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L’Homme à la main de fer

L’Homme à la main de fer, drame, 1794 ?.

Théâtre de la République ?.

Titre :

Homme à la main d efer (l’)

Genre

drame

Nombre d'actes :

 

Vers / prose

 

Musique :

 

Date de création :

 

Théâtre :

Théâtre de la République ?

Auteur(s) des paroles :

Nicolas de Bonneville et Adrien-Chrétien Friedel

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 6 (juin 1794), p. 275-277 :

[Le drame de Goethe est connu depuis dix ans au moins (depuis la parution de sa traduction dans le Nouveau Théâtre Allemand de Friedel et de Bonneville. Le compte rendu ne porte pas sur une représentation, mais sur l’annonce d’une représentation dont il n’est pas sûr qu’elle ait eu lieu. Le critique commence par résumer l’intrigue complexe de la pièce de Goethe (il ne peut pas critiquer une pièce qui n’a pas encore été jouée) avant de donner son verdict. Bien sûr, la pièce ne respecte aucune des règles du théâtre, et sa représentation, qui a eu lieu dans plusieurs villes d’Allemagne comporte des difficultés (décoration, nombre des acteurs). Pour lui, c’est plus un roman en action qu’une pièce, et il en critique la multiplicité des épisodes et les « invraisemblances choquantes ». Mais il en souligne aussi les beautés et les traits sublimes qu’elle comporte, et trouve étonnant qu’en Allemagne on ait pu jouer une pièce qui « respire par-tout l'amour de la liberté ; tant on est persuadé qu'il n'y a par-tout que des despotes ». Et celui qui va la faire jouer à Paris, qualifié du titre flatteur d’« auteur distingué » (il est déjà connu ?) « n'aura pas négligé sans doute d'en prendre tout ce qui étoit susceptible de la mettre à l'ordre du jour, & de la rendre utile aux lumieres & aux principes de la liberté & de l'égalité » : l’intérêt de cette pièce, c’est d’être une pièce révolutionnaire, au service de la liberté et de l’égalité.]

THÉATRE DE LA RÉPUBLIQUE.

L’Homme à la main de fer, drame.

Le sujet est tiré d'une piece allemande de Goethe, intitulé Goetz de Berliching, avec une main de fer. Ce drame, qui parut en I773, pourroit être proprement appellé une vie dialoguée : c'est l'histoire du siecle de la chevalerie, où les gentilshommes allemands, cantonnés dans leurs châteaux-forts, & fiers de leur petite domination, étoient tour-a-tour des tyrans, ou les vengeurs de l'innocence opprimée, sans aucun respect pour les loix. Goetz de Berliching étoit un de ces chevaliers errans, & redresseurs de torts, comme on le voit dans une histoire de son tems, qu'il a publiée lui-même. Goethe a tracé d'une main hardie son caractere, ses exploits, & les mœurs de son siecle. Point d'unité d'action, ni de.tems, ni de lieux ; mais de grandes beautés, des traits sublimes, une peinture énergique du despotisme du seizieme siécle, & une foule de caracteres pleins de vérité. Quoique ce drame de Goethe ne paroisse point avoir été fait pour le théatre ; malgré les fraix immenses des décorations & le grand nombre d'acteurs qu'en exige la représentation, elle fut jouée successivement à Berlin, à Hambourg & à Leipsig. Nous allons tracer rapidement le fonds de cet ouvrage, pour donner l'intelligence de celui donné au théatre de lâ république.

Goetz de Berliching, chevalier redresseur de torts, fait la guerre, non à l'empereur Maximilien, mais aux tyranneaux qui gouvernent sous le nom de ce grand tyran. Ainsi Goetz s'est fait des ennemis de tous les prêtres & de tous les nobles. Goetz a perdu une main à la guerre ; il l'a remplacée par une main de fer. Goetz a été élevé avec un ami, Adilbert de Weisling, homme foíble & sans caractere, qui l'a abandonné pour prendre le parti des grands. Goetz trouve le moyen de le surprendre & de le faire prisonnier. Weisling , touché des bons procédés de son ami, l'embrasse, & tombe aux pieds de Marie, sa sœur, qu'il aime, & dont il est aimé. Leur union est projettée ; mais Weisling veut arranger ses affaires chez l'évêque de Bamberg : il y retourne : Adélaïde, niece de l'évêque, le fait trahir ses sermens, l'épouse, & voilà Weisling, Adélaïde, l'évêque, tous ses adhérens & tous les tyranneaux qui persécutent de nouveau l'infortuné Berliching : on l'attaque dans son château, on l'en laisse sortir ; mais, contre le droit des gens, on fusille sa troupe, on l'enferme dans une tour : des juges corrompus ont ordre de signer son arrêt de mort ; il va périr, lorsque Sicking, son ami, ayant rallié des troupes, vient attaquer la ville & lui rendre la liberté. Pendant ce tems, l'infâme Adélaïde , qui a des prétentions à la main du fils de l'empereur, a fait empoisonner son époux Weisling : le tribunal secret s'est assemblé, & le vengeur a reçu l'ordre de punir de mort les crimes de cette femme odieuse. Goetz, errant avec une troupe de voleurs qui l'ont forcé à devenir leur chef, est saisi de nouveau & enfermé dans une tour, où, couvert de blessures, il meurt au milieu de sa famille, après avoir perdu tous ses vassaux & ses plus zélés défenseurs.

Cette piece est un roman en action : ìl y a, comme dans la plupart des pieces allemandes, une foule d'épisodes qui tombent des nues ; mais elle fourmille de beautés & de traits sublimes, ainsi que nous l'avons déjà dit. On s'étonne même actuellement à Paris qu'on en ait permis la représentation en Allemagne, attendu qu'elle respire par-tout l'amour de la liberté ; tant on est persuadé qu'il n'y a par-tout que des despotes. Elle peut fournir un ouvrage superbe, mais difficile à faire ; car l'intérêt y est noyé dans des invraisemblances choquantes. L'auteur distingué qui va la retracer au théatre de la république, n'aura pas négligé sans doute d'en prendre tout ce qui étoit susceptible de la mettre à l'ordre du jour, & de la rendre utile aux lumieres & aux principes de la liberté & de l'égalité.

( Annonces & avis divers.)

Pour la base César, Goetz de Berlichingen, avec une main de fer est la traduction du drame historique de Goethe, en 5 actes et en prose. Elle cite deux traducteurs, Nicolas de Bonneville et Adrien-Chrétien Friedel (ils ont publié .les multiples volumes du Nouveau Théâtre allemand, dans le volume 9 duquel figure la pièce de Goethe : il est paru en 1784). Et elle ne connaît pas de lieu ni de date de représentation (le compte rendu de l’Esprit des journaux parle de la représentation au Théâtre de la République comme d’une représentation à venir).

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