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Héléna (Bouilly an 11)

Héléna, opéra comique en trois actes des cit. Bouilli (paroles) et Méhul (musique) 10 ventôse an XI (1er mars 1803).

Nicole Wild, David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris: répertoire 1762-1972, p. 275 attribuent le livret à Bouilly, mais aussi Révéroni de Saint-Cyr. Mais ce peut être par confusion avec l’opéra homonyme de Révéroni de Saint-Cyr de 1794.

Théâtre de l'Opéra Comique, rue Favart

Titre :

Héléna

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en prose, avec des coulets en vers

Musique :

oui

Date de création :

10 ventôse an XI (1er mars 1803)

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique, rue Favart

Auteur(s) des paroles :

Bouilly

Compositeur(s) :

Méhul

Almanach des Muses 1804.

Pièce qui paraît avoir été calquée sur les Deux Journées, opéra du même auteur. Les données, les personnages, et l'intérêt, sont les mêmes. Accueil assez froid.

Sur la page de titre de la brochure, Lille, chez Vanackere, sans date :

Héléna, opéra en trois actes, Paroles de J. N. Bouilly, membre de la Société Philotechnique, Musique de Méhul. Représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Opéra-Comique national, le 10 ventose an XI.

On trouve aussi la brochure publiée chez Barba à Paris, an XI (1803).

Courrier des spectacles, n° 2187 du 11 ventôse an 11 [2 mars 1803], p. 2 :

[L’article commence directement par le résumé de l’intrigue, aussi compliquée que celle d’un mélodrame, en utilisant les mêmes ressorts dramatiques (un époux accusé faussement du meurtre de son père, un enfant qu’on confie à un honnête laboureur, une mère qui se cache sous un habit d’homme chez le même laboureur). Après maints rebondissements, bien sûr, la vérité éclate : le comte a été assassiné par son frère (qui a laissé une preuve écrite de son geste !), et celui qu’on accusait devient à son tour duc d’Arles. La pièce a été de moins en moins bien reçue au fil de la première représentation, peut-être parce qu’elle ressemble trop à une autre pièce, les Deux Journées. On peut aussi expliquer cet accueil mitigé par des raisons propres à la pièce : répétition des « petites scènes de tracasseries [..] vers mal écrits […] situation forcées », et une trop grande parenté avec le mélodrame (un mélange des genres peu acceptable, visiblement). Par contre musique et interprètes sont jugés favorablement, madame Scio ayant même droit à des éloges appuyés. Les auteurs sont cités, sans commentaire.]

Théâtre Feydeau.

Première représentation d’Héléna, opéra en 3 actes.

Adolphe, comte d’Arles, ayant été assassiné, Constantin, son fils, a été accusé de ce crime et forcé de s’expatrier pour sauver sa vie. Héléna, son épouse, et son fils Adolphe, âge de quatre ans, sont restés aux environs de Tarascon cachés dans une forêt où ils ont trouvé un asyle. Mais la mère allarmée de l’état de foiblesse où étoit réduit son enfant, s’est déterminée à le confier à la générosité d’un laboureur nommé Maurice, mais sans révéler le secret de sa naissance ; et elle-même après avoir vainement cherché Constantin, vient s'offrir au même laboureur sous le nom de Petit-Jacques, pour garder les troupeaux. Il y a un an que sous les habits d’un pâtre elle trompe tous les yeux et qu’elle a la consolation de voir chaque jour son jeune enfant chéri du bon Maurice. Romuald, frère et successeur d’Adolphe, vient de mourir, et son fils Edmond, qui le remplace, Edmond , jadis l’ami, le compagnon de Constantin, renouvelle les recherches du prince que la voix publique accuse de l’assassinat. L’ordre de déclarer au gouverneur tous les étrangers est publié à la ferme. Maurice s’y conforme et part pour Tarascon. A son retour il trouve un des moissonneurs qu’il a fait chercher à la ville, seul et pensif : il l’interroge, et d’après ses discours il soupçonne qu’il est le prince Constantin ; pour s'en assurer il appelle Petit-Jacques. Celui-ci apporte une cruche de vin, et à la vue de Constantin la laisse tomber et se jette dans ses bras.

Maurice n’hésite plus ; il doit sauver son prince Tout-à-coup le gouverneur paroit, Constantin s’esquive à la faveur de ses habits de moissonneur. Le laboureur a déclaré qu’il avoit chez lui un enfant inconnu. Le gouverneur veut le voir. L’imprudence de la fille de Maurice et du garçon qui déclarent que l’enfant avoit lorsqu’il fut trouvé un papier dans ses habits , et qui répetent le contenu de cet écrit malgré les efforts que fait Maurice pour en dérober la connoissance, fait soupçonner à l’officier que cet enfant peut être celui de Constantin. Il donne l’ordre de l’emmener. Héléna cesse alors de se contraindre ; elle se nomme, on l’arrête, et on emmene également le vieux Maurice. Ils arrivent à la ville et dans le palais d’Edmond. Le peuple s’ameute, il exige qu’Héléna découvre la retraite de son époux. Constantin lui-même se présente avec le calme de l’innocence : on est sur le point de l’entrainer, lorsqu’Edmond accourt, fait retirer la foule, et déclare en présence du gouverneur que Constantin est innocent de l’assassinat du comte d’Arles, et lui présente un écrit tracé de la main de Romuald qui s’accuse seul de ce crime. L’innocence de Constantin est proclamée, il est reconnu Comte d’Arles.

