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Jean et Geneviève

Jean et Geneviève, opéra-comique en un acte et en prose, mêlé d’ariettes, de Favières, musique de Solié, 3 décembre 1792.

Théâtre de l’Opéra Comique.

Titre :

Jean et Geneviève

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec couplets en vers

Musique :

oui (ariettes)

Date de création :

10 novembre 1792

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique

Auteur(s) des paroles :

M. de Favières

Compositeur(s)

M. Solié

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Vente, 1810 :

[Brochure publiée à l’occasion de la reprise de la pièce au Théâtre de l’Opéra-Comique. La base César ne donne pas de référence pour une publication avant 1800.]

Jean et Geneviève, opéra-comique en un acte, opéra-comique en un acte et en prose, mêlé d’ariettes, paroles de M. de Favières, Musique de M. Solié. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre de l’Opéra-Comique, le 10 novembre 1792.

Il est préférable de corriger cette date et d'adopter le 3 décembre, que proposent entre autres Nicole Wild et David Charlton.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 2 (février 1793), p. 314-316 :

[L’intrigue peut nous sembler peu vraisemblable (une mère et son fils qui ne se reconnaissent pas, une histoire racontée devant son héros, un banquier qui est justement là pour justifier Jean), mais le critique n’y trouve rien à redire : « Si le fond de cette petite piece est vrai, les détails en sont très-agréables ». Juste un reproche : il faudrait supprimer quelques longueurs (et par là-même le rôle du banquier). La pièce y gagnerait « plus de charme & de rapidité ». C’est la musique de Solier qui reçoit les plus beaux compliments, une musique « qui a la juste couleur du sujet, est fraîche, chantante, & d'un excellent style ». L’interprétation est jugée de bonne qualité, les deux actrices tenant les premiers rôles étant particulièrement distinguées.]

THÉATRE LYRIQUE NATIONAL, ci-devant théatre Italien.

Jean & Genevieve, comédie en un acte, mêlée d'ariette, du sieur Fuvier, musique de Solier.

Un tableau frais, pris dans la nature, des scenes de sentiment, présentées avec gaieté, tel est l'intérêt de Jean & Genevieve , représenté avec succès, sur ce théatre. Genevieve, bonne femme des montagnes de la Savoie, n'a pas vu depuis dix ans son fils Jean, qui est commissionnaire à Paris ; mais elle en a reçu tous les ans de l'argent. Genevieve brûlant du désir de revoir cet enfant, cher à son cœur, par ses presens & par sa probité, prend le parti de quitter Chamberry pour se rendre à Paris, en portant sur son dos un enfant de six mois, qu'elle nourrit. Jean a eu de son côté le même désir de revoir sa mère, en sorte qu'il a quitté Paris pour se rendre à Chamberry. Tous deux se rencontrent, sans se reconnoître, dans une auberge aux environs de Lyon : mais Jean est plus riche que sa bonne mere : il possede 200 louis que lui a donné un banquier, à qui il a eu la probité de rapporter un porte-feuille contenant 600 mille francs, & qu'il a trouvé dans la rue Vivienne. Cependant M. Dupré, maître de l'auberge, a un ami, nommé Léonard, homme atrabilaire & misantrope, qui ne veut pas croire aux traits de vertu répandus dans les journaux, dont il nie la véracité. Dupré lui lit le trait d'un petit commissionnaire, qui a rapporté un porte-feuille à un banquier, précisément devant Jean, qui, modeste, ne se fait pas connoître pour l'auteur de ce trait de probité : ceci amene un trio plein d'expression. Bientôt Jean offre à dîner à Genevieve ; l'explication arrive ; il reconnoît sa mere, & lui saute au col. Il s'agit de retourner à Paris ; Jean veut acheter :un cabriolet ! Il jette des flots d'or sur une table ; Dupré & Léonard s'étonnent de lui voir tant d'or ; Léonard ose même l'accuser de l'avoir volé ; mais le banquier, qui par hasard se trouve dans la même auberge, vient justifier le petit Savoyard, & Léonard, pénétré de tant de vertus, abjure sa haine contre les journaux, & prie même son ami Dupré de l'abonner à plusieurs.

Si le fond de cette petite piece est vrai, les détails en sont très-agréables. Peut-être en
supprimant tout à-fait le rôle du banquier, & quelques longueurs qui se trouvent vers le dénouement, donnera-t-on à cet ouvrage plus de charme & de rapidité. Quoi qu'il en soit, il a excité le plus vif intérêt, & le public a demandé les auteurs. Narbonne, qui avoit bien joué & chanté le rôle de Dupré, est venu nommer, pour le poëme, l'auteur de
Paul & Virginie, &, pour la musique, Solier, acteur de ce théatre : c'est le début de cet artiste, dont les talens, comme acteur & comme chanteur, étoient depuis long-tems chers au public ; il vient d'ajouter, comme compositeur, un degré de plus à sa réputation. Sa musique, qui a la juste couleur du sujet, est fraîche, chantante, & d'un excellent style. Tous les morceaux en font également soignés, & tous en opposition ; ses accompagnemens sont aimables, & d'une facture à lui : en un mot, c'est une musique tout-à-fait agréable, & qui fait désirer que Solier travaille sur des poèmes plus considérables. Madame St.-Aubin joue très-bien le rôle du petit Jean : madame Crettu joue avec beaucoup d'originalité celui de Genevieve ; & les autres rôles de cette jolie piece sont rendus avec l'ensemble & les talens qu'on peut attendre de Chénard & de mesdames Desforges & Rose Renaud.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 15e année, 1810, tome I, p. 377 :

THÉATRE DE L'OPÉRA. COMIQUE.

Jean et Geneviève, opéra en un acte.

On a remonté cette pièce pour faire valoir les talens de Mesdames Crétu et Gavaudan ; le public en a été très-satisfait, et a vivement applaudies ces deux actrices. Cet ouvrage, tant pour la musique, que pour le poème, n'est qu'une bluette, mais fort agréable.

D’après la base César, l'auteur est Edmond de Favières. La musique est de Jean-Pierre Solier / Soulier (qui a déjà écrit la musique du Séducteur du Maréchal de Bièvre, en 1783). La pièce a été jouée 51 fois au Théâtre de l’Opéra-Comique (9 fois en 1792, à compter du 3 décembre ; 19 fois en 1793 ; 3 fois en 1794 ; 6 fois en 1795 ; 9 fois en 1796 ; 3 fois en 1798 ; 2 fois en 1799). Mais sa carrière ne s’est pas arrêtée là.

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