Les Martyrs, ou Eudore et Cymodocée

Les Martyrs, ou Eudore et Cymodocée, pantomime en trois actes, à grand spectacle, tirée de l'ouvrage de Chateaubriand, de J.-G.-A. Cuvelier, musique de MM. Alexandre [Piccini] et Henri [Louis-Henri Bonnachon ?], ballets de Jacquinet, 28 novembre 1814.

Cirque Olympique.

Publication : à Paris, chez Barba, 1814

Journal des arts, des sciences, et de littérature, Volume 19, p. 305-306 :

[Ses confrères ont exprimé des points de vue contraires, et Sarrazin préfère porter un jugement plus modéré : la pièce ne se distingue guère de la foule des pantomimes, où on a toujours « des amans persécutés par un farouche tyran », mais elle est remarquable par la qualité des costumes et des décors : « le spectacle est très brillant ». Et le désaccord entre les journalistes risque surtout de piquer la curiosité du public. Inutile de faire l'analyse de ma pantomime, que son auteur décrit comme « une imitation silencieuse » des Martyrs de Chateaubriant. Il suffit de signaler la très belle scène où les martyrs choisissent de mourir pour leur foi. Les Franconi ont très bien joué, mais il a fallu faire des coupures (l'excès de longueur est un reproche constant dans les critiques du temps), et il faudrait faire subir le même sort aux ballets.]

CIRQUE-OLYMPIQUE.

Les Martyrs, ou Eudore et Cymodocée,
pantomime en trois actes, par M. Cuvelier.

Selon le Journal de Paris, cette pantomime est un chef-d'oeuvre ; suivant la Gazette de France, c'est une production soporifique, et les véritables martyrs ne sont pas sur le théâtre :

Voilà de vos arrêts , messieurs les gens de goût !

Lequel des deux faut-il croire ? Ni l'un ni l'autre. Sans doute la pièce nouvelle ressemble à toutes les pantomimes où il y a des amans persécutés par un farouche tyran (et il en sera toujours de même) ; mais les décorations et les costumes sont beaux, et le spectacle est très brillant ; ainsi elle mérite d'être vue. La différence des jugemens des journalistes, loin de lui nuire, ne peut que devenir favorable : on voudra savoir qui a tort ou raison. On baillera peut-être en voyant les Martyrs, mais, tout en bâillant, on dira, comme à l'Opéra : c'est superbe !

Le poëme, ou plutôt le roman de M. de Châteaubriant, étant connu de tout le monde, il devient inutile de tracer l'analyse de la pantomime, qui n'en est qu'une imitation silencieuse. (Voyez la préface du programme). Une des scènes qui ont produit le plus d'effet, est celle où les Chrétiens, ayant à choisir entre la vie et la mort, préfèrent la couronne du martyre.

Les deux rôles d'Eudore et de Cymodocée sont très-bien joués par M. et Mme. Franconi, qui ont une grande part dans le succès de cette pièce, à laquelle on a fait quelques coupures nécessaires. On fera bien aussi d'abréger les ballets.

Sarrazin.          

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