Les Maris ont tort

Les Maris ont tort, comédie-vaudeville en un acte, par M. Dartois [Achille ou Armand], 16 septembre 1813.

Théâtre du Vaudeville.

Le catalogue général de la BNF attribue cette pièce à Achille Dartois quand d’autres sources en font une œuvre d'Armand.

Titre :

Maris ont tort (les)

Genre

comédie-vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 septembre 1813

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Achille ou Armand Dartois

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez M.me Masson :

Les maris ont tort, comédie-vaudeville, en un acte, par M.r A. Dartois ; Représentée sur le Théâtre du Vaudeville, le 16 Septembre 1813.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, troisième volume (quatorzième de l’ancienne Collection), 1813, n° 248 (quatrième année), 20 septembre 1813, p. 386-387 :

[Compte rendu particulièrement sévère : rien à sauver dans cette pièce qui dure tout de même trois quarts d’heure, ni l’intrigue, usée, ni les plaisanteries, rebattues, ni les couplets, insignifiants, ni le dialogue, « du plus mauvais ton ». La façon dont la représentation s’est achevée est décrite de façon ironique : c’était être bon pour l’auteur que de siffler sa pièce. Le sujet est vite résumé : il ne fait que reprendre des situations tellement écuéles. Maigre succès des couplets (le critique cite les deux couplets applaudis). L’interprétation, enfin, est assez mal jugée.]

Première représentation de : les Maris ont tort, comédie-vaudeville en un acte, de M. Dartois.

Jamais maris ne furent plus coupables, en effet, que ceux de M. Dartois, car le double ménage qu'il a mis en scène a fort ennuyé le parterre. Une intrigue usée, des plaisanteries rebattues, des couplets insignifians, un dialogue du plus mauvais ton ; voilà ce dont le public a été forcé de s'occuper pendant trois quarts-d'heure. Certes, il y avait conscience ; et, s'il est de bonne foi, l'auteur doit convenir qu'il a, dans cette affaire, plus de tort que les maris.

Quelques amis de M. Dartois avaient essayé, par leurs sifflets obligeans, de faire oublier la pièce, et de l'empêcher d'aller au dénouement : c'était servir la gloire de l'auteur ; mais des méchans, et ils étaient en assez grand nombre, sont parvenus à faire nommer M. Dartois. Il était impossible de lui jouer un tour plus perfide.

Voici le sujet : M. de Verseuil oublie sa femme, Frontin oublie Lisette. Les deux épouses outragées tentent de ramener les perfides en leur inspirant de la jalousie. Un billet écrit par Lisette, cause à M. de Verseuil et à Frontin les premières alarmes ; un jeune homme que l’on trouve aux pieds de Mme. de Verseuil, rend la scène encore plus touchante, mais ce jeune homme est Lisette déguisée. On se pardonne, et la pièce finit.

J'oubliais de dire que Frontin et son maître ont fait, au bal de l'Opéra, la conquête de deux dominos, et que ces deux dominos sont Mme. de Verseuil et Lisette ; mais le trait est si neuf, qu'il échappe facilement à la mémoire.

Aucun couplet n'a été répété ; en voici deux que l'on a applaudis. Frontin éprouve des remords en pensant au bal de l’Opéra :

AIR : Vaudeville de l'Avare et son Ami.

Avec ma femme je m'expose ;
Ce que je fais est imprudent ;
Il faut souvent si peu de chose,
Pour qu'il arrive un accident !
Et quand je songe que Lisette
Pourrait me donner un rival,
Je sens un frisson conjugal,
Depuis les pieds jusqu'à la tête.

Dans l'autre couplet, c’est Lisette qui chante sa profession de foi sur l'air de : la Boulangère :

Tant qu'un époux a de l'amour,
      A l'aimer être prête ;
S'il change, changer à son tour ;
      Puis, s'il nous inquiète,
Le bien faire pester aussi ;
      Voilà comme l'on traite
                Un mari ;
Voilà comme on le traite.

Mlle. Desmares a joué avec plus de précipitation que de vivacité, le rôle de Lisette ; Fontenay a fort bien rendu celui de Frontin ; Henri jouait M. de Verseuil. Quant à Mlle. Rivière, le parterre a jugé que le personnage d'une femme oubliée lui convenait fort peu : sans le vouloir, sans le savoir, elle donne un démenti complet à son rôle.                M.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome V, p. 221 :

[Le résumé de l’intrigue, fort peu neuve, aboutit à un jugement plutôt conciliant : l’auteur est cité, et il « a mis beaucoup d'esprit dans un fonds très-usé », ce qui explique sa réussite.]

Les Maris ont tort, comédie-vaudeville en un acte, jouée le 16 septembre.

