Madame Deshoulières à Bruxelles

Madame Deshoulières à Bruxelles, fait historique en 2 actes ; par … 28 Floréal an 8 (18 mai 1800).

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Madame Deshoulières à Bruxelles

Genre

fait historique

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

28 floréal an VIII (18 mai 1800)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

 

Almanach des Muses 1801

L'auteur, en altérant l'histoire, suppose que madame des Houlières est arrêtée dans le moment où, pressée d'avoir de l'argent, elle traite de ses Œuvres avec un libraire ; et que ce même libraire, son mari et ses gens parviennent, en trompant la geoliere, à la faire évader.

Cet ouvrage n'a point réussi.

[Antoinette de Lafon de Boisguérin des Houlières était encore célèbre en 1800, elle l’est moins aujourd’hui. Née en 1633 ou en 1638, morte en 1694, c’était une femme de lettres, auteure de poésies et d’une tragédie, liée aux écrivains de son temps.]

Courrier des spectacles, n° 1171 du 29 floréal an 8 [19 mai 1800], p. 2 :

[La pièce ressuscite madame Deshoulières que le critique présente rapidement, avant de résumer en une ligne l’intrigue, preuve de sa vacuité. La pièce ne brille que par « quelques couplets gracieux et bien tournés », elle comporte plusieurs « personnages presque nuls ». Un rôle pourrait être sauvé parce qu’il « a chanté quelques jolis couplets », mais un autre ne suscite aucun intérêt et pourrait facilement être supprimé. Enfin, le critique relève une grave invraisemblance dans la dernière scène (et le public l’a bien vu) : il faudrait que les valets s’enfuient en même temps que leurs maîtres. Des applaudissements, pour les couplets et pour les acteurs. Mais l’auteur n’a pas été demandé.]

Théâtre du Vaudeville.

Paris vit naître en 1638, et mourir en 1694 une femme célèbre par son esprit et par sa beauté, Antoinette du Ligier de la Garde, dite Deshoulières, du nom de son mari, Guillaume de Lafond, seigneur Deshoulières. Ce dernier avoit dans la guerre civile suivi le parti de M. Leprince, ligué avec les Espagnols, et il servoit en Flandre dans le camp ennemi Son épouse, expatriée avec lui, étoit vivement sollicitée do répondre à l’amour que Leprince avoit conçu pour elle ; mais elle avoit résisté aux offres, aux prières et même aux menaces. Elle se voit arrêter prisonnière à Bruxelles et conduire en criminelle d’état au château de Wilvorden.

Deshoulières, exposant ses jours pour sauver son épouse, s’introduit sous un faux prétexte dans sa prison, la délivre et prend la route de France avec elle.

Tels sont en peu de mots les faits que nous avons pu recueillir, et qui sont le fonds historique du vaudeville anecdotique, donné hier pour la première fois à ce théâtre, sous le titre de Madame Deshoulières à Bruxelles. Il y a bien, mais apparent rari. . . .

L’auteur a introduit deux ou trois personnages presque nuls ; l’un est Michel, imprimeur ; les deux autres sont le valet de Deshoulières et le laquais de son épouse. Celui-ci au moins a chanté quelques jolis couplets et a très-bien joué la scène de la lettre ; mais le valet-de-chambre, en se présentant comme officier, n’inspire aucun intérêt ; il nous a paru même inutile, puisque Deshoulières, en interrogeant sa femme et en remplissant aux yeux de la concierge de sa prison les fonctions de juge, n’a qu’un mot à dire pour la mettre en liberté. La dernière scène présente une invraisemblance qui n’a pas échappé au public. Comment les deux valets peuvent-ils rester en voyant leurs maîtres échapper ? on n’en voit pas la nécessité D’ailleurs il leur est si facile de fuir avec eux. Il resteroit la bonne concierge qui seroit instruite de l’évasion de ses prisonniers par un moyen différent de celui qu’on a employé. Ce moyen ne seroit pas difficile.

L’auteur n’a pas été demandé, quoique plusieurs fois les applaudissemens eussent accueilli et les couplets et les acteurs, particulièrement les citoyens Vertpré et Laporte, et mesdames Sarra et Duchaume.

F. J. B. P G***

La Décade philosophique, littéraire et politique, an VIII, IIIe trimestre, n° 25, 10 Prairial, an VIII, p. 439-440 :

Madame Deshoulières à Bruxelles, fait historique en 2 actes , joué le 28 Floréal.

M. Deshoulières servait dans l'armée du Grand Condé, pendant que, de concert avec l'Espagne, ce Prince fesait la guerre à son pays. Madame Deshoulières habitait alors Bruxelles. Elle inspira de l'amour au Prince de Condé, et lui résista. Cependant son époux, déserteur de la faction d’Espagne, se disposait à rentrer en France, lorsque sa femme suspectée d'être la cause de cette défection, fut arrêtée par ordre du gouvernement espagnol, et traitée en criminelle d'état. Son mari parvint à l'enlever de la prison. Tel est le fait historique ; telle n'est pas la pièce.

On y suppose que Madame Deshoulières est renfermée par ordre du Grand Condé, irrité des dédains dont elle avait payé ses poursuites ; tandis qu'au contraire, il ne fut pas plutôt informé de la détention d'une femme, dont les charmes l'avaient frappé, qu'il employa ( trop tard il est vrai.) toute sa puissance pour la rendre à la liberté.

Au premier acte on arrête Madame Deshoulières au moment où, pressée du besoin d'argent, elle traite de ses Œuvres avec un libraire.

Au second acte, ce même libraire, son mari et deux valets fidèles trompent la geolière et la font évader.

Du reste, nulle action, nul intérêt : le public est demeuré froid comme l'ouvrage, et n'a témoigné même aucun désir de savoir quel en était l'auteur.           R. P. D.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1800, tome I, p. 415 :

[Il n’y a rien à sauver dans cette pièce, qualifiée de « foible ouvrage ». Les couplets ne sont pas saillants, l’intrigue est froide et traînante (une pièce « fort courte », mais encore trop longue ». Peu de succès donc, et dû aux acteurs, pas à la qualité de la pièce

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Madame Deshoulières à Bruxelles.

Le nom de cette femme célèbre n'a pu soutenir le foible ouvrage qui en rappeloit la mémoire, et qu'on a joué le 28 floréal.

Elle est en prison à Bruxelles, au château de Wilvorden. Son mari s'introduit dans la prison sous l'habit de juge, et l'en fait sortir. Très-peu de couplets saillans, une action froide et traînante, quoique fort courte ; voilà ce qui a contribué au peu de succès de la pièce qui, du reste, doit aux acteurs une partie des applaudissemens. L'auteur n'a pas été demandé.           T.D.

 

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