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L'Intrigant dupé [par lui même]

L'Intrigant dupé [par lui même], imbroglio en cinq actes, puis quatre, en prose, du C. Martelly, 18 Messidor an 9 (7 juillet 1801).

On trouve la pièce citée, soit avec le titre complet, soit dans sa forme abrégége.

Théâtre français de la République

Titre :

L’intrigant dupé [par lui-même] (l’)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

18 messidor an IX (7 juillet 1801)

Théâtre :

Théâtre Français de la République

Auteur(s) des paroles :

Martelly

Almanach des Muses 1802

Un intrigant se charge d'éconduire un amant pour favoriser les vœux d'un autre, et se trouve pris dans ses propres filets.

Imitation de plusieurs pièces connues. Des invraisemblances.

Quelques détails comiques dans un rôle de valet, très-bien joué par Michaud. Peu de succès.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, Hugelet, an XI, 1803 :

L'Intrigant dupé par lui-même, comédie en cinq actes en prose, Par le citoyen Richaud-Martelly, Auteur des Deux Figaro, &c. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la République, le 18 Messidor an IX.

Courrier des spectacles, n° 1591 du 19 messidor an 9 [8 juillet 1801], p. 2-3 :

[Le compte rendu commence par la fin : avant de dire quoi que ce soit de la pièce, on sait qu’elle n’a pas eu de succès, que trois actes ont été écoutés favorablement, mais la suite a généré des sifflets qui ont dissuadé toute demande du nom de l’auteur qui ne sera donc pas prononcé. Liste des personnages : il ne manque aucun des personnages habituels, on pourrait dire des poncifs du théâtre comique. Jugement : comique bas et trivialités, petits moyens, en cinq actes « trois ou quatre scènes plaisantes », des longueurs, de l’esprit, mais « mal placé », et une intrigue réduite à montrer des personnages qui « courent les uns après les autres ». Courageusement le critique annonce ensuite qu’il va « tâcher d’en présenter l’analyse ». Et il se lance dans un résumé d’une intrigue compliquée, pas très cohérente et riche en rebondissements, en déguisements, en tromperies. Tout cela pour arriver enfin au mariage des « deux jeunes amans qui ne disent rien » annoncés d’entrée. Une phrase pour conclure, sur les deux acteurs masculins principaux, qui « ont fort bien joué ». Rien de bien chaleureux dans ce compte rendu : la pièce ne mérite pas mieux. )

Théâtre Français de la République.

Le public a écouté avec indulgence, quelquefois même avec plaisir les trois premiers actes de l’Intrigant dupé. Plus ennuyé au quatrième acte il a été moins complaisant. Il s’est montré tout-à fait sévère au cinquième ; les sifflets se sont faits entendre, et leur continuité a fait taire ceux qui commençoient à demander l’auteur.

Deux jeunes amans qui ne disent rien, un père imbécile, une tante bel-esprit, une soubrette dans l’inaction quoiqu’ayant toute l’envie possible de bien faire, un valet sans condition parce qu’il a perdu la sienne pour vol ; un intrigant que la justice poursuit sous trois noms différens, enfin un valet nigaud qu’il a exprès choisi tel, voilà les personnages qui figurent dans cet imbroglio comique.

Un comique bas, conséquemment de fréquentes trivialités, de petits moyens, trois ou quatre scènes plaisantes tant par la situation que par le dialogue, des longueurs, de l’esprit déplacé, des personnages qui courent les uns après les autres, tel seroit le jugement que nous croirions devoir porter de cet ouvrage. Nous allons tâcher d’en présenter l’analyse à nos lecteurs.

La scène se passe à Orléans.

