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L’Indicateur, ou le Bureau des mariages

L’Indicateur ou le Bureau des mariages, vaudeville, par MM. Ségur frères, 14 ventôse an 7 [4 mars 1799].

Théâtre du Vaudeville.

C’est dans son numéro du 14 ventôse an 7 [4 mars 1799] que le numéro 741 du Courrier des spectacles annonce la première de l’Indicateur ou le Bureau des mariages, comédie en un acte.

Titre :

Indicateur ou le Bureaudes mariages (l’)

Genre

comédie-vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

14 ventôse an 7 [4 mars 1799]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Ségur frères

Courrier des spectacles, n° 742 du 15 ventôse an 7 [5 mars 1799], p. 2-3 :

[Le compte rendu se limite à signaler le succès de la pièce et à donner le nom des deux auteurs, les frères Ségur, avant de dresser la liste des « originaux » qui apparaissent dans cette pièce à tiroirs, un vieux couple divorcé cherchant à se remarier, et étant mis en relation par le bureau des mariages (une agence matrimoniale, dirions-nous aujourd’hui), ce qui n’est pas très heureux. C’est ces deux personnages qui permettent de donner un dénouement à une pièce sans intrigue, puisqu’ils ont une fille, et on lui fait épouser le « journaliste » qui s’occupe du bureau. Le bilan est moyen : des couplets « assez jolis », avec « quelques traits piquans », mais sans originalité ni nouveauté.

Théâtre du Vaudeville.

L’Indicateur ou le Bureau des Mariages, comédie en un acte, donnée hier à ce théâtre, a obtenu du succès. Les auteurs sont les cit. Ségur jeune et Ségur aîné.

Cette pièce est composée de scènes épisodiques. Les originaux que les auteurs ont présentés sont : une femme, grande romancière et ne rêvant dans ses ouvrages que cavernes, vieux châteaux, spectres et apparitions ; un auteur dramaturge, ne visant qu’à faire fuir ses spectateurs à force de les révolter par ses productions horribles ; une directrice de théâtre, en voulant pour mari qu’un auteur de drames, et qui lui serve en même-tems de répétiteur, de souffleur, etc. ; enfin, un vieux petit-maître et une vieille coquette qui, après avoir divorcé, cherchent à se marier de nouveau ; ils ont grand soin de donner de leur personne un portrait très-avantageux. Mais au moment de l’entrevue ils se reconnoissent, se persifflent, puis finissent par se pardonner mutuellement leur folle erreur. Les deux époux réunis par l’esprit conciliateur du journaliste, lui accordent en mariage Rosine, leur fille, dont il est fort épris, et dont il a fait la connoissance au bal.

Quelques couplets assez jolis , et quelques traits piquans, ont fait le succès de cette bluette, qui n’offre rien de neuf, ni de bien saillant dans les originaux qu’elle présente.

Paris pendant l’année 1799, par M. Peltier, volume XXI (Londres, 1799), n° CLXXVIII (15 avril 1799), p. 433-434 :

[Pièce ayant connu « un succès complet ». Pourtant, c’est « encore une piece à tiroirs », et le critique fait l’inventaire des tiroirs, avec une procession de gens à la recherche d’un conjoint. Beaucoup d’esprit, selon lui, mais des moyens comiques peu raffinés, peu d’originalité (on cite une pièce récente, Adolphe et Clara, ou les Deux prisonniers) : «  le mérite de l'ouvrage n'est ni dans le plan ni dans les caracteres », il est « dans le style & dans les couplets », dont le mérite est de ne pas comporter des calembours (on est en plein dans la crise des calembours : à force d’en user, les auteurs de vaudevilles ont provoqué une hostilité envers cette forme d’esprit ». Et le critique met en avant « les demandes faites par écrit », qu’il trouve « très plaisantes ». En résumé, une bonne production des frères Ségur, « connus par un grand nombre de succès encore plus flatteurs que celui-ci » (et un peu oubliés aujourd’hui...).]

L'Indicateur des Mariages, par MM. de Ségur, Freres.