Une jeune épouse et sa soubrette, mariées le même jour, sont délaissées par leurs maris, qui, toutes les nuits, vont courir ensemble le bal de l'Opéra ; le maître et le valet font chacun une conquête ; une correspondance s'établit ; Monsieur donne son portrait, Frontin une cornette, et aucun d'eux ne se doute qu'il est le galant de sa propre femme, déguisée par un domino. Cette mystification ne suffit pas à la vengeance féminine. Ces Dames prennent le parti de faire donner leurs époux à tous les Diables, pour les ramener à elles. Lisette écrit une lettre d'amour à sa maîtresse ; on la laisse traîner exprès ; le mari la trouve. Grande colère du maître et du valet ; elle est à son comble, quand un jeune homme est surpris aux genoux de Madame : c'est Lisette en frac. Monsieur bien berné, Frontin bien souffleté, sont obligés de demander pardon, et de convenir que les Maris ont tort.

M. DARTOIS a mis beaucoup d'esprit dans un fonds très-usé ; il a cependant réussi.

L’Esprit des journaux français et étrangers, année 1813, tome X (octobre 1813), p. 296-297 :

[Le compte rendu choisit de venir peu à peu au vif du sujet : il commence par ironiser sur le sort des maris qui oublient leurs devoirs et qui, sans les reconnaître, finissent par devenir amoureux de celles qu’ils ont délaissées. Reproche principal fait à la pièce : « c'est une petite mosaïque que ce vaudeville », où on reconnaît sans cesse des emprunts (le critique parle de piraterie). Ni le dialogue, ni les couplets ne peuvent sauver une pièce », écoutée jusqu’au bout, sans doute dans l’attente de « quelque chose d'amusant et de comique. L’auteur est cité, à défaut d’être loué.]

Les Maris ont Tort.

Les Maris ont Tort ! c'est un point de la Coutume de Paris. Mais ce qu'il y a de bizarre, c'est qu'ils n'ont tort que quand leurs femmes n'ont pas raison. Si le droit est du côté de ces dernières, les maris font très-bonne figure ; il n'en est pas de même lorsqu'on leur donne de justes sujets de mécontentement. La plainte leur est défendue, le silence a mauvaise grace ; en tout, cette situation est fort embarrassante pour eux. Heureusement qu'ils ne s'y trouvent presque jamais. Pour jouir des priviléges que la Coutume assure aux maris volages, il ne faut pas qu'ils aient la maladresse de devenir amoureux de leurs propres femmes dans un bal masqué. C'est pourtant ce qui arrive aux deux maris que M. Dartois a mis en scène. Ces messieurs, qui meurent d'envie d'être fidèles, se laissent tromper comme deux enfans. Ils disent des douceurs à leurs femmes, croyant les adresser à des inconnues. Les épouses négligées n'en sont pas plus avancées, puisqu'elles ne doivent ce succès qu'à leur déguisement. La maîtresse et la servante font cause commune contre le maître et le valet. Dans leur dépit, elles se mettent l'esprit à la torture. Comment ramener des infidèles ? C'est un beau secret. Les deux délaissées croient l'avoir trouvé en inspirant de la jalousie à leurs maris. Tout usé qu'il est, ce stratagême réussit.

C'est une petite mosaïque que ce vaudeville. A chaque instant on y retrouve d'anciennes connaissances. Piron y aurait usé son chapeau. Malheureusement ces pièces de rapport ne sont pas réunies avec beaucoup d'art. Ni le dialogue, ni les couplets ne sont propres d'ailleurs à faire oublier les pirateries de l'auteur. La pièce a pourtant été écoutée jusqu'à la fin, sans doute parce qu'on attendait toujours quelque chose d'amusant et de comique. Cette attente n'a pas été remplie. La pièce est de M. Dartois, qui, du reste, est en fonds pour prendre sa revanche.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1814, VIIIe année, p. 144-145 :

[Résumé de l’intrigue, puis jugement expéditif : « le sujet n'a rien de piquant rien de neuf », d’où pour « cette bluette » « un succès proportionné à son mérite » : « elle est presque tombée » (et tout est dans le presque...)]

Les MARIS ONT TORT, vaudeville en un acte, par M. Dartois. (16 septembre)

Une jeune épouse et sa soubrette mariées le même jour sont délaissées par leurs maris qui toutes les nuits vont courir ensemble le bal de l'Opéra ; le maître et le valet vivent entre eux comme une paire d'amis ; ils font chacun une conquête ; une correspondance s'établit ; monsieur donne son portrait, Frontin une cornette, et aucun d'eux ne se doute qu'il est le galant de sa propre femme, déguisée par un domino. Cette mystification ne suffit pas à la vengeance féminine Ces dames prennent le parti de faire donner leurs époux à tous les diables pour les ramener à elles. Lisette écrit une lettre d'amour à sa maîtresse ; on la laisse traîner exprès ; le mari la trouve ; grande colère du maître et du valet ; elle est à son comble quand un jeune homme est surpris aux genoux de madame : c'est Lisette en frac. Monsieur bien berné, Frontin bien souffleté, sont obligés de demander pardon, et de convenir que les maris ont tort.

Cette bluette, dont le sujet n'a rien de piquant rien de neuf, n'a eu qu'un succès proportionné à son mérite, c'est-à-dire qu'elle est presque tombée.

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