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Jean-Baptiste Rousseau, ou le Retour à la piété filiale

Jean-Baptiste Rousseau, ou le Retour à la piété filiale, vaudeville en 1 acte d’Ernest [de Clonard] et F. Bourguignon, 6 ventôse an 11 [25 février 1803].

Théâtre du Vaudeville

Almanach des Muses 1804

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. F. Girard, Capelle, Martinet, an XI – 1803 :

Jean-Baptiste Rousseau, ou le Retour à la piété filiale, Comédie en un acte et en prose, mêlée de Vaudevilles Par MM. J. Ernest et F. Bourguignon. Représentée pour la première fois, sur le Théatre du Vaudeville, le 6 Ventôse an XI.

Jean-Baptiste Rousseau était célèbre pour la difficulté de ses rapports avec son père.

Courrier des spectacles, n° 2183 du 7 ventôse an 11 [26 février 1803], p. 2 :

[L’auteur du compte rendu choisit un angle original pour parler de la pièce nouvelle : il choisit le point de vue des deux jeunes auteurs à la recherche d’un sujet de comédie et choisissant avec légèreté un sujet qu’ils croient neufs (l'illustre Jean-Baptiste Rousseau n’a pas encore fait son entrée dans l'immense galerie des personnages illustres admis sur la scène du théâtre du Vaudeville). Ils se mettent à l'œuvre, mais leur inexpérience leur fait prendre le travail à l’envers (écrire des scènes plutôt que de construire une intrigue). Mais cela n’empêche pas la pièce d’être montée, et d’être traitée avec indulgence : les auteurs ont été nommés, et ont même paru sur la scène (ce n’est pas un honneur que tous connaissent !). Le résumé de l’intrigue qui suit en montre la minceur extrême, malgré le renfort d’une « légère intrigue amoureuse », renfort indispensable dans un vaudeville. Sur l’ensemble d ela pièce, le critique veut bien sauver « une ou deux scènes » qu’il juge « assez heureuses ». Et le dernier couplet, bien chanté, a sauvé la mise aux auteurs. Succès donc, mais de curiosité, ou d’encouragement, ou d’indulgence. Le critique est tout à fait réservé !]

Théâtre du Vaudeville.

Première représentation de J. B. Rousseau, ou le Retour à la piété filiale.

Succès d’encouragement.

Deux jeunes auteurs dont l’ainé a seize ans, ont lu les Odes de J. B. Rousseau : l’enthousiasme les a saisis ; ils ont remarqué avec un étonnement mêlé de plaisir que le grand Rousseau manque encore à la gallerie des hommes célèbres élevée par le Vaudeville. Sans considérer la difficulté de l’entreprise, sans consulter leurs forces, ils se mettent à l’ouvrage ; une scène succède à une autre ; déjà ils en comptent plusieurs ; la liaison n’en est pas merveilleuse, quelque fois la gaîté des personnages cache la nullité de l’action ; enfin la pièce est faite, présentée, acceptée, jouée avec soin, accueillie avec indulgence ; ces auteurs sont nommés et appelés, on voit paroitre les citoyens Bourguignon et Ernest.

Monsieur Latapin qui se croit homme de lettres parce qu’il reçoit chez lui Piron, Chaulieu et d’autres auteurs dont il dit :

Ils jugent l’esprit de mes vins,
Et moi celui de leurs ouvrages.

Monsieur Latapin est en outre bienfaisant : il a retiré dans sa maison un vieillard dont les créanciers venoient de saisir tous les effets ; ce vieillard qu’il ne connoit que sous le nom de Gervais, n’est autre que le respectable père de J. B. Rousseau qui, cordonnier de sa profession, avoit fait donner la meilleure éducation à son fils, de qui, par la suite, il avoit été abandonné.

Jean-Baptiste banni de la France par suite de l’imputation qui lui avoit été faite des cinq fameux couplets, cherchant à y rentrer, Piron lui procure un azile chez l’hôte qui le reçoit si bien lui et ses amis : c’est là que Jean-Baptiste retrouve son père et en obtient son pardon.

On a joint à cette action une légère intrigue amoureuse entre la nièce du prétendu homme de lettres et son secrétaire.

Une ou deux scènes sont assez heureuses ; telle est celle où l’hôte qui accueille J. B. Rousseau chez lui sans le connoitre, fait devant cet étranger l’éloge du grand poète.

Le succès de l’ouvrage paroissoit assez douteux. Le dernier couplet chanté par mademoiselle Desmares a procuré gain de cause aux auteurs. Le public y étoit menacé de ne pas connoitre le père, si l’enfant n’étoit pas favorablement accueilli. La curiosité a commandé l’indulgence.

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