L'Indicateur des Mariages, petite comédie en un acte, a obtenu, le21 Mars, sur ce théâtre un succès complet. C'est encore une piece à tiroirs, dans laquelle on fait paraître successivement un vieillard qui songe à se remarier avant d'avoir terminé son divorce ; une coquette surannée, qui a la même folie, & que le vieillard reconnaît pour sa femme, au moment où, trompé par le portrait qu'elle avait fait d'elle-même dans les journaux, il allait lui proposer sa main ; une femme auteur, qui veut pour mari un héros de roman, & pour dot, un vieux château noir, avec des tours de l'est & de l'ouest & un certain nombre de souterrains ; un poëte dramatique, qui veut aussi allumer le flambeau de l'Hymen, & qui fait une apologie très-emphatique des drames lugubres ; enfin une directrice de spectacle, qui demande pour époux un auteur, mais qui n'en trouve aucun de son goût. Il y a sans doute beaucoup d'esprit dans cette nouvelle production, mais il nous semble que les auteurs n'ont pas été assez scrupuleux sur le choix de leurs moyens comiques. La scene de ces anciens époux qui veulent se remarier, & qui se reconnaissent au moment où ils vont se faire réciproquement une déclaration, n'est plus neuve au théâtre, & ressemble un peu trop à une situation des deux Prisonniers. La caricature de l'auteur dramatique n'est qu'une copie assez ordinaire qui n'a point, à beaucoup près, le mérite d'être avant la lettre ; le rôle de la directrice est sans objet ; enfin, le mérite de l'ouvrage n'est ni dans le plan ni dans les caracteres : où est-il donc ? Dans le style & dans les couplets. Ceux-ci ne sont point à la vérité également saillans, mais du moins ils n'offrent pas de calembourgs, & ils sont assez généralement soignés. Les demandes faites par écrit ont surtout paru très-plaisantes ; elles sont pleines d'esprit & d'originalité, notamment celle d'un ci-devant riche, qui veut épouser une ci-devant pauvre, à condition qu'ils ne se parleront jamais du passé. Rien qu'un trait de cette nature décele un homme d'esprit ; aussi la piece est-elle des citoyens Ségur, freres, connus par un grand nombre de succès encore plus flatteurs que celui-ci.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1799, tome VI, p. 244 :

[La pièce n’est pas mauvaise, mais elle n’est pas neuve, et ses détails sont « peu saillans ». Trop de comédies épisodiques finissent par lasser le public, et le succès est moindre. L’analyse du sujet met en valeur une scène piquante, mais c’est apparemment la seule, et si les auteurs ont été réclamés, le critique ne craint pas de dire que leurs autres pièces valaient mieux que celle-ci.

L’INDICATEUR DES MARIAGES, Vaudeville.

Le théâtre du Vaudeville a vu réussir, depuis quelque temps, beaucoup de pièces épisodiques ; mais à la fin on se lasse des plus jolies choses, lorsqu'elles sont trop répétées. L'Indicateur des Mariages n'a pas eu autant de succès que les pièces du même genre qui l'avoient précédé. En effet, les situations n'en sont pas neuves, et les détails sont peu saillans. Le défaut de cette pièce est sur-tout de répéter ce qui avoit déjà été dit : les auteurs se sont pillés eux-mêmes , et plusieurs couplets offrent les mêmes idées qu'ils avoient déjà mises dans plusieurs de leurs pièces,.

On voit venir au bureau de l’Indicateur, une femme romanesque, qui ne veut épouser qu'un homme possesseur d'un château délabré, qui soit capable de l'enlever, et qui sur-tout puisse l'aider à composer ses romans. Cette scène est la plus piquante : viennent ensuite une directrice de spectacles, un auteur dramatique et un. petit maître de 60 ans qui retrouve sa vieille épouse, avec laquelle il avoit divorcé, et qu'il épouse pour la seconde fois.

Les auteurs ont été demandés : ce sont les citoyens Ségur, frères, connus par des productions plus agréables que celle-ci.

La base César ne paraît pas connaître l’Indicateur ou le Bureau des mariages, il ne connaît qu’une pièce intitulée l’Indicateur, jouée 6 fois au Théâtre du Vaudeville, les 8, 10 14 et 28 mars, le 9 avril (mais ce n'est pas confirmé par le Courrier des spectacles) et le 5 mai 1799, et dont il ne dit rien. Il manque au moins la date de la première, le 4 mars, et la date du 9 avril est inexacte.

Bilan : on a bien 6 représentations, les 4, 8, 10, 14 et 28 mars et 5 mai, sans être certain d'être exhaustif.

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