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Le Maçon

Le Maçon, opéra-comique en un acte, de Sewrin, musique de Lebrun, 14 frimaire an 8 [5 décembre 1799].

Théâtre Feydeau.

Titre :

Maçon (le)

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

14 frimaire an 8 [5 décembre 1799]

Théâtre :

Théâtre Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Sewrin

Compositeur(s) :

Lebrun

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez André, an 8 :

Le Maçon, opéra-comique en un acte, Paroles De C. A. P. Sewrin, musique du Cen. Lebrun. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de la rue Feydeau, le 14 Frimaire an VIII.

Courrier des spectacles, n° 1003 du 16 frimaire an 8 [7 décembre 1799], p. 2 :

[Peu de fonds, quelques jolis tableaux, mais accessoires : si la pièce a été applaudie, elle le doit à « la magie du spectacle » (mais en quoi consiste-t-elle ?). L’intrigue est une sempiternelle histoire de mariage, une jeune fille entre deux prétendants, dont l’un est préféré par le père, mais qui est se trouve évincé quand le parrain de la jeune fille lui fait don d’une maison à condition qu’elle épouse le second prétendant. Pour meubler le néant de cette intrigue, on joue des artifices ordinaires : maison close, prétendant escaladant la maison, et dénouement paresseux (le parrain qui donne sa maison et choisit le futur mari). Conclusion : pas d’intrigue, et une musique sans nouveauté et sans effets. Les interprètes ont permis à la pièce de ne pas tomber, mais la représentation s’est achevée dans le tumulte, les auteurs étant nommés dans le brouhaha. Seul le compositeur a paru. Et le critique conseille au librettiste de supprimer « certaines licences qui font rire un instant, mais qui n’ont pu qu’indisposer contre l’ouvrage », ainsi que l’escalade de la charpente par le prétendant éconduit, jugée « nullement motivée » (et dans une pièce tout doit être motivé).]

Théâtre Feydeau.

Le Mâçon, opéra en un acte donné hier à ce théâtre, est très-peu de chose quant au fonds, mais la faiblesse de l’ouvrage est rachetée par de jolis tableaux qui cependant ne sont qu’accessoires ; et nous pensons que c’est la magie du spectacle qui lui a mérité les applaudissemens qu’il a reçus.

Un maître mâçon, le père Boutems, est chargé de la construction d’un bâtiment que le parrein de Suzon sa fille, fait élever dans son voisinage. Parmi les ouvriers qui travaillent avec activité on distingue le père Bontems, qui taille la pierre, Jean Lacoterie , qui gâche la chaux et le plâtre, et Claude, garçon charpentier qui travaille des planches et autres boiseries. Ces deux derniers ont tous deux des prétentions sur la jeune Suzon, qui préfère Claude à Jean. Celui-ci ne déplaît pas au père parce qu’il est assez riche, mais il est si nonchalant, si lourd, si itnbécille qu’il ne croit pas qu’il soit le parti convenable pour sa fille. Claude, au contraire, en s’offrant à scier une pièce de bois, a gagné l’estime de Bontems. Lorsque tout le monde s’est retiré, Bontems est obligé de sortir et recommande à sa fille de s’enfermer et de n’ouvrir la porte à personne. Claude voit donc la porte fermée et il monte sur la charpente afin de scier la solive. Claude est dessus, Jean dessous. Suzon ouvre sa fenêtre et les deux amans s’embrassent, tandis que Jean raccommode ou graisse la scie. Bontems, à son retour surprend Claude et le fait descendre ; puis irrité contre sa fille et lui, il appelle Jean et lui ordonne d’aller tout préparer pour ses nôces.

Jean est bientôt de retour, suivi de tous les mâçons, qui forment des danses joyeuses. Suzon seule est triste et refuse de donner la main à son prétendu. Enfin Claude accourt et remet à Bontems une lettre de la part du parrein de Suzon, à laquelle ce dernier donne la maison neuve pour dot à condition qu’elle épousera Claude. Bontems n’a rien à refuser au parrein de sa fille, et Jean est éconduit.

L’on voit par cet exposé que l’intrigue de cette pièce est on ne peut plus légère, ou plutôt qu’il n’y en a aucune.

Nous regrettons de ne pouvoir, pour ainsi dire, donner plus d’éloges à la musique, qui n’offre presque rien de neuf et qui a peu d’effets. A qui donc cet opéra doit-il son succès ? au spectacle qu’il présente, ainsi que nous l’avons dit, et sur-tout au jeu des acteurs. Le citoyen Juliet dans le rôle du Mâçon, Lesage dans celui de Jean Lacoterie, ont mis une gaîté, un naturel, une perfection qui leur ont mérité les plus vifs applaudissemens. Ils ont été bien secondés par le cit. Fay et la cit. Desmares.

Quelques sifflets se sont mêlés aux voix qui demandoient les auteurs et ont excité dans le parterre un tumulte assez violent. Le cit. Sewrin est auteur des paroles, et celui de la musique le cit. Lebrun, artiste de ce théâtre. Ce dernier a seul paru. Nous conseillons au premier de retrancher certaines licences qui font rire un instant, mais qui n’ont pu qu’indisposer contre l’ouvrage, ainsi que la farce de l’ascension de Jean jusqu’au haut de la charpente de la maison. Cette situation n’est nullement motivée.

G.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome IV, p. 549 :

[Un compte rendu moins sévère que celui du Courrier des spectacles, mais sans devenir pour autant favorable. La musique, bien oubliée dans le Courrier est ici mieux traitée.]

THÉATRE FEYDEAU.

Le Maçon.

Bontemps, maître maçon, veut donner sa fille à un imbécille, nommé Jean-la-Cotterie. La jeune personne préfère Claude, jeune garçon plus aimable et dont elle est aimée. On est sur le point de la contraindre, lorsque son parrain, homme très-riche, pour lequel son père bâtit une maison, lui fait don de cette propriété, à condition qu'elle épousera un garçon de son choix. EIle se détermine pour Claude, et on se moque de la Cotterie, qui s'étoit déja paré pour la nôce.

Cette bluette, extrêmement simple, a obtenu du succès, qu'elle doit à sa gaîté et à quelques jolis tableaux. Il seroit pourtant à desirer qu'elle fût écrite avec plus de soin, et que les couplets offrissent des traits plus saillans.

La musique, conforme au sujet, est simple et offre quelques morceaux agréables.

Les auteurs sont, le C. Sewrin pour les paroles, et le C. Lebrun pour la musique.

L’Opinion du parterre, ou revue des théâtres, cinquième année, janvier 1808 :

[Les vertus du recyclage ! La pièce de Sewrin, musique de Lebrun, reprise sous forme de vaudevilles, par Sewrin et Chazet.]

3 Octobre.

Première représentation de l’Intrigue en l’Air, vaudeville en un acte. Sewrin et Chazet. Cette pièce n’est autre chose que l’opéra intitulé Le Maçon, joué il y a quelques années à Feydeau.

Le Maçon n’apparaît pas dans la base César.

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