Jocrisse presque seul

Jocrisse presque seul, vaudeville en un acte, de Dorvigny, 19 ventôse an 7 [9 mars 1799].

Théâtre Montansier Variétés

Pièce qui a le privilège d’avoir deux premières représentations annoncées par le Courrier des spectacles, le numéro 695 du 28 nivôse [17 janvier 1799] et le numéro 746 du 19 ventôse. C’est la deuxième date qui est la bonne... Le lendemain, le Courrier des spectacles en a d’ailleurs publié la critique.

Almanach des Muses 1800 (qui intitule la pièce Jocris presque seul.

Courrier des spectacles, n° 747 du 20 ventôse an 7 [10 mars 1799], p. 2 :

L’auteur de la pièce est très fécond, mais sa nouvelle production est mauvaise, et le public ne s’est pas laissé séduire : elle a tous les défauts possibles : « froide, monotone et insignifiante ; point de gaîté, beaucoup de niaiseries, pas un seul couplet, pas même un vers bien tourné ». L’auteur est monté sur scène pour amadouer le public, mais en vain. La pièce est tombée (et le critique ne cite pas le nom de l’auteur...), et n’a donc pas à être analysée.]

Théàtre Montansier.

L’infatigable auteur des Jeannot, des Pointus et des Jocrisses vient encore d’enrichir la scene d’une de ses productions. Hier on a donné au théâtre Montansier la première représentation de Jocrisse presque seul, très-mauvaise imitation d’Arlequin tout seul que l’on voit toujours avec plaisir. Le nouveau Jocrisse n’a pas été aussi heureux que ses prédécesseurs, et les sifflets ont fait justice de cette nouveauté, froide, monotone et insignifiante ; point de gaîté, beaucoup de niaiseries, pas un seul couplet, pas même un vers bien tourné. L’auteur a bien mérité son sort, cependant malgré les murmures et les sifflets, il est venu lui-même avec beaucoup d’assurance en appeller à l’indulgence du public, qui, a-t-il dit, l’a toujours traité avec plus de bonté, quoique ses autres ouvrages ne valussent pas mieux... Ne pourroit-on pas lui répondre que du moins l’on y rit beaucoup, il est vrai, en levant les épaules ; mais du moins l’on y rit, et le but de l’auteur est rempli, au lieu que dans sa piece nouvelle il ne cause que de l’ennui et des bâillemens.

Cette piece étant tombée, et n’ayant aucune espece de plan, nous nous trouvons dispensés d’en donner l’analyse.

Encyclopédie comique, ou recueil français d'anecdotes, tome premier (Paris, Barba, an XII, 1803) p. 72-73 :

Jocrisse presque seul, vaudeville en un acte, par le citoyen Dorvigny, fut joué et sifflé au théâtre de la Montansier. Le public demanda par ironie l'auteur. Dorvigny parut à la grande surprise des spectateurs, et en s'avouant l'auteur de Jocrisse presque seul, il ajouta : « J'ai fait, citoyens, quelques pièces plus faibles que vous avez applaudies, parce qu'apparemment votre indulgence était plus grande. Vous avez raison ! s'écria une voix, vous avez toujours abusé de notre indulgence, et aujourd'hui notre patience est poussée à bout ».

D'après la base César (qui la dit d'auteur inconnu), 1 seule représentation, le 9 mars 1799.

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