Isoline des Cyprès

Isoline des Cyprès, folie en 2 actes, Franconi jeune, 28 janvier 1815.

Cirque de Franconi.

Titre :

Isoline des Cyprès

Genre

folie (pantomime comique

Nombre d'actes :

2

Vers / prose ?

prose ?

Musique :

?

Date de création :

28 janvier1815

Théâtre :

Cirque de Franconi

Auteur(s) des paroles :

Franconi jeune

La date de création est donnée par la Quotidienne : c’est le 28 janvier 1815 que ce journal annonce « la prem. rep. d’Isolnie des Cyprès » (avec une coquille).

Dans le feuilleton du 29 janvier, le même journal, p. 4, publie un bref compte rendu :

Cirque Olympique.

La pièce que M. Franconi a fait jouer ce soir, sous le titre d’Isoline des Cyprès, est une critique fort amusante de tous les mélodrames ; on ne peut pas se moquer de soi-même plus gaiement. Quelques sifflets ont en vain protesté contre le succès, on a demandé l’auteur ; un acteur s’est présenté et a dit : Messieurs, l’auteur de l’ouvrage nouveau est M. de … (il a cherché dans sa tête, puis prenant sous son habit une énorme pancarte, il a lu ce qui suit :)

La pièce est d’un habitant de Charenton, les paroles d’un habitant de la rue Bétizy, la musique d’un habitant de la rue du Grand-Hurleur, la pantomime d’un employé du télégraphe, les combats d’un habitant de la rue de l’Homme armé, les décors d’un habitant de la rue des Teinturiers, les costumes d’un habitant de la rue de la Vieille-Draperie, et les machines d’un habitant de la rue Copeau.

Représentations trouvées dans ce journal : 30 et 31 janvier, 1er, 5, 6, 7, 12 février. Plus d’autre représentation annoncée en février (mais l’annonce des spectacles est incomplète).

Le Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour 1816, p. 203 donne pour titre Isoline des Cyprès, ou Malheur, Beauté, Vertu, Persévérance, pantomime comique, en 2 actes; par M. Franconi jeune, donne comme date de création le 28 janvier 1815 et dit que « cette bouffonnerie a été accueillie favorablement ».

Mercure de France, volume 62 (janvier-février 1815), n° DCLXX (11 février 1815), p. 247-248 :

[Le Cirque des Franconi s’est essayé à la parodie du mélodrame en représentant Isoline des Cyprès, où tous les clichés du mélodrame sont accumulés et ridiculisés. Beaucoup se sont laissé prendre, et ont sifflé, mais la pièce a néanmoins réussi, et on est arrivé à ce que le mélodrame fasse rire, tandis que le divertissement qui l’a suivi n’a pas amusé. L’annonce de l’auteur (ou des auteurs) a pris la forme d’une suite de jeux de mots sur les noms d’auteurs fictifs.]

Cirque de Franconi. — On se rappelle que plusieurs beaux esprits malins, mystifièrent un jour Fontenelle chez Madame Geoffrin : ils fabriquèrent huit vers bien précieux, bien alambiqués, bien amphigouriques, et les lui présentèrent comme un madrigal charmant. Fontenelle en fut dupe, admira l'amphigouri, et ne pouvait se lasser de le lire ; quand il eut épuisé les éloges, Madame Geoffrin le regarda en riant, et lui dit : grosse bête, ne voyez- vous pas que c'est du galimathias double. Ma foi, reprit Fontenelle, cela ressemble tellement à ce que j'entends ici tous les jours, que j'y ai été pris.

Plusieurs habitués de Franconi,qui ne sont pas des Fontenelle, ont été mystifiés de même, à la première représentation d'Isoline des Cyprès : cette folie n'est qu'une critique continuelle des mélodrames, on y voit une prison de quatre pieds carres, qui renferme trois personnes et un enfant : une forteresse imprenable dans laquelle on pénètre en montant sur une chaise ; il y a un tyran, une victime, un niais, un embrasement, etc., etc. ; mais tout cela ressemble tellement à ce que les amateurs de mélodrames voient tous les jours qu'ils n'ont pas senti ce que cela pouvait avoir de fin, et qu'ils ont sifflé : il est pourtant certain que la pièce a réussi : elle était suivie d'un divertissement de carnaval. Ces deux productions ont produit un effet bien opposé à leur institution et à leur but ; le mélodrame a fait beaucoup rire, et le divertissement n'a pas amusé.

On a demandé l'auteur, et le niais est venu annoncer dans son langage qu'il y en avait sept ; la pièce, a-t-il dit, est d'un habitant de Charenton ; les paroles, d'un habitant de la rue Bétizy ; la musique, d'un habitant de la rue du Grand-Hurleur, la pantomime, d'un employé au télégraphe ; les combats, d'un habitant de la rue de l'Homme-Armé ; les décorations, d'un habitant de la rue des Teinturiers ; et les machines, d'un habitant de la rue Copeau. Plusieurs voix avaient déjà crié, qu'ils paraissent, mais cette menace n'a pas eu de suite.                                 A. D. C.

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