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L'Histoire universelle

L’Histoire universelle, folie en deux actes, en vers, mêlée de vaudevilles et d’airs nouveaux, du Cousin Jacques (Louis-Abel Beffroy de Reigny), 16 décembre 1790.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Histoire universelle (l’)

Genre

folie mêlée de vaudevilles et d’airs nouveaux

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

envers

Musique :

vaudevilles et airs nouveaux

Date de création :

16 décembre 1790

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

Beffroy de Reigny (le Cousin Jacques)

Compositeur(s) :

Beffroy de Reigny (le Cousin Jacques) (et d’autres)

Almanach des Muses 1792

L'histoire universelle, c'est que personne n'est content de son sort. Une foule de couplets agréables et bien tournés.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Froullé, 1791 :

L'Histoire universelle, comédie en vers et en deux actes, Mêlée de Vaudevilles & d'Airs nouveaux. Représentée au Théâtre de Monsieur, le dimanche 15 mai 1791, pour la vingt-septième fois. Par le Cousin Jacques.

Réimpression de l'Ancien Moniteur, tome sixième (1861), Gazette nationale, ou le Moniteur universel, n° 353, Dimanche 19 Décembre 1790, p. 668 :

 THÉÂTRE DE LA RÉPUBLIQUE.

Puisque l'auteur de l'Histoire universelle, représentée jeudi dernier à ce théâtre, donne lui-même à cet ouvrage le titre de folie, on aurait tort de le juger d'après les règles dramatiques. Le fond n'est pas neuf, mais il est philosophique. Ce sont différents voyageurs dont chacun se croit l'être du monde le plus malheureux. Le maître de l'auberge qui les rassemble leur dit à tous que chacun a ses peines et est également malheureux, qu'il faut être gai malgré tous les événements, qu'on porte le bonheur en soi, et qu'on le perd à proportion de ses relations avec les autres hommes, et d'autres lieux communs d'une morale qui n'est pas très consolante. Un ermite qu'on introduit à la fin répète les mêmes leçons, mais il réussit mieux à les persuader. Au milieu de tous ces personnages serpente une intrigue légère entre deux amants brouillés qui se raccommodent.

Cette folie manque un peu de gaîté ; elle manque surtout de variété : l'auteur a souvent répété la même idée ; le style se ressent de cette uniformité. Mais ce qui est plus piquant que le style, le sujet et les détails, c'est le talent rare de l'auteur pour tourner les couplets. Il y en a un grand nombre de très heureux dans tous les genres, et ceux même qui sont le moins remarquables par la pensée le sont encore par la manière dont ils sont coupés. Quant à la musique, elle a paru un peu faible. On y a essayé quelques idées qui n'ont pas paru d'une heureuse invention ; cependant il y a des airs fort jolis et un choix agréable de vaudevilles.

La pièce a été fort applaudie, surtout au premier acte. On a demandé l'auteur, et les acteurs ont nommé M. Beffroy de Reigny, dit le cousin Jacques.

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 3 du samedi 15 janvier 1791, p. 113 :

[Après quelques lignes sur Alceste à la campagne, un paragraphe pour deux pièces. L’opéra de Guglielmi la Bella Pescatrice est jugé en 6 mots... et l’Histoire universelle est un peu mieux traitée. Mais elle ne vaut guère que par ses couplets.]

On a aussi donné sur ce Théatre un Opéra Italien, la Bella Pescatrice, qui a eu peu de succès; & un Opéra-comique français, de Mr. Beffroy, dit le Cousin Jacques, intitulé l'Histoire Universelle. On a voulu peindre dans cette Piece la manie de beaucoup de gens qui se plaignent du sort, au lieu de regarder autour d’eux ceux qui sont plus à plaindre encore. Cette idée philosophique, qui pouvait être plus heureusement encadrée , offre au moins des couplets fort joliment tournés.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 2 (février 1791), p. 341-342 :

On a donné le 16 décembre, l'histoire-universelle, folie en deux actes, en vers, mêlée de vaudevilles.

L'histoire universelle, c'est que personne n'est content, & que chacun se plaint de sa situation. Un aubergiste. s'apperçoit que tous les gens de sa connoissance, que tous ceux qui s'arrêtent chez lui, sont atteints de cette maladie. Sa fille, toute jeune qu'elle est, n'est pas trop contente, elle désire un mari. Le seigneur du lieu s'est brouillé avec une femme qu'il aime : celle-ci, qui a du goût pour lui, n'est pas plus satisfaite. Une plaideuse se livre à sa mauvaise humeur. : Un pere déplore la mauvaise conduite de son fils. Pour corriger tout ce monde-là, l'aubergiste imagine de leur faire voir un bon hermite qui vient tous les jours sur le chemin recevoir de la soupe qu'il lui fait donner. Cet homme a eu à lui seul tous les malheurs ensemble, & a su les supporter. Il leur débite de la morale fort triste, & leur prouve qu'ils ont tort, en chantant & en mangeant sa soupe alternativement. Cet hermite n'a pas réussi. Mais il y a quelque scenes agréables dans le premier acte, & la stérilité du sujet est sauvée par une foule de jolis couplets. L'art de les bien tourner est le talent dont l'auteur a fait le plus d'usage dans cette petite piece, qui a été accueillie, & qui par la suite amusera encore davantage, si l'on en retranche beaucoup de longueurs, & que l'on fasse de l’hermite un homme un peu plus propre à consoler les autres.

On a demandé l'auteur ; il a paru : c'est l'écrivain qui s'est fait connoître depuis plusieurs années sous le nom du Cousin Jacques.

Les nouveaux airs chantés dans cette piece ont fait grand plaisir; & ont été fort applaudis. On a fait recommencer celui-ci :

AIR : Jupiter un jour en fureur.

Un succès amene un succès :
Celui-ci nous en vaudra d'autres,
L'auteur, qui partage les nôtres,
    Comptoit peu sur ses essais.
Tomber à plat, malgré son zele,
Voir échouer tout son talent,
    Ah ! c'est presque maintenant (bis)
        L'histoire-universelle. (bis)

D’après la base César, la « folie » du Cousin Jacques (Louis-Abel Beffroy de Reigny) est accompagnée d’une musique due à toute une série de compositeurs : le Cousin Jacques lui-même, mais aussi Louis-Claude-Armand Chardin, Pierre Gaveaux, Jean-Paul Egide Martini (il Tedesco). Une seule représentation, le 16 décembre 1790 (mais la brochure publiée chez Froullé affirme que le 15 mai 1791, la pièce en est à sa vingt-septième représentation). Deux publications signalées, en février 1786 et en 1791, chez un éditeur inconnu.

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