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Kosmouk ou les Indiens à Marseille

Kosmouk ou les Indiens à Marseille, comédie en cinq actes et en prose, traduite de Kotzebue, des CC. Réné-Perrin et Ribié, 10 messidor an IX (29 juin 1801).

Théâtre de la Cité-Variétés.

Titre :

Kosmouk, ou les Indiens à Marseille

Genre

comédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose

en prose

Musique :

 

Date de création :

10 messidor an IX (29 juin 1801)

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

René Perrin et Ribié

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, se vend au Théâtre, an IX. – 1801 :

Kosmouk ou les Indiens à Marseille, comédie en cinq actes et en prose, traduite de Kotzbue, et arrangée pour la scène française, par les CC. Réné-Perrin et Ribié, Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la Cité-Variétés, le 10 messidor an IX

Courrier des spectacles, n° 1583, du 11 messidor an 9 [30 juin 1801], p. 2 :

[Encore une adaptation de l'incontournable Kotzebue. Et un nouveau succès. La critique se contente de résumer l’intrigue, ce qui n’est pas une mince affaire tant elle est compliquée, mais elle s’achève sur le bonheur des jeunes gens, ce qui est l’essentiel dans ce genre de théâtre. La partie critique est plus réduite : « plusieurs scènes intéressantes et quelques-unes bien dialoguées », ce qui peut paraître peu dans une pièce en cinq actes, des interprètes qui ont joué avec ensemble, deux acteurs mis particulièrement en lumière. Et la révélation attendue du nom des auteurs.]

Théâtre de la Cité.

Kosmouck, ou les Indiens à Marseille, pièce en cinq actes et en prose, représentée hier pour la première fois à ce théâtre, a obtenu un plein succès.

Kosmouck, seigneur indien, persécuté dans son pays, a cherché un asyle à Marseille avec sa fille Betzi, et un vieux serviteur.

Son fils Zadi , qui a échappé à son insçu au massacre de sa famille, sert sur le même vaisseau que Robert, fils de Durand, négociant chez lequel Kosmouck a fixé son domicile. Tandis que Zadi et Robert sont absents, Kosmouck conçoit un attachement particulier pour Jenny, fille de Durand, et comme il est veuf, il lui fait offre de sa fortune et de sa main. Jenny, qui connoît la générosité de Kosmouck, et qui sait combien sa famille lui doit de reconnoissance, croit ne pouvoir mieux payer ses bienfaits qu’en l’acceptant pour époux. Cependant, son cœur se sacrifie, car elle a distingué le jeune étranger qui est parti avec son frère Hubert, et c’est Zadi qu’elle aime, lors même qu’elle consent à devenir la femme de Kosmouck. D’un autre coté, Armand, second fils de Durand, après diverses informations prises sur l’étranger inconnu, après a voir entendu plusieurs témoignages d’après lesquels il ne peut plus douter de sa fortune, forme le projet de s’assurer la main de la jeune et innocente Betzi, moins par amour pour elle que pour la dot qu’il espère recevoir de Kosmouck. Betzi, qui aime tendrement Jenny, aime aussi Armand, parce qu’il est son frère, et elle consent à l’épouser. Le contrat est sur le point d’être signé, lorsque Robert arrive de son voyage. Son vaisseau est entré dans le port après une course heureuse, et il veut embrasser son père. Betzi le voit, le trouve mieux qu’Armand son frère ; bref, le mariage avec celui-ci est rompu, et puisque Robert est aussi frère de Jenny, elle le préfère à l’autre. Robert par délicatesse refuse d’abord d’aller sur les brisées d’Armand ; mais lorsqu il voit Betzi refuser obstinément la main de son frère pour s’attacher à lui, il consent à l’épouser. Kosmouck est ravi de ce choix, sa fille va être heureuse, et lui-même va jouir de la félicité dans les bras de Jenny, lorsque Zadi arrive. A sa vue, Jenny reste étonnée. Kosmouck reconnoît un fils qu’il croyoit perdu, et Betzi un frère chéri. Kosmouck s’apperçoit de la douleur de son fils, lorsqu’il parle de son mariage avec Jenny. Il ne doute plus de l’amour des jeunes gens, et re nonçant à sa passion, il consent à les unir.

