Jérôme spirituel, ou les Scudéry

Jérôme spirituel, ou les Scudéry, vaudeville anecdotique en un acte, de Gaétan La Rochefoucault, 18 brumaire an 8 [9 novembre 1799].

Théâtre des Troubadours.

Titre :

Jérôme spirituel, ou mes Scydéry

Genre

vaudeville anecdotique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

18 brumaire an 8 (9 novembre 1799)

Théâtre :

Théâtre des Troubadours

Auteur(s) des paroles :

Gaëtan La Rochefoucault

Courrier des spectacles, n° 981 du 19 brumaire an 8 [10 novembre 1799], p. 2 :

[Compte rendu d’une pièce qui n’a guère réussi : on a bâillé et sifflé une pièce sans intrigue, aux scènes réduites à « de froides et monotones conversations », à la fin bâclée. Le vaudeville reprend une anecdote concernant les Scudéry frère et sœur, que l’aubergiste chez qui ils sont descendus soupçonne de vouloir assassiner un prince présent dans son auberge. Mais le projet d’assassinat concernait un personnage de roman, et le prince n’était qu’un joyeux farceur. Le critique a trouvé « une assez jolie scène » (l’indispensable esquisse d’intrigue amoureuse), et aussi une deuxième (la très classique scène de quiproquo où un personnage surprend ce qu’il prend pour un secret alors qu’il s’agit d’un malentendu). C’est bien, peu, et la conclusion est simple : « l’auteur n’a pas été demandé ».]

Théâtre des Troubadours.

Suffit-il à un auteur, pour dire : J'ai fait un vaudeville, de semer de tems en tems quelques traits d’esprit, de bien tourner un couplet, enfin d’enlever les applaudissements au commencement de son ouvrage. Non sans doute. S’il n’y a pas d’intrigue, si les scènes ne sont que de froides et monotones conversations qui ne conduisent pas au dénouement, si la dernière partie de la pièce annonce négligence ou précipitation, et se traîne languissamment, le public, tout en rendant justice aux jolis couplets, baille ou siffle impitoyablement la comédie. C’est le sort qu’éprouva hier le vaudeville intitulé ; Jérôme spirituel, ou les Scudéry, donné hier pour la première fois à ce théâtre. C’est le trait pur et simple de la vie de Scudéry et de sa sœur que l’on a voulu mettre en scène. Voici comment l’auteur l’a traité :

Georges Scudéry et sa sœur voyagent en Provence : ils arrivent à Digne et descendent dans une aubergiste dont le maitre, Jérôme-spirituel, attend l’arrivée du prince d’Eldorado. Cet aubergiste a besoin de faire un compliment à son altesse, et rien de plus agréable pour lui que la présence du poëte à qui il se propose de demander des conseils pour le bien tourner. En effet, tandis que Scudéry et sa sœur sont occupés à composer le roman de Cyrus, il se glisse dans l’appartement, et il entend que le frère propose de faire assassiner le prince (héros du roman) tandis qu’il sera à table, et d’égorger l’hôte lui-même. Jérôme stupéfait leur suppose le dessein d’assassiner le prince d’Eldorado et il va les dé noncer au prince lui-même et à la justice. Les gardes viennent pour les conduire en prison ; mais Scudéry et sa sœur expliquent le fait ; Jérôme confus demande pardon au prince. Mais celui-ci, se découvrant , n’est autre chose que le petit page de Scudéry, qui, sous le manteau de son maitre et la perruque de Jérôme s’est amusé un instant de leur peur et de leur crédulité.

On a remarqué une assez jolie scène, celle du jeune page et de la fille de l’aubergiste, et celle encore où celui-ci vient écouter le prétendu complot. L’auteur n’a pas été demandé.

G.          

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome IV, p. 255 :

[Après le résumé de l'intrigue, une anecdote connue remise à la mode vaudeville (on a à la fin l'indispensable mariage), le jugement porté par le critique balance la froideur de la pièce par la qualité des couplets et du « joli vaudeville ». L'auteur est cité et l'annonce de son jeune âge peut être vue comme une incitation à l'indulgence.]

Jérôme spirituel, ou les Scudéry , vaudeville anecdotique en un acte, joué le 18 brumaire.

Jérôme spirituel, aubergiste de la ville de Digne, attend un prince, qui a fait retenir presque toute l'auberge pour lui et sa suite. Scudéry et sa sœur arrivent dans cette auberge avec César, leur page, jeune espiègle. M.lle de Scudéry consulte son frère sur la manière dont elle doit faire périr l'un des princes de son roman de Cyrus, et ils se décident à le faire assassiner dans un repas. L'aubergiste, qui a entendu la conversation , croit qu'il s'agit du prince qu'il attend, et fait arrêter Scudéry et sa sœur comme assassins. Au moment où on va les emmener, on annonce le prince, qui fait retirer les gardes, et à qui Scudéry explique le quiproquo. Alors le prince jette son manteau, et se fait reconnoître pour César, que la fille de l'aubergiste avoit averti du danger que couroient ses maîtres. La pièce se termine par le mariage de César avec la fille de l'aubergiste.

Cette pièce est un peu froide ; mais elle a passé en faveur de quelques jolis couplets, et surtout d'un joli vaudeville. C'est le premier ouvrage du C. Gaëtan la Rochefoucault, âgé de 18 ans.

La base César ne donne qu’une date de représentation, le 9 novembre 1799.

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