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L’Isle enchantée

L’Isle enchantée, opéra en trois actes, de M. Sedaine de Sarcey, parodié sur la musique de M. Bruni, 3 août 1789.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Isle enchantée (l’)

Genre

opéra

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

3 août 1789

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

M. Sedaine de Sarcey

Compositeur(s) :

M. Bruni

Mercure de France, tome CXXXVII, n° 33 du 15 août 1789, p. 93-94 :

[Bilan positif : la pièce est « agréablement écrite », la musique a plu au public. Mais pas d’enthousiasme pour autant : le ton est très neutre. Et le reproche rituel de longueur excessive est formulé une fois de plus. Ce qui est dit du refus de parler des interprètes ne vaut apparemment pas pour les débutants (ou les débutantes ?), et l’hommage de Madame Ponthieu est particulièrement appuyé, et rejaillit sur le Théâtre de Monsieur.]

THÉATRE DE MONSIEUR.

Le Lundi 3 de ce mois, on a donné à ce Théatre la première représentation de l’Ilse enchantée , Opéra en trois Actes, de M. Sedaine de Sarcey. parodié sur la Musique de M. Bruni, 1er. Violon de ce Théatre.

Une Fée, qui jusqu'à ce moment a été insensible à l'amour, reçoit des Dieux l'ordre de faire un choix ; mais si l'Amant qu'elle aura choisi n’est pas constant, elle doit perdre son bonheur & sa puissance. Quatre Etrangers sont jetés dans son lsle par la tempete ; un François fort léger, un Baron Allemand, un jeune Comte Italien, & le Valet de ce dernier. C'est à l'un d’eux qu'elle doit donner sa main. Pour les éprouver, elle donne à sa Suivantc sa baguette & sa puissance, & passe à son tour pour la Suivante sous le nom d’Eglé. Le François & l'Allemand lui font la cour, mais en cachette , & la sacrifient à celle qu’ils prennent pour la Fée : le Valet même du Comte, qui a plu à la Fée, étourdi de sa bonne fortune, se permet une incartade pour la prétendue Eglé. Le Vénitien est le seul qui lui montre un attachement véritable ; & comme c'est aussi le seul qui ait touché le cœur de la Fée, après quelques épreuves, les deux Amans sont heureux.

Cette Pièce a paru agréablement écrite, quoique dialoguée un peu longuement. La musique a été fort applaudie ; on y a trouvé beaucoup d'effet, de chants heureux. Tous les rôles ont été fort bien joués. Nous nous sonnes engagés à ne jamais donner d'éloges particuliers aux Actcurs, à moins qu'ils n'aient eu l'occasion de développer des talens extraordinaires. Fairc mention des bons seroit humilier inutilement les médiocres, & les louer tous indistinctement, seroit manquer au Public, & ôter à la louange elle-même tout son prix. Nous ne parlerons donc que de Madame Ponteuil, qu'on n'avoit fait qu'entrevoir dans un autre Ouvrage, & qui débute véritablement dans celui-ci. A la plus belle figure, elle joint une voix superbe, une très-bonne manière de chanter, & une extrême facilité d'exécution. Elle paroît destinée à faciliter sur ce Théatre le succès de l'Opéra Italien parodié ; ses moyens s'y prêtent parfaitement, & le Théatre de Monsieur ne pouvoit faire une acquisition plus précieuse.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1789, tome IX (août 1789), p. 354-355 :

[Article très proche de celui du Mercure, mais sans ce qui concerne les interprètes.]

Le lundi 3 août, on a donné la premiere représentation de l'Isle enchantée, opéra en trois actes, de M. Sedaine de Sarcey, parodié sur la musique de M. Bruni, 1er. violon de ce théatre.

Une fée, qui jusqu'à ce moment a été insensible à l'amour, reçoit des dieux l'ordre de faire un choix ; mais si l'amant qu'elle aura choisi n'est pas constant, elle doit perdre son bonheur & sa puissance. Quatre étrangers sont jetés dans son isle par la tempête ; un François fort léger, un baron allemand, un jeune comte italien , & le valet de ce dernier. C'est à l'un d'eux qu'elle doit donner sa main. Pour les éprouver, elle donne à sa suivante sa baguette & sa puissance, & passe à son tour pour la suivante sous le nom d'Eglé. Le François & l'Allemand lui font la cour, mais en cachette, & la sacrifient à celle qu'ils prennent pour la fée : le valet même du comte, qui a plu à la fée, étourdi de sa bonne fortune, se permet une incartade pour la prétendue Eglé. Le Vénitien est le seul qui lui montre un attachement véritable ; & comme c'est aussi le seul qui ait touché le cœur de la fée, après quelques épreuves, les deux amans sont heureux.

Cette piece a paru agréablement écrite, quoique dialoguée un peu longuement. La musique a été fort applaudie ; on y a trouvé beaucoup d'effet, des chants heureux.

D’après la base César, la pièce a été jouée 35 fois au Théâtre de Monsieur / Théâtre Feydeau du 3 août 1789 au 26 décembre 1791 (18 fois en 1789, 12 fois en 1790, 5 fois en 1791).

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