Le Mai des jeunes filles, ou Un passage de militaires

Le Mai des jeunes filles, ou Un passage de militaires, divertissement en un acte mêlé de vaudevilles, de Barré, Radet et Desfontaines, 30 avril 1807.

Théâtre du Vaudeville

Almanach des Muses 1808.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Hénée et Dumas, chez Martinet, chez Barba, mai 1807 :

Le Mai des jeunes filles, ou un passage de militaires, divertissement en un acte, Par MM. Barré, Radet et Desfontaines ; Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 1er mai 1807.

Courrier des spectacles, n° 3732 du 1er mai 1807, p. 2 :

[Après un assez long rappel de ce que sont les mais, et de la nouvelle signification que leur donne l’époque actuelle (valeur, services rendus à la patrie), le critique résume une intrigue sans surprise (mêlant gloire militaire et intrigue sentimentale), dont il convient qu’elle est « d’une grande nudité d’idées, avec des détails « guères plus riches », et de peu d’intérêt. Il a suffi de « deux ou trois couplets et un spectacle assez joli » pour obtenir un succès. Les auteurs nommés sont les très expérimentés Barré, Radet et Desfontaines.]

Théâtre du Vaudeville.

Le Mai des Jeunes Filles, ou un Passage du Militaires.

Si le mois d’avril ne fait souvent que de fausses promesses, le mois de mai plus franc nous procure le premier des jouissances réelles. C’est alors que la nature est dans toute sa fraîcheur et sa beauté, que le printems ne craint plus de voir flétrir sa couronne, et que tous les cœurs s’ouvrent au sentiment de l’amour et du plaisir. Quel berger s’avisa le premier de planter a la porte de sa bergère un arbre couvert de son feuillage naissant ? Ce fut sans doute celui qui le compara à la pureté d’un beau jour et à la fraîcheur du printems. Depuis ce tems, ces hommages se sont multipliés , et ce n’est plus seulement en honneur de la beauté, mais en honneur des vertus et du courage que se sont élevés ces monumens de l’amour, du respect, de la reconnoissauce.

C’est aussi à la valeur et aux services rendus dans la patrie que les auteurs de la nouvelle pièce ont consacré le mai qu’ils ont élevé hier au théâtre du Vaudeville, et pour que l’hommage fût plus agréable, ils l’ont fait présenter par de jeunes filles.

Ils supposent qu’un guerrier nommé Marcel, a été blessé à l’armée, qu’il est revenu se faire guérir chez son frère, chirurgien auprès de Nanci. Marcel est si cher aux habitans du village, ils ont tant de respect pour ses heureuses qualités, qu’ils saisissent l’occasion du mois de mai pour lui élever un trophée champêtre. Marcel a une nièce jeune et jolie, aimée tout à-la-fois d’un procureur nommé Cagnardet, et d’un jeune militaire, appelé Désiré. Cagnardet se dispose à élever un mai à la porte de sa maîtresse ; il est indigné de se voir prévenu, et se met en devoir d’abattre celui de son rival. Marcel l’en empêche ; mais bientôt Désiré lui-même revient de l’armée, escortant un détachement de prisonniers Russes. Sa première pensée est pour sa maîtresse. Quel est son étonnement, lorsqu’il apprend de Caguardet lui même qu’Annette a souffert qu’un autre que lui plantât un mai à sa porte ! Il jure de ne plus revoir son infidèle. Heureusement Marcel explique tout ce mystère, et les deux amans se reconcilient.

Le fonds de cette pièce est d’une grand nudité d’idées ; les détails ne sont guères plus riches ; elle est en général dénuée d’intérêt ; deux ou trois couplets et un spectacle assez joli couvrent en partie ces défauts. Elle a eu du succès, et les auteurs ont été nommés. Ce n’est qu’une bluette sur laquelle ou auroit tort de chicanner les auteurs, qui ont fait leurs preuves depuis long-tems. Ces auteurs sont MM. Barré , Radet et Desfoutaines,

Journal des Arts, des Sciences et de la Littérature, n° 500, samedi 2 mai 1807, p. 223-224 :

[Telle que la raconte le critique, l'intrigue paraît un assez joli cumul de tous les poncifs du vaudeville sentimental (on a même un soldat blessé à la bataille d'Iéna et une jeune fille sauvée de la noyade). Le méchant est une « espèce d'avocat, sot, bavard et méchant », le gentil croit d'abord, sur le rapport du méchant, que sa belle lui est infidèle, mais évidemment tout s'arrange. « Une bluette sans prétention », mais c'est l'oeuvre de « bons faiseurs » (on aura leur nom plus bas, et ce sont en effet de bons faiseurs) : « un dialogue plein de naturel [...] des couplets très-bien tournés », couplets dont le public a fait répéter « ceux à la gloire de nos armées ».]

Le Mai des Jeunes Filles , ou un passage de Militaires, divertissement en un acte, a réussi jeudi au Théâtre du Vaudeville. Marcel, vieux militaire, parvenu par son courage au grade de lieutenant-colonel , est chez son frère, médecin, dans un village près de Nancy, pour se guérir des blessures qu'il a reçues à la bataille d'Jéna. Sa guérison est opérée. On est au 1.er de Mai : à pareil jour, il y a un an, notre brave a sauvé des flots une jeune fille, amie de sa nièce Agathe. En mémoire de cet événement, Agathe et les autres jeunes filles viennent planter dès le matin un mai sous sa fenêtre ; ce mai sera celui de la reconnaissance. Un M. Cagnardet, espèce d'avocat, sot, bavard et méchant, arrive ensuite dans l'intention d'en planter un pour Agathe qu'il aime, et dont il n'est point aimé ; il trouve qu'il a été devancé : furieux, il veut abattre l'arbre qu'il croit placé par un rival ; ses emportemens réveillent Marcel, qui de sa fenêtre lui signifie qu'il l'assommera s'il ose toucher au mai. Bientôt arrive Désiré, amant d'Agathe, suivi de plusieurs de ses camarades ; ils ont escorté jusqu'à Nancy un détachement de prisonniers prussiens, et on leur a accordé trois jours de congé pour visiter leurs familles. Profitant de la circonstance, ils vont planter aussi des mais sous les fenêtres de leurs amantes. Désiré voit celui qui est devant la maison de la sienne. Cagnardet lui persuade qu'Agathe est infidelle, et que son père et son oncle sont complices de son infidélité. Scène de dépit entre Agathe et Désiré, quand ils se revoyent ; enfin, tout s'eclaircit : l'hommage du mai est fait par toutes les jeunes filles du village au brave Marcel, et on se moque de Cagnardet.

Ce fonds n'est que celui d'une bluette sans prétention, mais cette bluette porte le cachet des bons faiseurs ; elle se distingue par un dialogue plein de naturel, et par des couplets très-bien tournés. On en a fait répéter plusieurs, entr'autres ceux à la gloire de nos armées. Les auteurs sont MM. Barré, Radet et Desfontaines.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1807, tome III, p. 406 :

Théâtre du Vaudeville.

Le Mai des jeunes Filles.

Ce divertissement n'a pas beaucoup amusé. La pièce roule sur un foible quiproquo. Un amant veut planter le mai devant la porte de sa maîtresse. Il vient dès le matin et trouve la place occupée par un autre arbre ; il croit que c'est son rival qui l'a mis là, se fâche ; mais on découvre que ce mai a été planté par la jeune fille pour son oncle. MM. Barré, Radet et Desfontaines peuvent se consoler par leurs autres ouvrages du peu de succès de celui-ci.

 

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