Jeune et Vieille

Jeune et Vieille, opéra-comique en un acte, paroles de M. *** (Chazet et Dubois), musique de M. Pradher fils et Berton ; 12 janvier 1811.

Théâtre de l'Opéra-Comique.

Titre :

Jeune et vieille

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

12 janvier 1811

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique

Auteur(s) des paroles :

Alissan de Chazet et Dubois

Compositeur(s) :

Pardher fils et Berton

Almanach des Muses 1812.

Pièce qui n'a été jouée qu'une fois.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1811, tome I, p. 158 :

Jeune et Vieille, opéra comique en un acte, joué le 12 janvier1811.

Cette pièce n'a paru qu'une fois, il est inutile de l'analyser ; la musique a semblé aussi foible que le poème. Le musicien a pourtant été nommé, c'est M. Pradère, fils.

L'Esprit des journaux français et étrangers, année 1811, tome II (février 1811), p. 280-282 :

[Le compte rendu résume d’abord une intrigue dont le caractère convenu est évident : un jeune homme joueur, une fiancée qui veut le « sauver », dans une auberge dont le propriétaire, peu scupuleux n’hésite pas à la loger... dans la chambre de son fiancé (ce n’est tout de même pas très convenable, à aucun point de vue). On a droit à une sorte de travestissement, la jeune femme tentant de se faire passer pour sa tante blâmant le jeune homme, avant de reprendre sa vraie voix, ce qui amène le repentir du joueur invétéré : il « tombe à ses genoux et obtient son pardon ». Le premier reproche fait à la pièce, c’est d’être une des mille « aventures d’auberge ». Rien de neuf dans ce fond, déguisement déjà utilisé, calembours usés, recherche excessive de l’esprit. Rien n’a pu sauver la pièce, même l’appel à la laisser mourir de vieillesse. Elle ne manque pourtant ni de gaieté, ni de mouvement, ni de sens de la scène. Le critique propose d’y voir une simple bagatelle. Musique simple et agréable. La fin de la pièce a provoqué des murmures, mais les auteurs ont été nommés. Le critique souhaite une deuxième représentation pour mieux juger (il n’a pas été exaucé). Les interprètes, pourtant remarquables n’ont pu « triompher de l'indisposition du parterre ».]

Théâtre impérial de l'Opéra-Comique.

Jeune et Vieille, opéra-comique en un acte.

Ernest, jeune homme très-frivole, très-dissipé, est venu loger en hôtel garni à Paris, où il joue et perd sa fortune, sans songer que Caroline, sa très-aimable cousine, qu'il a laissée à Rouen, languit dans l'attente de leur union prochaine ; mais la petite cousine a une mémoire plus heureuse avec un cœur plus fidèle ; elle vient le chercher à Paris, et débarquer tout juste à l'hôtel de la Providence, dans le moment où Ernest est allé jouer les derniers cent louis qu'il possède. Le maître de l'hôtel, Firmin, calcule que c'est un coup de la Providence que l'arrivée de cette jolie voyageuse, qui ne demande à passer qu'une nuit à l'hôtel. Comme tous les appartemens sont occupés, il propose à la dame la seule chambre vacante dans le moment ; c'est celle d'Ernest, qu'il n'a pas occupée depuis quinze jours, puisqu'il passe sa vie au jeu. Firmin a compté qu'Ernest ne reviendrait pas coucher, suivant sa coutume ; mais il s'est trompé. On peut juger de l'embarras du logeur lorsqu'Ernest arrive, après avoir tout perdu et n'ayant plus envie que de dormir. Firmin est obligé de lui avouer qu'il a logé une jeune et jolie personne dans son appartement. Caroline, de son côté, qui sait très-bien qu'elle est près de son étourdi de cousin, a résolu de le convertir et le ramener dans ses fers ; elle s'est déguisée en vieille, et contrefait la voix d'une prétendue tante, qui la gronde et veut rompre ses liens avec Ernest. Caroline, reprenant sa voix de nièce, supplie et demande grace pour le volage. Le dialogue se passe dans l'obscurité ; mais Ernest, qui l'entend, est touché d'un profond repentir, fait apporter des lumières, reconnaît sur-le champ sa chère Caroline, tombe à ses genoux et obtient son pardon.

On est un peu rebattu de ces aventures d'auberges. On n'a pas trouvé que le fond de celle-ci fût bien neuf. Le déguisement de Caroline ressemble un peu à l'idée principale de Défiance et Malice, petite pièce moderne et assez agréable du Théâtre Français. Des calembourgs de Firmin sur la Providence, qui est l'enseigne de son hôtel n'ont pas été extrêmement goûtés. L’auteur parait trop courir après l'esprit. Firmin demande à Caroline ce qu'elle veut prendre : Deux heures de repos seulement, répond elle. Un couplet de politesse, dans lequel l'auteur suppliait le public de laisser mourir la pièce de vieillesse, n'a pas été mieux reçu. Cependant, on ne peut nier qu'il n'y ait, dans l'ouvrage, du mouvement, de la gaieté, et de l'entente de la scène. C'est une bagatelle sur laquelle il ne faudrait pas juger un auteur tout entier. La musique est très-simple, et composée d'une manière agréable ; elle est de M. Pradère, dont le talent sur le violon est bien connu, auteur de plusieurs quatuor charmans, et qui, probablement, ne s'en tiendra pas là. Les applaudissemens, qui étaient d'abord prodigués avec beaucoup de ferveur, ont fait place à des murmures un peu aigus, et la fin de la pièce a été tumultueuse. Cependant les auteurs ont été demandés ; l'auteur des paroles a gardé l'anonyme ; on n'a nommé que M. Pradère. Une seconde représentation, plus calme, mettra le public à même de juger avec une plus grande connaissance de cause. Il faut rendre justice à Mlle. Regnault, à Paul et à Juliet, trois talens chers au public : ils ont franchement employé leur zèle et leurs efforts pour faire valoir l'ouvrage ; mais il est des jours malheureux, où rien ne peut triompher de l'indisposition du parterre.

Le Dictionnaire lyrique ou histoire des opéras (1876-1881) de Félix Clément et Pierre Larousse consacre un bref article à cette pièce, p. 379 :

Jeune et Vieille, opéra-comique en un acte, paroles de Chazet et Dubois, musique de Pradher et de Berton, représenté au théâtre Feydeau le 12 janvier 1811.

Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 291 attribuent le livret à René Alissan de Chazet et Charles Dubois, la musique à Louis-Barthélémy Pradher et Henri-François Berton. Créé le 12 janvier 1811, cet opéra comique, dont le livret manuscrit porte comme titre Jeune et vieille ou la Chambre à deux maîtres, n’a connu qu’une représentation.

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