alors sous les yeux les partitions de son rival. Quoi qu'il en soit, si l'on veut ne faire aucune attention au dialogue, et imaginer qu'on entend cette musique pour la première fois, on goûtera beaucoup de plaisir à la représentation della Grotta di Trofonio.

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