Créer un site internet

La Joûte, ou les Amours d'Eté

La Joûte, ou les Amours d'Eté, pantomime en deux actes, de Coindé, remis sous la surveillance d’Eugène Hus ; 29 novembre 1806.

Théâtre de la Porte Saint-Martin.

Almanach des Muses 1807.

Sur la plage de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1806 :

LA JOUTE ou les Amours d’été, pantomime villageoise, en deux actes ; Par M. Coindé. Représentée, pour la première fis, à Paris, sur le théâtre de la Porte Saint-Martin, le 29 novembre 1806.

Courrier des spectacles, n° 3582 du 30 novembre 1806, p. 3 :

la Joute est un joli ballet qui a été très-applaudi hier à la Porte St. Martin. L’auteur a été vivement demandé ; on est venu nommer M. Coindé, mort il y a quelques mois, maître des ballets du Grand Théâtre de Marseille.

Courrier des spectacles, n° 3583 du 1er décembre 1806, p. 2 :

[Compte rendu un peu confus de la reprise parisienne d’un ballet d’un chorégraphe marseillais récemment décédé. Son sujet est emprunté à un divertissement en vaudeville en un acte, les Amours d’été, de Piis et Barré, joué en 1781 par les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi. Le critique décrit longuement le décor champêtre et le spectacle qui l’anime (on voyait une rivière, un moulin, des troupeaux, le tout dans un théâtre vaste favorisant l’illusion). L’intrigue de ce ballet pantomime oppose deux jeunes gens à la conquête de la charmante Lucette. Ils se provoquent, et un combat naval décide de qui conquerra la main de Lucette. La fin de l’article souligne la qualité des danseurs. Puis le critique règle une épineuse question de possible plagiat : non, le ballet de Coindé ne s’inspire pas des Vendangeurs, puisqu’il leur est antérieur (il a été joué en province avant de venir à Paris). Il cite ensuite un autre ballet de Coindé consacré aux amours de Vénus, parle rapidement du second acte (des Amours d’été ou des Amours de Vénus ?), félicite les interprètes de la pantomime (il doit donc s’agir des Amours d’été), et en particulier Eugène Hus, « qui a surveillé lui-même la remise de l’ouvrage de Coindé ». Le dernier paragraphe est consacré au retour au Théâtre de la Porte Saint-Martin d’une actrice remarquable. Mais elle n’était pas dans la distribution du ballet, où elle aurait été en peine de faire valoir « sa voix pure et étendue ».]

Théâtre de la Porte St-Martin.

La Joûte, ou les Amours d'été, ballet.

Ce ballet est un emprunt qu’on a fait au joli vaudeville des Amours d'été ; mais en y puisant les idées principales, on n'a pas suivi ponctuellement la même marche. On l’a d’ailleurs embelli de tous les prestiges d’un spectacle brillant et animé ; au premier acte, c'est une campagne charmante, coupée par une rivière. Un moulin est au milieu ; là se rendent de tous côté des paysans, dont les uns descendent des montagnes, les autres se rassemblent de la plaine. On y voit jusqu’à des troupeaux qui sortent de leur bercail pour aller paître l’herbe naissante ; un cheval porte au moulin les présens de la Déesse des moissons. L’étendue de ce Théâtre se prête à l’illusion. Ce spectacle charmant et varié est remplacé par des scènes d’amour entre le jeune berger Guillot et son amante Lucette ; celles de jalousie entre l’amant et son rival, et le charme avec lequel elles ont été rendues a fait attendre le deuxième acte avec impatience. Ici c’est le tableau d’une joûte. Sous une espèce de pavillon est placé le Seigneur, comme témoin , et comme distributeur des couronnes et du prix destiné au vainqueur ; la rivière traverse le théâtre ; six bateaux reçoivent les concurrens, qui font durant quelque tems assaut d’adresse. Enfin Guillot renverse son rival d’un coup de lance. Il est proclamé vainqueur , et reçoit avec le prix, la main de son amante. Le tout se termine par un bal ouvert par le Seigneur et par la Dame du château.

M. Morante et Mlle. Aline y ont disputé, dans un menuet, de grâce et d’aplomb. Après eux, Mlle. d’Outreville a fixé, dans un pas seul l’attention des spectateurs. Cette jeune personne, vive et agile, fait chaque jour de nouveaux progrès. Enfin Morand et Mad. Quériau, les héros de la fête, ont paru dans un pas d’une composition très agréable ; ils y ont réuni tous les suffrages.

Quelques personnes ont cru reconnaître dans ce ballet des situations empruntées à celui des Vendangeurs ; il n’est gueres présumable que M. Coindé, qui a fait son ballet des Amours d'été il y a huit à dix ans, ait emprunté quelque chose aux Vendangeurs, qui n’ont que trois ans d’existence. Sans vouloir discuter ici l’accusation de plagiat, il faut rendre justice à la sage composition des Amours d'été. C’est une production qui fait beaucoup d'honneur au talens et à l’imagination de M. Coindé. Elle méritoit de sortir de la province pour venir embellir les théâtres de la capitale.

On parle aussi avec avantage d’un autre ballet du même auteur ; ce sont les Amours de Vénus. Le deuxième acte est, dit-on, d’un goùt et d’une délicatesse rares. Il est à regretter que ce compositeur ait été enlevé par une mort prématurée à un art où ses premiers essais faisoient augurer qu’il porteroit loin sa réputation. La partie pantomime de ce ballet a été jouée d’une manière très-piquante par M. Robillion, par Mad. Queriau, Morand, et par M. Eugène Hus, qui a surveillé lui-même la remise de l’ouvrage de Coindé.

Le Théâtre de la Porte St. Martin vient d’engager de nouveau Mad. Bourdais. Le jeu décent de cette actrice, sa figure douce et intéressante, et sur-tout sa voix pure et étendue lui méritent chaque jour les suffrages des spectateurs qui confirment par-là le choix de l'administration.

L'Opinion du parterre, février 1807, p. 234, évoque un « ballet pantomime en trois actes, de feu Coindé, maître de ballets à Marseille, mis en scène par Eugène Hus. »

Ajouter un commentaire

Anti-spam