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Horatius Coclès

Horatius Coclès, opéra, en un acte, en vers, par le C. Arnaud, musique du C. Mehul. (30 pluviôse [an 2]). [De l'imprimerie de l'opéra, rue de Clery].

Opéra national

Almanach des Muses 1794

Opéra qui réunit le trait d'héroïsme patriotique d'Horacius Coclès, et celui de Mutius Scevola. Intérêt divisé.

Musique d'une couleur forte et d'un goût sévère.

 

La Revue de Paris, nouvelle série, année 1834, tome onzième, p. 48-49 :

Extrait d'un article Méhul, de Castil-Blaze.

Horatius-Coclès, en un acte, paroles d'Arnault, 1793.

Horatius-Coclès, acte lyrique, espèce d'intermède écrit pour le théâtre de la République et des Arts, réussit complétement. Ce tableau républicain ne dut pas ses succès à la circonstance ; on y reconnaît encore le mérite du poète et du musicien. Nous voyons maintenant des opéras coupés sur le grand patron qui ne sont précédés que par une introduction de quelques mesures ; Méhul écrivit une de ses plus belles symphonies pour Horatius-Coclès. Un caractère noble, mais sévère, des effets pompeux d'harmonie, une vigueur de style peu commune, se font remarquer dans cette ouverture. Sa péroraison demanderait aujourd'hui plus de développemens ; le compositeur ne répéterait pas le même trait sans y introduire de nouvelles ressources d'harmonie et des jeux d'orchestre différens, n'importe l'ouverture d'Horatius n'en est pas moins un beau morceau. Méhul ne voulut point abandonner cette création de son génie ; la chance des révolutions avait éloigné Horatius de la scène ; son auteur reprit la symphonie que l'on avait accueillie avec tant de faveur et la reproduisit sans y changer une note dans l'opéra d'Adrien.

Le livret d'Horatius était peu favorable pour le musicien, l'uniformité des sentimens, la nullité de l'action, l'absence des femmes, (elles n'avaient pas de rôle et figuraient seulement dans les chœurs), s'opposaient à la bonne structure de la musique et surtout à la diversité des couleurs, si nécessaire à l'effet général d'une œuvre lyrique. Le duo chanté par Horatius et Mutius est digne d'être remarqué. Les adieux du jeune Horatius et de son père, duo qui finit en trio, le chœur, Si dans le sein de Rome, sont des productions pleines de force dramatique et dans lesquelles on trouve un rhythme bien établi dont les résultats devaient agir vivement sur l'auditoire. Le passage du pont Sublicius, l'action d'Horatius arrêtant l'ennemi tandis que l'on coupe une arche du côté de Rome, tout cela s'exécutait sous les yeux du public, sur la vaste scène de l'Opéra.

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