Cet ouvrage offre plusieurs scènes intéressantes et quelques-unes bien dialoguées, que l’on a beaucoup applaudies, Les cit. Pompée, Beviile, Dufresne, et mesdames Ribié et Moncassin ont mis de l’ensemble dans cette représentation. Le citoyen Ferville fils a rendu le petit rôle de Zadi avec sensibilité. Le cit. Ribié, dans le rôle d’un matelot, a mis cette bonhomie, cette vérité qui lui méritent toujours de nombreux applaudissemens. Les auteurs ont été vivement demandés ; ce sont les citoyens René-Perrin et Ribié.

F. J. B. P. G***.

L.-Henry Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris. Le Théâtre de la Cité : 1792-1807 (Paris, 1910), p. 232-234 :

[Emprunt à l’Histoire des Théâtre de Paris, de Lecomte, dont les sources ne me sont pas connues. Il raconte l’intrigue de la pièce (mélodramatique en diable, avec jeunes gens partis au loin, reconnaissances en série et mariages conformes à l’attente des spectateurs). Le jugement porté sur la pièce souligne la qualité médiocre de l’adaptation de la pièce de Kotzebue, ce qui explique l’échec (ou la « réussite contestée ») de la pièce.]

10 messidor (29 juin) ; KOSMOUK, ou les Indiens à Marseille, comédie en 5 actes, traduite de Kotzebue et arrangée pour la scène française par René Périn et Ribié.


 

Durand           CC. Verseuil (début).

Armand                  Périn.

Robert                     Defresne.

Kosmouk                 Pompée.

Zadi                          Ferville (début).

Zaffri                        Genest.

André                        Ribié.

Joseph                      Hippolyte.

Lelent                        Beville.

Mme Durand    Cnes Hainault.

Jenny                          Ribié.

Betsi                            Montcassin.

Durand, négociant ruiné, vtl modestement à Marseille avec sa femme très fière, son fils Armand, égoïste et cupide, et une charmante fille nommée Jenny. Dans la même maison logent un très riche indien nommé Kosmouk, et sa fille Betsi. Armand, que l'argent surtout intéresse, demande la main de la jeune indienne, et celle-ci l'agrée pour rester auprès de Jenny qu'elle aime beaucoup. Ce n'est pas seulement à Betsi que Jenny apparaît charmante ; Kosmouk, touché par ses vertus et sa position malheureuse, décide de l'épouser. Durand, qu'émerveille tant de générosité, consent à prendre l'étranger pour gendre et Jenny, désireuse d'épargner la misère aux siens, se promet à Kosmouk, bien qu'elle aime certain Zadi qui voyage avec Robert, son second frère. Les deux noces vont se célébrer, quand Robert revient à l'improviste. Il est beaucoup mieux qu'Armand et Betsi, très intelligente, déclare le préférer à son prétendu. Malgré le dépit qu'il éprouve, ce dernier doit battre en retraite et laisser à Robert les cent mille francs qui constituent la dot de l'Indienne. Les projets de Kosmouk sont à la même heure bouleversés, car dans Zadi, revenu avec Robert, le nabab reconnaît son fils, disparu à la suite d'événements qui l'ont contraint à fuir l'Inde. Zadi adore Jenny, et celle-ci, mise en demeure de choisir, laisse parler ses yeux assez clairement pour que le père se sacrifie au bonheur de son fils. Il lui restera, comme consolations, l'amitié, la reconnaissance et la nature.

Les auteurs ayant insuffisamment vaincu les difficultés de l'adaptation, l'ouvrage de Kotzebue sembla long, peu clair, et n'obtint qu'une réussite contestée.

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