Valville étoit sur le point d’obtenir la main de Constance. La jeune personne, sa suivante Lise, Chrysante son père et jusqu’à madame Cornebois sa tante , tout étoit pour le jeune amant. Mais Verseuil arrivant de Paris se présente avec une lettre du frere de Chrysante. Aussi-tôt ce der nier et sa sœur abandonnent leur protégé. Constance et Lise restent seules de son parti. Verseuil ou plutôt Charles, car c’est ce dernier qui a pris le nom de Verseuil , ne connoit point encore Constance, ni de vue ni de nom : il ne doit lui être présenté que le lendemain ; Charles est un ancien laquais couvert de toutes sortes de crimes. La crainte de la justice lui a fait quitter ce premier nom, Il a pris celui de Brabancourt à la faveur duquel inconnu à Paris il y a bientôt paru dans toutes les maisons de jeu. Son adresse lui a tenu lieu de bonheur, et il seroit riche si ce que l’on gagne aussi aisément ne se perdoit pas de même. Il a trouvé un portefeuille. Les papiers qu’il contenoit lui ont indiqué qu’il appartenoit à Verseuil, et une lettre recommandoit celui-ci a Chrysanthe et le proposoit pour époux de Constance. Voilà ce qui a engagé Charles à changer de nom une seconde fois et à faire le voyage d’Orléans. On vien de voir que son arrivée dans cette ville et la bonne réception qu’il y a reçue n’ont pas plus a tout le monde. Mais Valville ne sait que se désoler et roder autour de la maison de sa maitresse, ce qui détermine Chrysante, dans sa sagesse, à la faire aller demeurer avec sa tante dans la maison vis-à-vis. Comment sera-t-elle chez une femme plus en sûreté contre les entreprises d’un amant que chez son père ? L’auteur l’a sûrement prouvé : il suffit qu’il falloit pour la suite de la pièce comme on va le voir que ce changement de demeure eût lieu.

Dubois, ancien valet de Valville, en a servi bien d’autres depuis, mais accoutumé à se payer par lui-même ses gages d’avance il ne reste jamais plus de deux mois dans une maison, et vient d’être chassé, lorsque sa bonne étoile ou celle de Valville les fait se rencontrer. Il n’a pas plutôt appris la peine où se trouve son acien maitre, que l'espoir de rentrer avec lui l’engage â lui offrir ses services. Il répondroit du succès si Charles n’étoit point mort ; or j’ai déjà dit que Charles vivoit. Que l’on juge de la joie et de l’étonnement de son ami en le rencontrant sous les habits et le nom de Verseuil ! L’appas de cinq-cents pistoles fait entreprendre à ce dernier d’unir Valville à Constance. On lui montre sa porte, c’est à-dire celle de madame Cornebois sa tante : elle est en face de celle de Chrysante, ce qui qui lorce notre intrigant , pour ne pas être reconnu , â se déguiser sous l'habit d’un pauvre homme. Il vient sous ce déguisement, et appuyé de Dubois faire à madame Cornebois des récits qui perdent dans son esprit celui qu’on destine pour époux â sa niece. Chrysante incrédule invoque en faveur de Verseuil le témoignage de Dubois, qui ignorant que c’est lui qui doit épouser Constance continue de dire beaucoup de bien de Verseuil et du mal du gendre futur. Son erreur fait bientôt connoitre sa fourberie. Verseuil peut seul le tirer de ce mauvais pas.

Celui-ci, voyant que son premier stratagème n’a point réussi pour Valville, entreprend de se faire passer pour son oncle Timante, arrivant d’Amérique, avec une fortune immense. Il charge Dubois de lui arrêter trois laquais. Trois émissaires de la police viennent pour arrêter, l’un Charles, l’autre Brabancourt, et le troisième Verseuil. L’Intriguant, en les voyant, croit que ce sont les valets qu’il a demandés, et leur ordonne de suivre ses pas, ce qu’ils ne manquent point de faire. Le prétendu Verseuil a intercepté une lettre du frère de Chrysante, qui annonçoit à ce dernier que Verseuil avoit changé de pensées sur son mariage avec Constance. Cette lettre, apportée à Chrysante par un valet de l’Intriguant, qui l’a trouvée dans sa poche, commence à le dévoiler, les émissaires de la police achèvent. On devine aisément le reste, et que Valville, n’ayant plus de rival , obtient la main de Constance.

Les cit. Baptiste aîné et Michaud, chargés des principaux rôles , les ont fort bien joués.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année, 1801, tome II, p. 274 :

[La pièce est vite décrite : son peu de succès, sa ressemblance à une pièce connue de près d’un siècle (quelle nouveauté), sa trop longue durée (ramenée à quatre actes, elle est mieux accueillie. Seul compliment, celui qui est accordé à deux acteurs. C’est peu.]

THÉATRE FRANÇAIS DE LA RÉPUBLIQUE.

L'Intrigant dupé.

Cette comédie, en cinq actes et en prose, jouée le 18 messidor, n'a pas eu un grand succès. C'est une imitation de Crispin, rival de son maître, ornée de détails, qui prolongent l'intrigue pendant cinq actes.

Le C. Martelly , auteur de cet ouvrage, l'a remis en quatre actes, ce qui précipite davantage
le dénouement. La pièce a été écoutée avec un peu plus d'indulgence aux représentations suivantes.

On doit des éloges aux CC. Baptiste aîné et Michot, qui ont fait valoir les rôles de l'Intrigant et du Valet.

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