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L'Hymen de Zéphyre, ou le Volage fixé

L'Hymen de Zéphyre, ou le Volage fixé, divertissement-pantomime en un acte, de Duport, 20 juillet 1806.

Académie Impériale de Musique.

Date fournie par le Courrier des spectacles de ce jour.

Le spectacle est annoncé, dans le Courrier des spectacles comme dans le Journal de l'Empire sous le titre du Volage fixé.

Almanach des Muses 1807.

De la fraîcheur et de la grace dans les tableaux ; des danses variées et dessinées avec beaucoup de goût. Du succès.

Courrier des spectacles n° 3453 du 22 juillet 1806, p. 2 :

[Le spectacle donné à l’Académie Impériale de Musique a un sujet mythologique, les amours de la nymphe Chloris et de Zéphyre, un sujet trop mince pour en faire un ballet complet, d’autant que le sujet n’est pas assez connu pour qu’on puisse en faire une pantomime compréhensible par les spectateurs. C’est dont un divertissement réduit à un acte, avec tous les éléments nécessaires à ce genre de spectacle, « des amours, des fleurs, des guirlandes, un temple, des bosquets ». Et la distribution suffit à comprendre qu’une telle œuvre ne peut échouer : une petite danseuse prodige (très fort goût du temps – ou de tous les temps – pour les petits prodiges), les plus grands danseurs dans les rôles principaux comme dans le corps de ballet. Dans un décor à l’antique, avec un temple de chaque côté de la scène, celui de l’Amour, celui de l’Hymen, le divertissement raconte comment Chloris obtient que l’Amour ramène à elle l’inconstant Zéphyre, capturé dans un filet dans lequel les nymphes le font tomber. Tout cela finit bien entendu par un mariage. Le spectacle est élégant et plein de goût, grâce en particulier au talent de la petite Hulin, avec la complicité de la petite Rosières. Le couple Duport frère et sœur a aussi montré « une facilité et une souplesse nouvelles », Duport réussissant même à paraître à la demande du public une fois le spectacle achevé, comme s’il n’était pas marqué par les efforts accomplis.]

Académie Impériale de Musique.

L’Hymen de Zéphyre, ou le Volage fixé.

« Chloris fut le nom d’une nymphe que Zéphyre épousa et à qui il donna pour dot le souverain empire sur les fleurs, ce qui la fit révérer comme déesse sous le nom de Flore. » Ce passage du Dictionnaire de la Fable, par le licencié Chompré, a servi de texte à M. Duport. Il n’a point entrepris d’en former un ballet ; le sujet n’étoit point assez riche par lui-même, il eût fallu en créer tous les détails, et comme la pantomime ne peut rendre avec beaucoup de succès que des actions déjà connues, il s’est contenté d’un simple et joli divertissement en un acte. On trouvera encore ici des amours, des fleurs, des guirlandes, un temple, des bosquets, car il est bien difficile de parler d’amour sans employer tous ces moyens. Mais l’Amour sera la petite Hulin, cet enfant charmant qui développe de si heureuses dispositions à un âge si tendre ; Zéphyre sera Duport ; sa sœur, Chloris, et la petite Rosière l’Hymen ; Mlles. Emilie Colomb, Tagliont, Favre Guyardel et Mareiller cadette danseront ; avec de pareils auxiliaires il est bien difficile de ne pas plaire au public ; aussi le divertissement a-t-il eu le plus grand succès.

La scène représentoit d’un côté le temple de l’Hymen, de l’autre celui de l’Amour. L’Hymen et l’Amour réunis offrent d’abord une scène de contrastes assez agréables. L'un est vif, gai, impétueux, l’autre grave et sérieux ; l’Amour veut faire danser l’Hymen, et celui-ci s’y refuse ; Zéphyre arrive ; l’un et l’autre se promettent une conquête et se retirent.

Zéphyre entend des nymphes, il déplace la statue de l’Amour et se place lui-même sur le piédestal ; une nymphe vient déposer une fleur aux pieds du dieu qui lui donne un baiser. L’effroi se répand parmi toutes les autres ; Zéphyre quitte son poste, les poursuit, et promène successivement ses faveurs de nymphes en nymphes, mais il distingue, entre elles Chloris et lui témoigne une prédilection particulière. Mais bientôt il la quitte, et la Nymphe, désolée de son inconstance, invoque l’Amour. Il descend dans un nuage et veut percer d’une de ses flèches le cœur de Zéphyre ; le dieu inconstant lui échappe. Cupidon fait tresser un filet avec des rubans et des guirlandes. Zéphyre revient ; les nymphes le poursuivent et ne lui laissent d’issue que le bosquet où elles ont tendu le filet ; elles le ramènent enlacé dans leurs rets. L’Amour le rend sensible. La jeune nymphe invoque l’Hymen, et ce dieu, réuni à Cupidon, préside à l'hyménée de Chloris avec Zéphyre.

Les pas mêlés à tous ces détails sont dessinés avec beaucoup d’élégance et de goût ; ce sont des jeux d’enfans ; mais des jeux aimables et qu’embellissent les deux petites divinités que l’auteur a réunis sur la scène. La petite Hulin y a déployé de nouveau une finesse, une intelligence et une malice charmante ; la légèreté et la grâce enfantine de ses petits pas ont beaucoup amusé le public. Duport et sa sœur ont dansé avec une facilité et une souplesse nouvelles. Le parterre les a applaudis avec une sorte d’enthousiasme. Duport, redemandé après le spectacle, a reparu aussitôt ; ce qui prouve que ces sortes de cérémonies ne sont pas assujéties à des formalités aussi difficiles qu’on le disoit.

Archives littéraires de l'Europe, tome onzième (1806), Gazette littéraire, juillet, août, septembre 1806, p. xxi-xxii :

Théâtre de l'Opéra.

L'Hymen de Zéphyre, ou le Volage fixé, divertissement en un acte, par M. Duport.

L'inconstant Zéphyre fixé par l'Amour auprès de la nymphe Chloris qu'il épouse et à qui il donne le nom de Flore avec l'empire des fleurs; tel est le sujet de ce joli divertissement. Des détails gracieux, des pas élégans, des décorations brillantes en font le mérite ; l'action même n'est ni assez neuve ni assez dramatique pour nous occuper. Il faut jouir à l'Opéra de ces légères bluettes et ne pas perdre son temps à les analiser.

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