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Jean Hennuyer, évêque de Lisieux

Jean Hennuyer, évêque de Lisieux, drame en trois actes, par M. Mercier, 10 septembre 1791.

Théâtre du Marais

Titre :

Jean Hennuyer, évêque de Lisieux

Genre

drame

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

10 septembre 1791

Théâtre :

Théâtre du Marais

Auteur(s) des paroles :

M. Mercier

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 11 (novembre 1791), p. 339-341 :

THÉATRE DU MARAIS.

On a donné, sur ce nouveau théatre, le samedi 10 septembre, la premiere représentation de Jean Hennuyer, évêque de Lisieux, drame en trois actes, imprimé & connu depuis long-tems.

Cet essai n'a pas eu tout le succès qu'on en attendoit. Tout le monde se rappelle l'histoire de ce prélat, qui, mort en 1577, avoit été confesseur de Henri II & évêque de Lodeve. On sait qu'il s'immortalisa par son humanité, dans le tems des fureurs de la St. Barthélemy. Le lieutenant de roi de sa province vint lui communiquer l'ordre qu'il avoit reçu de massacrer tous les huguenots de Lisieux ; l'illustre prélat s'y opposa, & donna acte de son opposition. Le jeune roi, Charles IX, loin de le blâmer, rendit à sa fermeté & à son humanité tous les éloges qu'elles méritoient ; & la clémence d'Hennuyer, plus efficace que les sermons, les livres & les soldats, changea l'esprit & le cœur de tous les calvinistes, qui firent abjuration entre ses mains.

M. Mercier n'a pas tiré de ce trait historique tout l'intérêt qu'il comportoit, & celui qu'il y a mis est noyé dans des longueurs fort inutiles. Le désespoir d'Arsene, de Laure son épouse, de son frere & de son vieux pere, qui ont perdu leurs parens dans le massacre de Paris, est trop prolongé : les sottes allégations du lieutenant de roi, qui cherche à corrompre ou à effrayer Jean Hennuyer, & les lieux communs que lui répond ce dernier, sentent un peu l'écolier, & ne sont pas dignes des ouvrages de M. Mercier, dont la plupart sont très-estimables. En un mot, cette piece n'a eu qu'un très-foible succès, quoiqu'elle fût mise avec le plus grand soin, tant pour les décorations que pour les costumes du tems, qui y sont vrais & exacts. Tous les gens honnêtes & délicats conviendront sans doute avec nous, qu'il n'est pas très-malheureux que ces sortes d'ouvrages ne réussissent plus ; car, nous ne cesserons de le répéter, c'est fouler des gens à terre, qu'être toujours à parler des prêtres & des crimes qu'ont commis quelques grands, & il n'est pas de la générosité d'une nation, d'insulter sans cesse au malheur de ceux de qui elle s'est vengée, en leur rappellant leurs torts ; un poëte a dit :

Le vainqueur, satisfait, doit sourire au vaincu.

C'est la seule maniere de rappeller l'ordre, la concorde & la fraternité. Les bravades aigrissent les partis : la douceur rapproche les plus grands ennemis.

M. Courcelles a très-bien joué lc rôle de l'évêque de Lisìeux : M. Baptiste a tiré parti de celui d'Arsene, Mad. Baptiste a eu de beaux momens dans celui de Laure ; & les autres acteurs, que nous ne connoissons pas, les ont très-bien secondés.

D’après la base César, avant la première parisienne du 10 septembre 1791, la pièce a connu deux représentations à Caen, les 6 février et 13 mars 1791. Elle a été jouée 8 fois au théâtre du Marais, jusqu'au 7 octobre 1791. Elle avait été publiée en 1773, à Londres et à Paris.

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