Le Juge bienfaisant

Le Juge bienfaisant, comédie en trois actes et en prose, par M. Puységur, 22 vendémiaire an 8 (14 octobre 1799).

Théâtre du Marais.

César donne comme date de création le 15 octobre 1799.

Titre :

Juge bienfaisant (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

22 vendémiaire an 8 (14 octobre 1799)

Théâtre :

Théâtre du Marais

Auteur(s) des paroles :

M. Puysegur

Sur la page de titre de la brochure, à Soissons, chez Courtois, à Paris, chez Désenne, an viii :

Le Juge bienfaisant, comédie en trois actes et en prose, Par A. M. J. Ch. Puységur. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Marais, par les Artistes Sociétaires de l’Odéon, le 22 vendémiaire, an 8.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome 4, p. 131-133 :

THÉATRE DU MARAIS.

Le Juge bienfaisant.

Un intrigant, nommé Belroc, parvenu à une certaine fortune, s'est trouvé créancier d'une somme de 4o mille francs, d'un négociant nommé Dorsan. Cette somme lui a été payée, mais il a su escroquer le billet et la quittance qu'il avoit donnés, et même le registre de Dorsan qui pouvoit prouver le paiement. Il poursuit donc la veuve devant les tribunaux, et toutes les formes étant pour lui, il est presque sûr de réussir. M. d'Harancour, juge du tribunal devant lequel ce procès est porté, connoît la probité .de la famille Dorsan, et est bien convaincu de la friponnerie de Belroc ; malgré cela, les preuves produites par ce dernier l'obligent à condamner la veuve ; mais, en même temps, il va trouver l'huissier, paie une partie de la dette, et rend à la liberté M.me Dorsan qu'on avoit déja conduite en prison, accompagnée de la seule Hermance, sa fille, qui se faisoit passer pour sa femme de chambre, et qui, à ce titre, avoit obtenu de rester avec elle.

Célicour, l'ami d'Hermance, apprend que les livres de commerce de feu Dorsan sont entre les mains de Belroc, et il sait se les faire livrer par Gervais, commis de cet intrigant ; bientôt il est arrêté lui-même comme prévenu de les avoir soustraits. Célicour, cependant, a eu la présence d'esprit de les déposer, devant témoins, entre les mains du concierge de la prison, bomme aussi brusque qu'il est probe. Belroc craint d'être compromis par cet incident, et croit engager le concierge, par la somme de 25 louis, à substituer un registre semblable à celui dérobé par Célicour. L'offre est en apparence acceptée. Dans ce moment, M. d'Harancour vient visiter les prisons ; il interroge Célicour, qui avoue avoir dérobé les registres, mais qui demande qu'ils soient examinés par le juge ; Belroc, qui se croit en sureté par la substitution qu'il pense être exécutée, demande lui-même cet examen. M. d'Harancour ouvre le livre, et reconnoît la vérité. Au même instant Gervais arrive, il dépose que ce n'est pas Célicour qui a dérobé les registres, que c'est lui-même qui les lui a donnés, et il se découvre que les dix mille francs ont été payés par le juge lui-même. Belroc est arrêté, et Célicour obtient sa
liberté et la main de son amante.

Tel est le sujet de cette pièce en trois actes, jouée pour la première fois le 23 vendémiaire, et qui a obtenu le plus grand succès. Ce sujet est tiré de la vie du respectable ANGRAND-DALRAY, ancien lieutenant-civil, mort victime du tribunal révolutionnaire, en 1793, et pleuré de tous ceux qui l'ont connu.

Elle est jouée avec beaucoup d'ensemble par les CC. DEVIGN1, PICARD, DEGLIGNY, et par les CC.es DESROZIÈRES, MOLÉ et BEFFRoY. L'auteur a été demandé et amené sur la scène, c'est le C. PUYSÉGUR.

Les acteurs ont aussi été demandés, et ont paru au milieu des plus vifs applaudissemens.

Les Puysegur, leurs oeuvres de littérature, d’économie politique et de science, étude par le Marquis de Bloseville (Paris, 1873), p. 98-99 :

Mais c'était un succès, un succès de très-bon aloi, qui devait clore toutes ces excursions sur le terrain dramatique.

Le Juge bienfaisant, comédie en trois actes 8( en prose, par A.-M.-J.-Ch. Puysegur, fut représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre du Marais, par les artistes sociétaires de l'Odéon, le 22 vendémiaire an VIII. (Soissons, Courtois, imprimeur-libraire.)

C'était une de ces pièces que le plus sévère moraliste peut signer de son nom, une œuvre moins déclamatoire que la plupart des drames qui visent à corriger les mœurs. Le dialogue était animé, le style sans affectation.

A ces qualités se joignait le mérite de rappeler l'attention publique sur la mémoire vénérée d'une des plus nobles victimes du tribunal révolutionnaire, le lieutenant civil Angran d'Alleray.

C'était un trait de la vie de cet intègre & généreux magistrat qui avait été choisi entre beaucoup d'autres pour être adapté à la scène, & le peintre était digne du modèle, car il avait déjà donné, il devait donner encore des preuves signalées du parfait accord de ses actes avec ses maximes.

D’après la base César, la pièce a été jouée 5 fois au Théâtre du Marais, du 15 au 24 octobre 1799, et 1 fois au Théâtre Feydeau, le 4 novembre 1799.

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