Tel est le fonds de cet opéra dont le premier acte a été fort applaudi, le second a paru un peu plus foible, et le troisième a excité quelques murmures. On peut voir par l’analyse ci-dessus qu’il existe un fonds de ressemblance entre cette pièce et celle des Deux Journées. C’est peut-être ce qui lui a nui davantage. Néanmoins il ne faut pas dissimuler à l’auteur que les petites scènes de tracasseries trop souvent répétées, que des vers mal écrits, des situations forcées , et enfin l’affinité entre e genre de cet opéra et celui du mélodrame ont affoibli l’intérêt que l’on prenoit à ses personnages. La musique offre des choses dignes d’un grand maitre. L’ouverture a peut-être plus d’originalité que d’idées ; les chœurs sont bien écrits, mais rien n’a excité autant d’applaudissemens que la romance chantée au second acte par Gavaudan, et sur-tout celle chantée au premier par Mad. Scio. C’est un modèle de pureté et d’expression. Juliet a été pargfait dans e rôle de Maurice ; Gavaudan noble et sensible dans celui de Constantin, et mad. Scio-Messié a déployé dans le personnage d’Héléna ces superbes moyens qui la placent au premier rang de nos actrices et de nos cantatrices. Les auteurs de cet opéra sont les cit. Bouilly pour les paroles, et Méhul pour la musique.

J. B. P G***.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1803, tome V, p. 265 :

[Compte rendu assez sévère : l’ouvrage n’a « pu se soutenir » que grâce à la musique de Méhul. L’auteur des paroles s’est « pillé lui-même » dans une forme nouvelle de plagiat. Annonce d’un prochain article, après que l’ouvrage aura été retouché. Mais je n’ai pas trouvé trace de cet article...]

THÉATRE FEYDEAU.

Héléna.

Sans la musique de Méhul, cet opéra en trois actes, joué le 9 ventôse, n'auroit peut-être pas pu se soutenir. On y a reconnu, dans plusieurs scènes, la touche de M. Bouilli son auteur ; mais c'est qu'en effet il s'étoit pille lui-même, et qu'on trouvoit des réminiscences des Deux Journées et de l’Amour conjugal. Nous reviendrons sur cet ouvrage qui sera probablement retouché.

L'Esprit des journaux français et étrangers, an 13 (1804), tome 1 (Vendémiaire an 13, septembre 1804), p. 277-278 :

[A l’occasion de la création de la pièce à Bruxelles, le critique n’est pas tendre : « intrigue […] peu vraisemblable », « une sorte d’intérêt » dans les deux premiers actes, qui manque totalement dans le troisième (insignifiance et déraison, tels sont les mots qui le décrivent). Le critique relève aussi le plagiat de l’auteur par lui même, mais en soulignant que la copie ne vaut pas l’original. Conclusion : «  une des plus médiocres [pièces] qui aient résisté à la représentation », et elle le doit bien sûr à la musique ! Méhul a vraiment du talent. Les acteurs ont très bien joué.]

Théatre de Bruxelles.

Fructidor.

Le premier de ce mois on a donné la première représentation d'Héléna, opéra nouveau en 3 actes, paroles de Bouilly, musique de Méhul. L'intrigue de cette pièce est peu vraisemblable et assez mal ourdie. Les deux premiers actes ne sont pas dénués d'une sorte d'intérêt, mais le troisième en est totalement dépourvu et n'a rien qui en rachette l'insignifiance et la déraison. Le rôle de Maurice est calqué sur celui de Mikeli, dans les Deux Journées, mais il est loin d'être aussi bien fait. Cette pièce est une des plus médiocres qui aient résisté à la représentation. Elle doit cet avantage à la musique de M. Méhul, dont la beauté est digne du talent de ce compositeur célèbre.

L'ouvrage a été exécuté avec ensemble par les principaux acteurs de la troupe.

M. Lagarenne a fort bien rendu Constantin. M. Deschazelles fait Edmond. M. Perceval Maurice ; il le joue avec chaleur, naturel et intelligence. M. Lincel est fort bien dans Urbain. Le rôle du gouverneur est rempli par M. Folleville. Mme. Deschazelles fait Héléna ; elle le chante purement ; la petite Virginie Lagarenne est vraiment charmante dans le rôle du petit Paul, l'enfant d'Héléna. Celui d'Anna est rempli par Mlle. St.-Albin.

Nicole Wild, David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris: répertoire 1762-1972, p. 275 :

Héléna

Opéra en 3 actes.

Livret de Jean-Nicolas Bouilly et Révéroni Saint-Cyr.

Musique d’Étienne-Nicolas Méhul.

1er mars 1803. (Feydeau).

Reprise : 14 février 1807 (Feydeau), avec coupures.

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